Je pensais que la peinture était derrière moi et voilà que le destin m’offre de nouvelles occasions (on sait qu’on ne dit pas « opportunités » en français, c’est un anglicisme !). On peut néanmoins dire que l’occasion est venue à un moment opportun.
J’ai hésité à introduire cette dernière catégorie parce que j’avais déjà fait le montage des seize autres catégories et que cela m’obligeait à refaire des tableaux. Mais « contra la forza del destino » on ne peut rien ! Je vais reprendre certains des travaux que j’ai encore ou des photos et les introduire dans ma plateforme.
Julien Elzingre. En fait, lorsque j’ai fait la connaissance des trois artistes plasticiens auxquels je me suis jointe pour peindre la rue des Chavannes, Julien m’a demandé si j’avais une plateforme avec mes travaux. C’est comme cela que je me suis dit que j’allais mettre à jour mes activités artitiques.
Voici ce que j’ai fait en peinture :
décors en tissu pour le Bureau international du Travail (Genève). Exposés lors des conférences internationales annuelles 1986 – 2008 ;
décor du rideau de fond de la salle de spectacles du Bureau international du Travail (Genève) ;
écharpes pour homme et foulards pour dame en soie (cousus et peints) ;
t-shirts en coton avec un motif devant et le même ou une variante derrière ;
rue des Chavannes ;
tableaux.
Le destin. Je disais que le destin m’avait offert de nouvelles occasions. Cela s’est fait tout seul et quand les choses viennent, je prends et cela m’amène de jolies choses. Voici les deux événements en question :
Ils ont ma signature en bas, mais ici c’est invisible…
Les dimensions et quelques détails : Ils mesurent 2,5 cm X 18 cm et sont peints sur du carton noir. Il y a deux versions pour chacun : mat et brillant.
Participer une nouvelle fois à la peinture de la rue des Chavannes me fait revivre une ancienne vie et me fait vivre une nouvelle vie. Une fois de plus, la notion du temps se présente : passé et présent = un !
Mes articles sur le commerce au centre-ville ont, jusqu’ici, été liés à des commerçants. Cette fois-ci, c’est l’une des rues qui accueille des commerçants qui en est l’objet.
Un peu d’histoire d’abord. La rue des Chavannes est fort ancienne. Il semble qu’il y ait deux lectures possibles quant à l’origine de son nom :
lorsque l’on a construit la rue des Moulins et ses bâtiments, il a fallu des ouvriers qui se sont installés dans des sortes de cabanes ou baraques et l’endroit a pris le nom de vicus cabannarum (village de cabanes) ;
des granges, des écuries et autres bâtiments du même genre auraient eu la forme de cabanes.
Quoi qu’il en soit, au xive siècle, (voir note plus bas au sujet de l’écriture des siècles) c’est un quartier qui prend forme, les habitations deviennent mitoyennes de part et d’autre de la rue qui porte le nom des Chavannes depuis 1353.
Il faut encore imaginer qu’à l’époque, la ville était entourée d’une enceinte et qu’en haut de la rue il y avait une tour, dite la tour des Chavannes qui a vécu jusqu’en 1864.
Depuis que je suis à Neuchâtel, j’ai vu bien des magasins dans cette rue. Dans les années 1980, Anne Monnier, l’une de mes amies, avec un groupe de jeunes dont je faisais partie, a proposé de peindre la rue. J’ai une photo quelque part, mais n’arrive pas à mettre la main dessus pour le moment, de l’un des projets d’Anne avec moi en train de peindre un motif.
Cette rue m’est aussi chère parce que Pierre Schwaab, le grand complice d’Anne, et Laurent Perrenoud habitaient en vis-à-vis dans la rue et avaient suspendu un fil pour se passer des messages. À l’époque, nous étions très liés et le groupe était venu prendre des cours de danse, le dimanche matin, dans ma Cave perdue, tout près du Château.
