Rôle du commerce au centre-ville.1 – Michel Vautravers

Une ville, par définition, est un centre urbain comprenant des habitants, des centres administratifs, des représentants politiques, des activités de différents secteurs parmi lesquels le commerce.

Le rôle du commerce au centre de Neuchâtel, ville de 33 000 habitants. Quand j’étais petite, mes camarades de classe avaient, pour la plupart, un membre de leur famille qui était ou avait été dans le commerce, propriétaire ou employé ; le fils du boulanger, par exemple, allait en classe avec la fille de la voisine du troisième étage de la rue parallèle et qui était cliente de la boulangerie. Bref, tout le monde se connaissait.

Début du changement dans les années 1990. Les commerces familiaux ont commencé à disparaître au centre-ville. Un opticien de mes amis me dit un jour qu’il avait voulu remettre son négoce mais qu’il n’avait trouvé personne. Les clients allaient bien chez lui pour lui demander conseil lors de  cas compliqués et allaient ensuite acheter les lunettes dans les grandes enseignes où ils les payaient moins cher. Il a dû changer l’affectation de son local. À la même époque, il y a eu trois opticiens à Lausanne dans le même cas que lui et qui ont dû également fermer faute de repreneur.

Plus récemment, le magasin d’articles ménagers, le magasin Vautravers, a subi le même sort. Son propriétaire, Michel Vautravers, a cherché un repreneur pendant une année. Peine perdue. Il a été fortement secoué par l’affaire, car il a bien pensé à son personnel. Il aurait voulu le replacer. Mais, cela n’a pas été possible non plus. Il en a été tellement affecté qu’il est tombé malade. Cela ne l’a pas empêché d’être d’une élégance rare. Il a fait un 20 % sur les produits lors de la liquidation. Sa marchandise était une marchandise de qualité.

Monsieur Vautravers me rend visite. Chez moi, ma batterie de cuisine était bien au-dessous de la qualité de ses produits. Je l’ai invité chez moi à dîner à condition qu’il me dise ce qui allait et ce qui n’allait pas dans mes affaires. M. Vautravers s’est comporté d’une façon exemplaire. L’une de mes casseroles avait le fond un peu bombé… »dehors », dit-il, une autre avait la poignée à l’envers… « dehors », ajouta-t-il une nouvelle fois ; pour le reste, même si les articles provenaient de grands magasins ou supermarchés, il n’a rien trouvé à redire. Il a ajouté qu’il n’était pas là pour vendre à tout prix. Il a même ajouté que puisque je vivais seule, il ne me fallait pas grand chose ! J’ai pensé que c’était quand même un peu osé, mais je ne pouvais pas non plus le contredire.

Batterie en aluminium. J’avais rapporté de quelques voyages des récipients et casseroles en aluminium. J’aimais leur fonction et leur forme. Vous ne pouvez pas les employer, dit-il. L’aluminium migre dans l’eau pendant la cuisson… Je me suis interrogée sur le commerce de tels objets dans de nombreux pays. L’argent… dit Monsieur Vautravers. Alors, l’âme un peu triste, j’ai dû me séparer de ces objets. Sachant que j’allais m’en défaire, quelqu’un m’a dit que lesdits objets pouvaient rendre service à d’autres personnes (certains étaient neufs) ; mais si je ne m’empoisonne pas, je ne vais pas empoisonner les autres ! ai-je répondu. On m’a aussi dit que je pouvais les utiliser pour y mettre des plantes. Mais, j’ai tenu le même raisonnement : je ne m’empoisonne pas, par conséquent je ne vais pas non plus empoisonner les plantes !

Ibric ou petit récipient  en cuivre servant à faire du café. J’avais envie d’en avoir un même si je ne bois pas de café. Pareil que pour l’aluminium, le cuivre devrait avoir une couche de protection… dit M. Vautravers. Pour moi c’est un autre rêve qui s’en est allé !

