Je rencontre un ami qui me raconte l’histoire d’un grèbe et je lui raconte certaines de celles de ms oiseaux.
Disons d’emblée que les animaux communiquent entre eux. Ils avertissent leurs congénères lorsqu’il y a danger, lorsqu’ils trouvent à manger et encore un tas de choses que j’ignore. Tout dernièrement, j’ai hérité de deux canaris qui avaient habité dans un garage. Les miens habitent dans une volière avec une sortie permanente sur le balcon. Quand les deux canaris sont arrivés et ont commencé à chanter, j’ai entendu des sons que mes canaris n’émettaient pas. Peu de temps après, ils les ont aussi chantés. Quelle était l’information ? Je n’en sais rien, mais les « nouveaux » canaris ont rapidement fait partie de la grande famille et je n’ai jamais vu de querelle.
Je reprends l’histoire du grèbe. Voici ce que l’ami en question m’a raconté : il se trouvait sur son canoë lorsqu’il a vu un grèbe qui régulièrement plongeait et émergeait sans rien dans le bec et qui ensuite le regardait. À un moment donné, l’ami, compatissant, hausse les épaules et soupire. Vous avez deviné la suite : le grèbe a aussi haussé les épaules et soupiré !
Scooby, le chien de mes voisins. Les voisins de mon studio de danse ont hérité d’un chien qui a une histoire particulière et qui émet un son spécifiquement pour moi. Quand il sent que je suis dans les parages, sans me voir puisqu’il est à l’intérieur de la maison, il l’émet. Les propriétaires m’ont dit que ce n’est que pour moi et pour personne d’autre. Ce n’est pas un aboiement, c’est un son de gorge.Je suis flatée. Il a un autre son, une sorte de « bof » qu’il utilise lorsque je frappe à la porte pour que mes voisins l’ouvrent et je puisse le caresser mais que lesdits voisins sont absents. Il me signifie : « Ce n’est pas la peine ! » et il se tait. C’est magnifique !
Un papillon. Je me trouve dans mon lac et perçois dans l’eau un papillon qui se débat avec les pattes dans l’eau. Je regarde autour de moi, vois une branche, la mets sous les pattes du papillon et il s’y agrippe. Instinct de conservation diront certains. Oui, mais à un moment donné il doit s’être dit : « Ah, une branche pour me sauver ! ». Le lendemain, je retourne à la même place, je m’assieds pour ne garder que ma tenue de bain et voilà un papillon, de la même couleur, qui vient se poser sur ma chaussure. Vous direz ce que vous voudrez, pour moi, il me faisait signe ! Cela ne m’était jamais arrivé.
Une abeille. Là aussi, je la vois en train de se préparer pour rejoindre l’autre monde parce qu’elle repose sur l’eau du lac, sur le dos, les pattes en l’air. Je fais de même et elle s’agrippe. Je la pose sur une pierre ; elle met un temps assez long à s’en remettre et tout à coup prend son envol.
Une algue et une sorte de cafard. Je me trouve une autre fois dans l’eau et vois des algues qui me font signe. Ne me demandez pas comment je le sais, je le vois et le sens. Je les prends dans la main, me demande ce que je peux en faire… rien… mes canaris ne vont pas manger cette sorte et les remets dans l’eau. Tout de suite après, je vois une sorte de cafard qui s’agite dans l’eau. J’hésite parce que ces bestioles ne sont pas recommandables, puis, je me dis que la nature ne fait rien gratuitement et qu’elle doit servir à des choses que j’ignore. Je regarde pour voir s’il n’y a pas une branche… rien… mais les algues sont toujours là. Je les prends et la petite bête s’y agrippe. Je la dépose sur une pierre et elle s’en sort aussi. Je me sens soulagée et ne peux que remercier les algues.
Quant à mes canaris, les histoires sont nombreuses. Ces derniers jours, ils m’ont fait comprendre qu’il ne fallait pas trop remplir les piscines dans lesquelles ils se baignent. Normalement, je m’y prends à deux fois pour les remplir. J’avais fini le premier tour, si je puis dire, et voilà que des oiseaux viennent et montrent signe de vouloir se baigner ; ils trouvent qu’il y a assez d’eau et qu’il ne faut pas remplir à ras bord. C’est bien la première fois. Tout arrive ! Parfois, lorsque j’arrive dans la volière pour apporter quelque chose, j’en vois qui sont en train de boire ou de manger quelque chose, ils me regardent comme s’ils me disaient : « Est-ce que j’ai le temps de boire, de prendre une graine, de prencre une morce (bouchée) ? » Je leur dis, en général, qu’il sont le temps.
Autre exemple avec mes canaris. Lorsque je mets une salade qui a des grains de maïs, ils se précipitent sur ces derniers et j’ai l’impression qu’ils disent : « Ah, ça c’est bon ! ». Un animal ou une personne qui a très faim se précipite sur ce qu’on lui donne, mais ici le cas est différent ; les oiseaux lâchent ce qu’ils ont dans le bec pour aller prendre du maïs. Il arrive la même chose lorsque je mets des fleurs, des graminées ou certaines plantes. Le fait de lâcher une chose pour une autre implique un instant de réflexion même si elle n’a pas de mots. C’est comme l’intuition chez nous.
Encore un exemple , la confection des nids. Je propose la base, un panier vide et ils le remplissent à leur guise. Ils font montre de personnalité, parfaitement. Il y en a qui décorent, d’autres qui font juste le nécessaire, d’autres qui font tout du début à la fin et où ils veulent.

Les nids. Celui à gauche, tout en haut est fait par une oiselle spartiate ; elle a mis juste ce qui est nécessaire ; l’oiselle de droite aime le style baroque, fleuri, abondant, harmonieux, agréable ; le nid d’en bas a été construit sur les hauteurs et l’oiselle a mis du temps jusqu’é ce qu’il soit solide. Il est aussi joli et avec une décoration.
Alors, les animaux pensent-ils ? Les gens confondent souvent le fait de parler avec la pensée. Ce n’est pas parce que les animaux ne parlent pas avec nos vocables qu’ils ne pensent pas. Dans Sciences humaines, je trouve : « La pensée animale est proche de la pensée humaine pour certaines capacités liées à la représentation, à l’abstraction et même au raisonnement. Il n’en est pas de même pour des processus cognitifs plus élaborés comme le langage ». D’autre part, on le voit, au cours de notre histoire, des peuples ont eu des civilisations différentes, des langages différents, des moyens de communication différents. Les expériences avec mes oiseaux et ce que racontent les personnes qui vivent avec des animaux vous diront que les animaux pensent. Nous mêmes, nous sommes incapables de dire comment une pensée nous vient. Je le dis souvent, ce n’est pas parce que nous avons mangé quelque chose de sucré que notre pensée est sucrée… Une chose est certaine, lorsqu’une pensée nous visite, notre cerveau s’agite. Une fois la vie partie… il n’y a plus de pensée, tout comme chez nos amis les animaux.
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