Actuellement, j’ai un faible pour le magasinAu Pêcheurqui se trouve dans cette rue et où j’ai trouvé un article qui me rend bien service. C’est le magasin de pêche le plus ancien de Suisse et son propriétaire, Denis Demange, est le digne successeur de son fondateur, M. Paul Savoie-Petitpierre. La date ? 1882 !
Il y a quelques jours, en descendant le long de cette rue, je vois un groupe de trois jeunes en train de peindre la rue. Je demande s’ils acceptent une volontaire. Ma demande s’est faite spontanément, réellement, je ne me suis pas posé de question, c’est parti tout seul, et la réponse a été « oui ». J’ai commencé le lendemain.
Le passe et le présent = 1. C’est curieux de revivre certaines situations bien que de façon très différente. Je n’ai pas l’impression de revivre un passé, simplement je sais que j’ai déjà vécu l’histoire, mais en même temps, je la vis comme si c’était la première fois. Cela est bien fascinant pour moi.
Je suis arrivée au moment où le groupe qui peint, soit Jean-Thomas Vannotti, Martial Hunkeler, Julien Elzingre, trois artistes plasticiens, allait rédiger le communiqué de presse et que écrire, composer fait partie de l’un de mes derniers métiers. L’utilisation des mots, leur sens, la structure de la langue, est une passion chez moi. Là aussi la chose s’est passée tout naturellement.
Dans le communiqué envoyé à la presse il est indiqué que « l’oeuvre représente une cascade de carrés qui ondule le long de la rue des Chavannes de façon aléatoire ». C’est vraiment le cas.
Avant d’aller plus loin : le titre de l’oeuvre est Memphis ; elle est un clin d’oeil au mouvement de concepteurs (en anglais « designers ») italiens des années 1980 qui se sert de la couleur comme d’un élément primordial ; Memphis est aussi un clin d’œil au constructivisme russe des années 1910 qui s’inspire souvent du carré.
Tout le monde sait ce qu’est un carré, avec ses quatre côtés égaux et ses quatre angles droits. Cette forme géométrique élémentaire représente l’ordre, la règle, le dépouillement, la stabilité. D’ailleurs le nombre 4 correspond à la structure. C’est intéressant, car on a tous besoin de structure.
La disposition des carrésdans la rue des Chavannes, si carrés soient-ils, mène le promeneur à la rêverie du fait de la composition du dessin ; les enfants, quant à eux, peuvent jouer avec les couleurs, aller d’un carré à l’autre, s’inventer des histoires, des jeux. D’ailleurs, dès qu’un bout de la rue a été rendu au public, les enfants ont tout de suite commencé à jouer. C’est tellement merveilleux, le monde des enfants. Ils ne se posent pas mille et une questions, ils vivent ce qui leur est proposé. Le philosophe ou le scientifique, quant à lui, pourra se dire que s’il entre dans le carré, il trouvera une forme, une matière, des pixels, des atomes et arrivera à une nouvelle dimension. Cela aussi est passionnant.
Et pourquoi le carré ? vous direz-vous. Parce que c’est une forme simple et que notre société tend à tout simplifier. On le constate partout. Mais, l’esprit de l’homme est riche et avec la simplification on peut créer une effervescence, une cascade, un cheminement qui nous mène à l’harmonie. En fait, toute règle, tout problème, une fois bien expliqué est simple.
Jusqu’ici c’était l’association des commerçants qui commanditait l’oeuvre, cette fois-ci, c’est la Ville qui a pris la relève. En cette période si hors du commun de notre histoire, la Ville comprend que les commerçants ne s’en sortent pas avec la pandémie et prévoient de lancer au mois d’août une grande campagne où les musées et les différentes associations de commerçants seront réunis. C’est beau de voir une politique prendre soin des siens.
Reprenons l’oeuvre. La composition, les carrés ne tombent pas tout seuls. Il y a tout un travail derrière ce qui nous est présenté.