La bonne batterie et la bonne température pour la cuisson. J’ai appris qu’il vaut mieux avoir une casserole composée de trois métaux qui couvrent l’entier de la casserole et pas seulement le fond, car ainsi la chaleur se répand plus uniformément. De plus, si le bouton de la cuisinière dont la plaque est en vitrocéramique peut se tourner jusqu’au nombre 10, il vaut mieux le régler à 4 ; cela évite de détruire les aliments. M. Vautravers a dit qu’il se battait avec bien de ses clientes à ce sujet.

Il faut quand même dire que les casseroles à trois couches de métal sont passablement plus lourdes et que les aliments mettent du temps à cuire. Mais, c’est finalement un avantage, car je ne brûle plus mes casseroles ni mes repas !  D’ailleurs, il semble que plus c’est cru, mieux c’est !

Encore à propos du comportement élégant  de M. Vautravers lors de la fermeture de son magasin. Il a donc fait une remise de 20 % sur le prix d’achat. Les articles ont été vite épuisés, Si l’un ou l’autre des clients disait qu’il aurait encore voulu en avoir… M. Vautravers en commandait. Il a procédé à des commandes jusqu’à trois semaines avant la fermeture ! Et toujours avec le 20 % de remise alors qu’il payait le prix entier. C’est comme cela que j’ai pu avoir encore deux magnifiques casseroles.

Je suis fière de dire que c’est automatique maintenant, je ne tourne plus le bouton au-delà de 4. J’y ai mis un peu de temps, mais j’y suis arrivée !

Un de ses fournisseurs a dit à M. Vautravers, lors de la liquidation, qu’il lui vendait pour Fr. 200.- (je ne sais plus le montant exact) un stock de marchandises qu’il avait et que M. Vautravers pourrait en tirer un joli bénéfice. Ce dernier lui a répondu qu’il pouvait garder sa marchandise qu’il a qualifiée d’un mot un peu spécial parce que, a-t-il dit, il ne vendait que des articles de qualité !

Retour au rôle du commerce au centre-ville. Les autorités de la ville ont créé au début des années 2000 un groupe de réflexion sur le sujet. J’ai été nommée à la tête du groupe « Animations », sujet délicat. Car, en effet, qu’est-ce qu’une animation ? Le mot vient du latin animare soit donner la vie ; on y reconnaît aussi le mot anima qui est souffle, vie.

On m’a expliqué que si le soir les rues de la ville étaient tranquilles (« désertes » est le mot qui a été employé) c’est parce que la ville était morte. Je n’ai jamais compris. Les gens, quand ils sont chez eux, je les suppose occupés à plein de choses. Quand je suis chez moi, je fais plein de choses, je réfléchis, j’imagine, j’écris, je parle, je fais ceci, j’arrange cela, etc. Il semble que non, qu’il faut apporter de l’animation.

Cela m’interroge sur le phénomène de la propagation des idées. Comment une idée aussi saugrenue peut-elle prendre racine ? Je suppose que c’est une question de conscience.

En plus, pour moi, il y a animation et animation. Les gens confondent animation et bruit. Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’on organise une fête, un concert dans la rue que cela amène des clients dans les magasins. Ceux qui s’en sortent le mieux, lorsqu’il y a ce genre d’animations, ce sont les restaurants. Encore que maintenant on voit aussi lors de ces manifestations des stands qui vendent à boire et à manger…

Les choses sont souvent déformées. Ainsi, la musique qui au départ est une expression sonore d’un état d’esprit, est devenu un outil de manipulation, le mot n’est pas trop fort, pour inciter les gens à se sentir bien, donc à acheter et maintenant à faire la fête, à ne plus réfléchir. De plus, le son est parfois tellement fort, que les gens sont obligés de hurler pour se faire entendre. Les magasins, les banques, la poste mettent de la musique. Mais, je vais traiter ce sujet dans un autre article.

Et on en revient au commerce au centre-ville. Bien des magasins, des négoces familiaux qui ont fermé ont été remplacés par des filiales de grandes enseignes qui vendent des lunettes et des appareils auditifs. Très récemment, je suis allée dans un de ces derniers commerces car je révisais un texte sur la fréquence émise par les sons des animaux et le gérant m’a expliqué que bien des jeunes parents y allaient acheter des protège-ouïes pour leurs jeunes enfants… Si on peut féliciter des parents de s’occuper de la santé de leurs enfants, on peut se demander à quoi cela sert de mettre la musique aussi fort si c’est pour ne pas l’écouter. Une logique qui m’échappe !

