Remerciements I. On ne sait pas toujours qui et combien on aide !

Je vous invite, après lecture de l’article, à une réflexion du genre de la mienne.

Les embranchements des remerciements. Je n’y avait pas pris garde, mais, les remerciements, tels des arbres, ont des embranchements. Lorsqu’un objet me rend service, je le remercie et je me dis que quelqu’un l’a inventé, un autre l’a produit, un autre encore l’a amélioré, ensuite quelqu’un l’a transporté, un autre encore l’a vendu et il se forme toute une chaîne dans le temps et dans l’espace ; c’est vertigineux. En fait, mon remerciement comprend toutes ces étapes qui vont loin dans ces dimensions. C’est l’une des raisons pour lesquelles je trouve qu’il faut faire les choses bien car on ne sait pas qui va les utiliser et, chose curieuse, elles nous reviennent parfois. C’est tant au propre qu’au figuré.

Je suis sidérée bien des fois en me rendant compte des effets qu’un remerciement peut avoir. Si on connaît les travaux du physicien Garnier Malet, on sait que le passé, le présent et le futur existent en même temps bien que dans des espaces différents. Les remerciements me permettent d’entrer en contact, façon de parler, avec des personnes qui ne sont plus de ce monde mais qui pour une raison ou une autre me rendent service. C’est le cas, par exemple, lorsque je me rappelle d’un conseil, d’un commentaire, d’un geste, d’un regard qui, parfois, sur le moment vécu est passé inaperçu ou n’a apparemment été présent que quelques secondes dans mon monde.

Les effets d’un geste, d’un mot, d’un exemple, de tout ce qui nous entoure de façon visible ou non peuvent se manifester de bien des façons et à des moments tout à fait inattendus.

Alan et ma plateforme : un très beau garçon à l’allure d’un poète effilé m’a proposé de m’aider à monter ma plateforme. Depuis des années et des années, j’avais envie d’en avoir une, mais les différentes personnes approchées m’avaient dit qu’il fallait payer ceci et cela et je n’arrivais pas. Le sort a voulu que je rencontre Alan, que j’expose ma situation et immédiatement il a dit qu’il allait m’aider ; il l’a fait. C’est grâce à lui que j’ai une plateforme et que j’ai pu mettre des articles qui rendent service, qui me rendent service et qui rendent service à d’autres. Je le vérifie assez souvent. Je le remercie. En l’occurrence, lorsqu’un article que j’écris rend service à quelqu’un, au début de cette chaîne il y a Alan.

Mais, Alan n’aurait pas traversé ma vie si Philippe Girardin, le luthier, ne l’avait pas amené à l’un de mes spectacles et je n’aurais jamais présenté un spectacle à Philippe si je ne m’étais pas trouvée dans une situation « compliquée » due à une drôle d’intervention de la part d’une connaissance et que pour marquer le fait que je faisais front, je n’avais organisé une série de spectacles pour des amis. Mes remerciements vont à Alan, à Philippe et à celui que j’ai qualifié de « trouble fête » de ma vie alors que, tout compte fait, il m’a rendu service. Suivant la logique présentée, derrière cette dernière personne il y a un tas d’événements et de gens qui y ont aussi participé à leur insu. Je remercie donc tout le monde parce que finalement je sors gagnante !

Pierre Dubois. Je discute avec mon frère qui a joué dans Xamax junior, je lui pose des questions au sujet de M. Gilbert Facchinetti et il me dit que la personne qui peut le mieux me répondre est Pierre Dubois. Je téléphone à ce dernier quelques fois et son répondeur dit toujours la même chose « Vous êtes bien chez-moi, mais pas moi !  » C’est bien lui. Il ajoute « Laissez-moi un message, si vous le voulez bien, et je l’écouterai religieusement ». Une fois de plus, je me dis que c’est bien lui. Cela me rappelle une anecdote que feu mon ami André Oppel m’a racontée à son sujet : Pierre Dubois passe en voiture sous le tunnel de Prébarreau et au lieu de continuer sur le tracé autoroutier, tourne tout de suite à gauche et circule sur la rue de la Promenade noire vers le centre-ville. Il se fait arrêter par un policier qui lui demande s’il n’a pas vu la signalisation. Pierre Dubois répond : oui, c’est vous que je n’ai pas vu ! Je trouve cela magnifique. Mais, je disais donc que Pierre Dubois n’avait pas répondu à mes appels. J’étais un peu perplexe et me demandais comment allait sa santé.

À la suite de ce qui précède, je courais le long du lac, je croise deux personnes, deux hommes, qui parlent et entends « le conseiller d’État Dubois… » Je fais semblant de rien, mais c’est quand même curieux… Cela fait très longtemps que je n’ai pensé à Pierre Dubois et tout à coup son nom me vient par différents biais. Je retourne sur mes pas et demande s’ils parlent de Pierre Dubois. C’est le cas. Ils me racontent des faits de leurs vies, car on se sent en confiance. L’une des personnes a fait le trajet Neuchâtel – Rome à pied l’année précédente, connaît Facchinetti par le biais du football et l’autre a travaillé avec André Facchinetti, l’un des frères de Gilbert Facchinetti, au restaurant Boccalino. Pas de doute, nous faisons partie du même monde. Il me dit que Frédéric Dard, l’auteur de San Antonio, allait souvent chez lui et qu’il a parlé du Boccalino dans l’un de ses livres. Il me dit qu’après le Boccalino il a tenu le Vieux-Vapeur et ensuite le restaurant des Halles, devenu le meilleur restaurant de Neuchâtel. Mes sens s’aiguisent et je lui dis que j’aime écrire ce genre de choses sur ma plateforme et que s’il est d’accord, je vais le faire. Il me répond qu’il a plein d’articles et de choses pour en faire un livre et que si cela me dit… C’est là que le remerciement à Pierre Dubois intervient. L’un de mes derniers métiers est la révision de textes et même leur écriture. Cette histoire est l’exemple même du cas où une personne n’a pas besoin d’être physiquement présente pour qu’elle agisse – en l’occurrence en ma faveur – et que je songe à la remercier. J’ai eu la même aventure avec M. Facchinetti. Cela se passe par des fils invisibles.

Je m’aperçois que ce genre de fils sont nombreux dans ma vie. Je vis une période particulière et je vois des fils partout, des fils qui composent la trame de ma vie. Je viens d’en découvrir un autre avec mon maître de ballet Anton Romanovski. À lui, je dois une leçon de vie. À un autre maître de ballet, Oprea Petrescu, aussi. Finalement, je suis un patchwork. Je comprends mieux que la notion de « hasard » n’est pas la bonne. Une fois de plus Garnier Malet a raison.

Toutes ces situations me font penser à un vortex. Le temps s’écoule tel un vortex et quand je vois un vortex dans les bouteilles qui me servent à dynamiser l’eau, je suis ravie ; ravie au sens ou je me sens prise dans l’espace et aussi envahie de joie.

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