J’aime la minutie. Je me dis que tout dans l’univers a un sens et que rien n’est de travers. Je ne comprends pas les gens qui font les choses « à peu près » et qui ajoutent « c’est pas grave ». Déjà, du point de vue de la langue ce n’est pas fameux ! Quant au contenu… c’est simple, il n’y en a pas. J’ai eu beaucoup de plaisir à donner une belle allure au carré. Quelqu’un m’a dit qu’il fallait beacoup de patience pour cela. Je ne sais que dire, la patience c’est justement quand on n’en a pas et qu’il faut recourir à la patience pour faire quelque chose. Dans le cas présent, je ne me pose même pas la question, je fais, je « suis » (du verbe « être ») la forme dont je prend soin. En fait, je prends soin de moi, les autres sont « moi ».
Tout demande du travail, une structure, un savoir.
Comme je le disais, il faut toute une structure pour tout.
De l’aide. Que c’est appréciable d’avoir de l’aide spontannée ! Comment dire la chose sans la dire… Les gens marchent, disons, sans trop regarder où ils marchent. Alors, on (« on » c’est la bande des trois peintres et moi) a mis des rubans de signalisation, mais d’autres gens, disons je ne sais quoi, les arrachent et il faut réparer. Anne-Claude est sortie de la boutique Calamity où elle travaille et Clémentine est sortie de sa boutique Alegria pour m’aider. Une autre commerçante, Laxmi, est aussi sortie de sa boutique Goa et a participé au déplacement des barrières, mais elle a été si rapide que je n’ai pas eu le temps de sortir mon appareil photo.
Javier et le ruban de signalisation. Comme dit plus haut, il y a des gens qui et des gens qui, pas besoin d’explications. Ce dimanche matin, en retournant au « chantier », les barrières étaient par terre et les rubans aussi. C’est normal, disent certains, car samedi soir… Pas besoin d’explications non plus. Bref, je vois un groupe de gens en début d’après-midi qui font des photos de la rue et un jeune homme a le ruban entre les mains. Ne comprenant pas ce qui se passe, je vais vers eux et le jeune homme m’explique qu’il monte la rue et profite pour monter aussi le ruban qui gisait par terre afin que les gens comprennent qu’il ne faut pas marcher sur la peinture. Je n’en reviens pas ! Je le félicite de penser aux autres, c’est si rare, et lui demande de poser pour moi afin de rendre ce moment plus long. Merci Javier !
Ruban de signalisation. Nous n’avons pas assez de ruban de signalisation et j’ai pris contact avec le service de la Voirie qui a délégué l’un de ses employés pour nous l’apporter. C’est tellement inattendu ! Je remercie le Service pour ce service qui nous rend bien service ! Et voilà en une phrase trois des acceptions du mot « service ». Je ne cesse de m’émerveiller de cette si belle langue qu’est le français.
Les escaliers devant l’ABC. Le patron a dit qu’il allait changer le motif pour qu’il ressemble aux pavés. il a aussi ajouté que son « agencement » n’abîmait pas les pavés dessous. Il reste que la hauteur des marches modifiées augmente du double…
Les terrasses temporaires. On le sait, afin d’aider certains tenanciers, les autorités ont permis que des établissements sans terrasse puissent « agencer » une terrasse provisoire pendant la pandémie. On le voit, il y a différentes façons de procéder. J’ai vu d’autres restaurants qui ont des installations mobiles et tout est rangé en fin de service. Le sujet mérite à lui tout seul un article, car les effets secondaires sont nombreux tant pour les commerces avoisinants que pour les habitants locaux.
C’est Julien qui a pris la photo. Et moi qui disais que je ne figurais nulle part du fait que c’est moi qui ai pris les autres photos de mon article ! En plus, je me trouve devant le magasinAu Pêcheur! Je remercie Julien. Je me trouve avec Jean-Thomas en train de perfectionner certains écarts dus à l’infractuosité du terrain.