M. Michel Vautravers est parti au ciel, a quitté ce monde au printemps 2018. L’épreuve a été trop forte pour un homme aussi élégant. Voyez-vous, à l’hôpital, il a encore rédigé une lettre pour ses anciennes employées en leur souhaitant de trouver un nouvel emploi. Il a aussi dit qu’il partait l’âme en paix. C’est absolument remarquable. Je l’ai dit au début, M. Vautravers était d’une élégance rare.

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Les remerciements dans notre société

Remercier, dire merci… Quand j’étais petite, tant la famille, que l’école, que les autres en général nous apprenaient à remercier. On comprenait que lorsqu’on recevait quelque chose, il fallait remercier. En général, c’était pour les choses matérielles, plus rarement pour ce qui était immatériel ou qui faisait partie de la vie. C’était un peu comme dire « bonjour » à quelqu’un. On est poli si on dit bonjour et impoli si on ne le dit pas.

Je pense que dire merci, sans chaleur, sans émotion, n’est pas grand chose. Cependant, il est certain que de demander à quelqu’un d’avoir un sentiment… c’est impossible. Il naît en nous, sort de nous mais ne peut pas s’installer chez l’autre sur demande.

Toutefois, aujourd’hui, les remerciements disparaissent. Je me disais une fois que les mots semblaient vivants et que c’était comme s’ils avaient une mémoire, une vie à eux, une sorte de carte d’identité qui leur donne droit de cité. Certains d’entre eux à force d’être oubliés, comme le droit, la liberté, se rebellent et prennent leur place dans l’histoire à un moment précis, parfois avec force et débordent même de leur place tant ils ont été étouffés ; tout comme des adolescents qui auraient été trop contrôlés. Alors, que le remerciement, à force d’avoir été utilisé, forcé, vidé de son essene, se retire. N’ayant plus de réelles racines, il s’en va.

Le phénomène de la rébellion s’accompagne d’innombrables « j’ai le droit », « c’est mon droit », « je suis libre », « je fais ce que je veux » et très souvent employés à tort.

Je me dis que c’est une question de conscience, de ressenti et là, il est difficile de  partager ce genre de choses et surtout de l’exporter, car  si nous ne pouvons pas nier que nous sommes tous égaux, on peut quand même dire que nous sommes tous différents.

Et la différence me fait penser à mes petites élèves que je mettais devant le miroir de la salle du cours de danse. Je leur demandais de se regarder et de regarder les autres et ensuite, je posais les questions :

  • est-ce que nous avons toutes une tête ?
  • est-ce que nous avons toutes deux yeux ?
  • est-ce que nous avons toutes un nez ?
  • est-ce que nous avons toutes une bouche ?
  • est-ce que nous avons toutes deux oreilles ?

La réponse était, oui, oui, oui et vers les dernières questions le oui était très sonore, voulant dire : on a compris, oui, nous avons toutes cela ! Alors, sentant le fruit mûr, je posais la dernière question :

Est-ce que nous sommes toutes pareilles ? Et là, elles ne pouvaient que comprendre que nous étions toutes différentes et que notre corps aussi était différent. Cela aidait à mieux comprendre les facilités et les difficultés à exécuter tel ou tel pas, à comprendre telle ou telle chose. J’ai toujours trouvé l’exercice fascinant !

Je reprends les remerciements. Comment cela se fait-il qu’ils disparaissent ? Je n’ai pas la réponse. Je n’ai pas pensé qu’une fois je me dirais qu’il y a tant de choses à améliorer dans notre société. Mais, je vais reprendre l’idée de la vie des mots. Il me semble que tout comme pour l’article que j’ai écrit sur les portes, les mots ont bien des modes. Quant à moi, j’essaie de bien les utiliser, de respecter leur orthographe, de leur donner le sens qu’ils ont et parfois de jouer avec eux. C’est quand même l’un de nos moyens de communication.

C’est la raison pour laquelle, j’ai aimé le livre « La grammaire est une chanson douce » de l’académicien Erik Orsenna. Je ne sais plus comment je suis tombée sur ce livre. Je me souviens que j’ai lu un article qui parlait du livre et je me suis dit que quelqu’un d’autre  que moi, et pas n’importe qui ! avait eu la même idée au sujet de la vie des mots. Il ne parle des mêmes mots que moi, mais je m’y retrouve.

L’effet salutaire du remerciement. Il se trouve, par ailleurs, que notre cerveau réagit à nos pensées et à nos ressentis. Il est l’autoroute de cela. C’est ainsi que lorsque quelqu’un rend service à une personne et que celle-ci répond « de rien », son cerveau enregistre qu’il n’a rien fait. Celui qui s’exprime ainsi veut dire que son acte ne lui a pas coûté grand-chose, mais voilà, le cerveau ne reconnaît que « rien », l’information que la personne a reçue au moment où il a appris ce mot, c’est que rien est justement rien ; donc, il ne se passera rien dans son cerveau. Alors que, alors que si la personne dit « je vous en prie, avec plaisir, je suis contente de vous avoir rendu service », une sorte de joie fait que le cerveau émet de la dopamine, hormone qui est liée à la joie, à un meilleur état d’esprit et de santé. Et, ici, on peut très bien reprendre le proverbe et titre d’une ancienne émission de la télévision suisse romande, car il tombe à pic « À bon entendeur, salut ! » (au sens de salut du corps).

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Mon style de danse

Actuellement, je pratique une danse issue de ma formation et nourrie par le travail avec mes élèves. Il faut reconnaître que nous ne vivons pas dans un pays à tradition de danse classique. Afin de donner un sens aux mouvements du corps de mes élèves, j’ai eu recours au travail de l’imaginaire, à l’introduction de symboles, à des interventions théâtrales. Cela depuis le début sans que je le remarque tout de suite. C’est ces dernières années que cela est devenu de plus en plus clair.

La danse classique exige un corps particulier. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde, mais, comme le disait Maurice Béjart, tout le monde peut danser. Alors comment faire ? Il y a moyen d’utiliser le corps de façon correcte, sans exagération ni torture et de le faire de manière harmonieuse. De même qu’il y a des danseurs classiques lyriques, d’autres héroïques, d’autres encore plastiques, etc. nous avons tous un genre. Il suffit de le trouver et de le mettre en évidence. La beauté n’est pas un modèle, un stéréotype, c’est une notion qui est liée à l’intérieur de la personne.

La base chez moi est la danse classique, l’école Vaganova, soit l’école russe où l’élégance, la rigueur et la technique sont réunies. J’ai eu de la chance que les professeurs qui m’ont formée en Roumaine aient, pour la grande majorité, étudié à Leningrad, redevenue aujourd’hui St-Pétersbourg.

Je ne pourrai pas les citer tous, mais là où ils sont, mes professeurs savent que bien souvent je pense à eux et que si je sais ce que je sais, c’est parce que je leur dois une fière chandelle. Devoir une fière chandelle à quelqu’un, c’est joli et profond comme expression. C’est vrai, je leur dois une partie de ma construction. Il y a des moments où je m’arrête dans ma vie et remercie tous ceux que j’ai rencontrés, ceux que je rencontre et ceux que je vais rencontrer, même ceux que je n’ai pas rencontrés, car finalement nous sommes tous liés. Cela me fait penser à une leçon de vie donnée par Maître Oprea Petrescu lorsqu’il m’enseignait la danse à Bucarest : « Tu peux apprendre de tout le monde,  même du pire tu apprendras au moins à ne pas faire comme lui ! »

Il me disait aussi que lorsqu’on est enfant et qu’on regarde les danseurs étoile, on les imite et que par la suite on trouve son propre style. Il en va de même, je m’en aperçois aujourd’hui, dans l’enseignement. Ma personnalité a toujours pris le dessus sur bien des choses, donc ma tendance à vouloir aider les élèves, à voir que leur vie en dehors des cours est tout aussi sinon plus importante que le moment passé à faire des pas de danse, est toujours sous-jacente. Je le dis dans la rubrique « Danse classique personnalisée » et dans d’autres, mes activités sont « personnalisées ». J’essaie donc de comprendre comment le corps et l’esprit de mes élèves fonctionnent.