Un compliment parmi d’autres. Nous avons reçu bien des compliments, mais il y en a un qui a retenu mon attention parce qu’il était bien tourné et qu’il s’adressait à moi. C’est un passant qui m’a dit : Le carré est aussi bien fait que votre rouge à lèvres est posé… et il a souri. Voilà un compliment que je garde précieusement.
Anecdote. Je passe chez Clémentine pour lui dire que j’ai commencé à écrire un article sur ma plateforme et lui demande si sa patronne est là. Elle répond : la patronne c’est moi ! Je ne sais plus pourquoi l’on parle de ses origines et elle me dit qu’elles sont diverses ; elles vont de l’ancienne Prusse à l’Algérie en passant par le Sud de la France. On parle d’héritages génétiques et de ce que cela implique pour certains. Je lui dis que ce qui importe c’est ce qu’on fait de sa vie et que lorsqu’elle affirme « la patronne c’est moi », elle est prusienne, algérienne et française. Elle éclate de rire et c’est comme si ses branches prusienne, algérienne et française de son ADN se manifestaient à travers son rire. C’est un beau moment.
Note au sujet de l’écriture des siècles : on le sait, un siècle s’écrit en petites capitales. Le logiciel de ma plateforme ne connaît pas ce format. C’est dommage, mais ce n’est pas une raison pour que j’utilise des capitales. Pour mémoire, on sait aussi qu’on ne dit pas « écrire en majuscules », puisque la majuscule est la première lettre d’un mot, uniquement.
Si vous désirez laisser un commentaire, deux façons de procéder :
directement par courriel (voir contact sur ma page d’accueil) ;
si vous avez une plateforme WordPress, vous pouvez facilement l’insérer au bas de cette page.
Cet endroit, témoin de ma vie, m’est arrivé comme un cadeau. J’avais besoin d’un local pour donner mes cours. Ernest Grize, le premier régisseur du Centre culturel neuchâtelois se bat pour que je puisse occuper la Cave perdue, endroit inoccupé aprés un incendie.
Remerciements à Ernest Grize. Sans lui, je n’aurais pas pu développer mon école, je n’aurais pas pu aider plein d’élèves, de parents, un tas d’autres personnes, et n’aurais pas rencontré le compagnon de ma vie, André Oppel.
Ceux qui ont connu Ernest savent qu’il n’aurait pas été qui il a été sans Mado, sa femme, qui était partie intégrante de toutes ses aventures sur cette terre ! Et Ernest ne se serait pas battu pour moi si Jacques de Montmollin n’était pas tombé amoureux du théâtre, n’avait décidé de créer le TNP à Neuchâtel et si sa mère ne l’avait aidé à avoir le local actuel du Théâtre du Pommier. Et le reste de l’histoire remonte au début des temps. Vertinigeux !
Alors, faisons une visite virtuelle du lieu qui est devenu mon studio de danse, mon atelier, ma Cave perdue. Une fois qu’on est entré (à droite de la photo) on trouve :
Le mur de droite :
Théâtre du Passage. Les costumes exposés ont habillé les loges du Théâtre du Passage lors de son inauguration ! Les autres costumes que j’avais prêtés se trouvent aussi à la Cave perdue, on les retrouvera plus loin.
Les fils de suspension. Ils proviennent du magasin Au Pêcheur, de Neuchâtel.
Pressing Blanc-Sec. Cet ancien pressing a aussi participé à mon bien-être. Les housses en plastique qui couvrent tous mes costumes ou qui les empêchent de se salir contre le mur proviennent de ce pressing. Je remercie les patrons qui l’ont tenu.
Mes activités. Se trouve aussi, dans ce mur, un panneau avec mes activités, par ordre alphabétique :
2. On finit le mur de droite et on arrive sur la scène :
Un écriteau composé par André. Des chaises héritées de Freddy Landry.
Écriteau composé par André et découvert sur place quand j’en suis devenue la locataire principale.