Le travail avec les élèves. Travailler avec des enfants, avec des adolescents vous maintient éveillé. J’ai essayé de comprendre mes élèves et de créer des exercices et des danses où ils pouvaient se reconnaître. Il se trouve que je m’y reconnais aussi. C’est assez fabuleux de faire quelque chose pour quelqu’un d’autre et de voir que cela s’applique à soi. Ces dernières années, j’ai travaillé en particulier avec une élève adolescente.J’ai peu à peu trouvé un genre de danse qui est le sien et le mien ou le mien et le sien  ou alors, j’ai lu chez elle ce qu’elle pouvait faire ou elle m’a aidée à sortir ce qui était en moi. De plus, je peux mettre ce style au service d’autres personnes. Cela me fait plaisir de voir tout ce cheminement qui s’est fait tout seul, sans rien forcer.

C’est ainsi que je viens d’avoir, pour la première fois, un cours de danse classique pour adultes. On a toutes, ce sont des dames, beaucoup de plaisir. J’y mêle des exercices de danse classique, des notions d’énergétique chinoise, des notions philosophiques, des réflexions anatomiques, psychologiques… les éléments de la vie. C’est un vrai plaisir ! Les mouvements sont simples, mais riches de signification et la simplicité n’exclue ni la beauté ni la technique. Mon enseignement s’adapte à toute personne.

Mon expérience m’a aussi menée dans divers concours et festivals. Ce qu’il y a d’intéressant c’est qu’on rencontre des élèves, des participants qu’on n’aurait pas vus autrement. C’est très enrichissant pour moi. Me voici lors d’une participation à la « Fête de la danse » à Neuchâtel.

Remerciements. Je saisis l’occasion pour remercier tous mes maîtres et élèves. Ils m’ont tous aidée à construire mon chemin.

Photo Yoan Jeudy. On le remercie pour cet instantané !

Voici un compagnon dans plusieurs de mes activités, Essence :

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Révision de textes 2 : synchronicités

Les choses s’enchaînent toutes seules à nouveau dans ma vie. J’ai vécu longtemps ainsi et puis, je suis passée par une drôle de période, pas uniquement composée de difficultés, mais quand même…

Ma vie reprend du vif et c’est un immense plaisir. Au mois de février, le Théâtre du Pommier, anciennement le Centre culturel neuchâtelois, a fêté ses 50 ans. Mon ami, parti au ciel il y a près de dix ans, André Oppel, a été son premier directeur artistique. Les choses ne se sont pas bien passées lors de son départ à ce qu’on appelle la retraite. Mais, on ne refait pas l’histoire et on prend ce qui est. J’ai été invitée à cette célébration. Il y avait, comme moment théâtral, une conférence extravagante écrite et déclamée par le comédien français Pierre Cleitman. Titre: Quiprocos & Imposteurs divers avariés. C’est tout un jeu entre l’apparence, la méfiance envers les apparences et comment il faut ses méfier de sa propre méfiance, mais même là, des quiprocos peuvent s’installer et des faux faire leur apparition. C’est absolument remarquable. Il y est question de deux hommes avec une barbe, l’un a une longue barbe et l’autre une barbe courte. Pierre dessine les portraits. Lequel des deux personnages a la plus longue barbe ? Il vous faut écouter la conférence pour le savoir.

Bon, quand on sait qu’il faut se méfier des apparences… On se dit que c’est la petite barbe qui est la plus longue (en effet, celui qui apparemment a la plus longue barbe, lorsqu’on le rase a un menton très très long… ) ; puis, on découvre qu’en fait, celui qui porte la petite barbe utilise un postiche ! Absolument remarquable.

J’ai une élève de danse qui a 15 ans et qui aime l’écriture. J’ai demandé à Pierre de me faire parvenir son texte pour qu’on le lise pendant notre cours. J’ai alors appris qu’il présenterait d’autres conférences sur le territoire helvétique ces temps-ci. Je suis donc allée à Lausanne avec mon élève pour écouter L’esprit du labyrinthe dans le cappucino européen et aujourd’hui, je suis allée à Bâle, j’avais pourtant hésité à me déplacer si loin, écouter L’humour du râleur est-il toujours en retard ? Fascinant aussi.

Alors, les synchronicités ? C’est que malgré que le climat ait été quelque peu tendu avec le directeur du CCN, je sois allée à la célébration, que j’y aie rencontré Pierre Cleitman, qu’il écrive des textes intéressants et qu’aujourd’hui, alors que j’avais hésité à aller à Bâle, j’y sois allée en me disant que je devais y aller, que c’était normal d’y aller tout en me disant que c’était curieux que j’y aille… et qu’il me dise, à la fin de la conférence, qu’il va me envoyer ses textes pour que je les révise. C’est magnifique ! Voilà, j’ai la réponse à mon déplacement. De plus, cela tombe bien, je suis en train de finir de réviser un livre sur les fréquences vibratoires.

Autre chose, il n’y avait pas beaucoup de chances pour que Pierre C. écrive sur Jung et la synchronicité. Et pourtant il l’a fait (il se trouve que je suis allée auparavant à Berne dans le but d’écouter Pierre, mais n’ai pas trouvé le bon endroit et donc raté la conférence. Ce sont des choses qui arrivent. Pour la peine, a dit Pierre, quand vous viendrez à Lausanne, je vous donnerai l’un de mes livres !). Donc, de retour de Bâle dans le train, j’ouvre le livre et tombe sur Jung et la synchronicité. Là, je ne me dis pas que c’est curieux, mais que c’est normal d’avoir des synchronicités dans sa vie et que ma vie est sur les bons rails. Je me permets de citer Pierre : « La synchronicité » étant selon le psychologue zurichois Gustave Jung qui en a forgé le concept (il n’était pas cheminot, mais aimait beaucoup voir passer les trains – C’est le moment de préciser que c’est un extrait de la conférence extravagante « L’amour platonique dans les trains », d’où la mention des cheminots -) la perception de coïncidences remarquablement subjectives dégageant un sens remarquablement objectif combinée avec la perception de coïncidences remarquablement objectives engageant un sens remarquablement subjectif. Pour le dire plus simplement c’est quand le réel nous parle à nous personnellement et que ce qu’il nous dit nous sommes littéralement ravis de l’entendre. »

Pourquoi Jung ? Par ce que je suis une formation de dynamique mentale, que son inventeur, Bernard Michel Boissier (BMB), a rencontré Jung et qu’il parle de synchronicités. Lors de la conférence Histoires inédites sur l’alchimie – quand le savoir et la sagesse rejoignent la science, BMB dit que Jung serait allé à un séminaire qui  réunissait les alchimistes héritiers de ceux de la Renaissance, en Bavière, en 1934. Le thème avait été  » Les Trois Mondes » et Jung en est sorti avec les notions suivantes :

  • l’inconscient collectif
  • les archétypes ;
  • la synchronicité ;
  • l’animus et l’anima.

C’est absolument fascinant de connaître l’histoire des gens, des choses (la conférence est actuellement sur youtube). En plus, on vient d’ouvrir le musée Jung dans sa propre maison à Küsnacht. Par ailleurs, le livre sur les fréquences vibratoires que j’ai mentionné plus haut parle du « Soi » au sens jungien et que je me suis plongée chez Jung pour mieux comprendre cette notion qui englobe l’être spirituel, physique et mental. Alors, retrouver Jung via Pierre c’est curieux…

Alors, avec ces synchronicités, je me retrouve, je me retrouve au sens où je me sens à nouveau bien ancrée au sol, moi qui aime faire différentes choses apparemment sans lien entre elles et quand elles se relient sans que je le fasse volontairement, c’est le signe que tout va bien !

Puis, j’ai rencontré le physicien Jean-Pierre Garner Malet qui a une autre façon d’expliquer les synchronicités, il y a une autre dimension qui s’introduit, celle de la pensée et de son rôle créateur. C’est une façon plus logique. Il n’y a pas besoin d’ajouter autre chose.

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