3. Mur de gauche :
Une porte. Elle se trouve à la fin du mur de gauche.
L’arcade au-dessus de la porte a été réparée par des travailleurs de l’entreprise Facchinetti. J’ai connu M. Gilbert Facchinetti et une fois que les travailleurs ont su cela, je suis devenue un membre de la famille !
Atelier de menuiserie d’Evologia. Cet atelier fait aussi partie intégrante de ma vie. Je lui dois bien des conseils avisés et des éléments de rangement pour mon local. J’ai rafraîchi cette porte avec une teinture provenant l’atelier. Je viens d’apprendre que son chef et formateur, Claude Lienher, part à la retraite. J’ai pensé qu’il resterait toujours…
Afin de donner un genre à la porte, je l’ai décorée.
L’année passée, j’ai ramené de Paris l’écriteau sur les Champs-Élysées. J’aime Paris, je m’y sens bien. Je crois bien que c’est l’écriteau qui m’a choisie et pas le contraire.
4. Mur du sud :
On arrive au dernier mur de la salle. J’y ai accroché deux décors faits par André pour des danses de mes spectacles.
On y voit aussi quatre chaises, trouvées en ville lors d’une promenade. On y voit l’un des costumes utilisé pour l’un de mes spectacles intimistes.
Meubles dessinés par André, faits par Ernest et rajeunis par moi grâce aux conseils de M. Schneitter. Diverses peintures, produits de nettoyage, colophane proviennent de la droguerie Scneitter.
Des éléments incontournables dans mes cours :
Essence : c’est le squelette. Mais, c’est un squelette qui pense. On le voit penser à droite. Il a des pensées plus ou moins en ordre. Ce qu’il y a d’intéressant ce sont les idées très ordonnées à côté, prêtes à entrer dans sa tête alors que dans sa tête il y a une pensée qui… à vous de décider « une idée qui tombe juste à pic » ou « zut, une idée qui s’en va ». C’est le genre de choses que l’on voit dans mon cours « Visitons les chambres du cerveau », cours donné au sein du Passeport Vacances.
Tout un ensemble !
J’ai des choses très diverses dans mon studio et pourtant elles participent de l’atmosphère qui y règne. Il y a une unité. Je suis moi-même un ensemble de connaissances acquises dans divers endroits et provenant de tous ceux qui ont croisé ma vie. Et pourtant, tout ce que je fais porte mon empreinte. Je ne serais pas qui je suis sans les autres et sans les choses qui ont traversé ma route. Je suis de l’avis que tout est important et qu’on doit prendre soin de tout, tant des choses que des gens. Je remercie tous ceux et toutes les choses qui ont traversé ma vie.
Je le dis souvent, les choses n’ont pas besoin d’avoir un « propriétaire » pour que je m’intéresse à elles et en prenne soin. Il en va ainsi du coq de mon dentiste.
Je pense encore et toujours que lorsqu’on répare quelque chose, on le fait aussi en soi et cela se traduit par un certain ordre dans notre monde intérieur. Cela fait que les réparations, dans mon monde, doivent se faire au mieux car tout a une résonance en nous.
Chez le dentiste. Les dents, c’est précieux. Tout est précieux dans notre corps, mais les dents… Le hasard, ce fameux hasard qui me suit comme mon ombre et qui en fait n’existe pas, fait que je sois obligée d’aller chez un dentiste de la place, et pas n’importe lequel, car il est excellent. Son nom ? Philippe-Denis Roth. Il ne s’occupe que des cas compliqués. Lorsqu’on a un objet en porcelaine à faire réparer, l’apprenti peut prendre les objets du quotidien, mais le vase ming ou de l’époque Ming sera confié au maître. C’est une image, bien sûr. Pas besoin d’explications. Il me traite avec grand soin et je lui demande s’il a toujours le coq que j’avais vu la dernière fois. Je voudrais le réparer.
Comme dans les réclames pour la lessive ou d’autres produits qui promettent monts et merveilles, on aura une photo de « avant », une autre photo de « pendant » et celle de « après ».
1. AVANT
Le coq. Si on ne peut pas dire qu’il manque de plumes, manque de matière. On observe aussi que les yeux ne sont pas pareils. C’est comme chez l’être humain.
2. PENDANT
Le coq a l’ait tout étonné… comme je le comprends ! Les réparations, remises en état, révisions, sèment souvent le désordre. Quand on va ranger un tiroir, il vaut mieux tout sortir et en apparence il y a plus de désordre que le contraire. Dans la vie c’est pareil. Il faudra que je le dise au coq !
3. APRÈS
Le coq doit se dire que cela valait la peine. En tous les cas, son propriétaire l’a trouvé très beau !
Tout cela pour dire que je prends soin des choses. Il arrive que je me trouve dans un magasin et que des clients remettent mal les choses en place, laissent les vitres coulissantes des frigidaires mal fermées, qu’ils ouvrent les portes, prennent un produit pour lire tout ce qui est écrit, etc. Je me permets de fermer les vitres, d’attirer l’attention sur le fait que toute la marchandise subit des changements de température ; je dis aussi parfois « oh ! le pull est tombé ! », « je crois bien que l’article n’est pas à la bonne place », etc. Je ne me fais pas toujours bien voir et reçois parfois des remarques. De quoi me mêlé-je ? Ben…
Un second conq. Coq no 2 voyant arriver Coq no 1 en si bonne forme lui demande comment il a fait. Celui-ci lui raconte et Coq no 2 se dit prêt à faire de même. Je suis si touchée que je ne peux résister et le prends chez moi.
Des plumes à retordre. On sait bien qu’un coq, fût-il celui du Dr Roth, n’a pas de fils (dans le sens de l’expression » du fil à retordre »), mais des plumes. Cela n’a pas été facile. Une fois un bout réparé, un autre apparaissait ou revenait. C’est aussi mon savoir-faire qui était en jeu et je me suis dit qu’on allait réussir. « On », car c’était le coq et moi.
Remerciements. Je remercie le coq pour sa collaboration et les matériaux utilisés ainsi que tous ceux qui les ont produits, transportés, vendus. C’est vrai, on n’est rien sans les autres.
Shakespeare. Comme le disait mon collègue de banc, William (Shakespeare, de son nom de famille), « Tout est bien qui finit bien ». Quelle chance de l’avoir côtoyé !
Je suis fascinée par les divers métiers que Beaumarchais a exercés. C’est la preuve que l’on peut être « multiple » sans que cela nuise à la qualité.
Partie 1 – jusqu’à ce que Beaumarchais devienne noble.
J’entends encore la voix de mon professeur de français, M. Roger-Louis Junod, prononcer le nom de l’écrivain que nous allions étudier : Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais. Je ne sais pas ce qui m’a attirée, cela a été comme l’une de ces annonces au cinéma mais sans que je sache à quel film elle allait se rattacher ; c’est un moment qui est resté gravé en ma mémoire : je me revois assise à mon pupitre et revois mon professeur assis devant moi un peu à ma gauche. M. Junod avait une voix douce, une voix que je n’ai jamais pu imaginer fâchée avec un ton élevé.
Ce qui m’intéresse, c’est le parcours de la vie de Beaumarchais, parcours durant lequel il a embrassé divers métiers qui se sont, pour ainsi dire, présentés tout seuls devant lui et qu’il a si bien servis. On ne peut parler de facilité, car il a, à chaque fois, dû s’investir totalement et parfois y mettre sa fortune.
Voici sa vie sous forme de tableaux :
En plus, la mise à l’heure de cette montre-bague se fait à l’aide d’une clef !
Quelle histoire ! J’ai divers documents sur Beaumarchais et pas des moindres et… devinez ? Les dates ne correspondent pas, les renseignements non plus. Internet n’est pas en reste non plus. Me voilà bonne pour trouver les bonnes dates et l’exactitude des faits rapportés !
Au fond. L’idée de cette école est un complément à celle de Louis XIV qui a fait construire l' »Hôtel des Invalides ». C’est magnifique !
La noblesse et la conception du travail. On le sait, le travail est une occupation qui n’est pas digne du rang de la noblesse et Beaumarchais doit demander à son père, horloger bien connu, de renoncer à son atelier. Ce doit être un grand effort que doit faire le père. Heureusement, l’un de ses gendres, Lépine, reprend l’affaire. Ce dernier continuera à apporter des innovations dans l’horlogerie.
Le constat, une fois de plus, est le même : nous sommes tous différents et le cours prend une autre allure !
Nous sommes arrivés au terme de l’exercice et nous avons pu le faire le dernier cours dehors. Nous sommes allés à la collégiale de Neuchâtel. Le chemin pour y aller est fait de pavés et chaque pas a été l’occasion d’épouser leur forme.
Nous avons fait des exercices sur les bancs et sur le bord du mur. Nous avons marché en tenant compte de diverses positions et avons imaginé faire la queue devant un arbre que nous avons dénommé « Arbre du Paradis », mais qui aurait fort bien pu être la porte d’entrée d’un magasin, d’une vente de billets, etc. Chaque instant de notre vie peut être prétexte à travailler notre corps.Tout cela prend du temps et on arrive à la fin du cours.
On entend une magnifique voix qui chante ; on se dit que c’est à l’intérieur de l’église et on décide d’y entrer. Ce sera l’occasion de voir les restaurations qui sont en train d’être faites. En fait, la voix ne vient pas de l’intérieur de la collégiale, mais du cloître. On s’approche et on est sous le charme de la magnifique voix.
La chanteuse finit sa répétion et je la félicite. Le groupe qui l’entoure est ravi de nous avoir eu pour auditeurs et une personne qui doit être l’organisatrice de la manifestation nous remercie avec un très très grand sourire et précise que ce sera un événement privé. Mince ! me dis-je, j’y serais bien allée…
Les observations sont multiples lors des divers exercices. J’en retiens celles-ci :
il se trouve que je n’avais pas reconnu la personne qui nous a remerciés ; en fait, je la connais plutôt comme une personne réservée, mais là, son sourire était partout dans son corps. Et sa joie a agrandi la nôtre. C’est comme le phénomène de l’amour quand il est réciproque, mais celui de l’amitié, du plaisir partagé aussi. Il y a plein d’exemples ;
nous avons été charmés par la voix si belle. Ce sont nos oreilles qui ont capté l’information, pour ainsi dire, mais lorsque nous étions dans l’église, la voix entrait partout dans notre corps, car la structure de l’église est particulière ;
ce qu’il faut retenir de ces deux observations, c’est que notre corps est vivant et qu’il réagit tout le temps, tout le temps, tout le temps. Par conséquent, notre corps est la résultante de notre façon de vivre.
Les poissons dans un bocal. Que viennent faire les poissons ici ? La structure circulaire a la particularité de renvoyer les sons. Les poissons dans un bocal sont en permanence en train de recevoir des échos car les sons leur reviennent tout le temps ; cela les rend fous. On voit parfois des poissons faire des sauts dans un bocal et par ignorance les gens trouvent cela joli. Alors, soyez attentifs au sort des poissons. Voici le conte de Poisson Rouge.
En faisant l’exercice du pèlerin, nous avons fait particulièrement travailler les articulations des chevilles, des hanches. Pour cela nous avons utilisé des marches qui mènent à la collégiale. Dans d’autres exercices, toutes les articulations ont travaillé de façon consciente et active ou consciente et passive. L’image que j’ai eue est celle d’une série de cascades, de fontaines de synovie qui irriguent les articulations. La traduction dans un dessin est compliquée, j’ai dû me limiter à celle-ci.