Conversations à Paris.8

Je reprends en partie l’introduction de l’autre article parce que la situation s’y prête. J’aime Paris et quand on aime quelqu’un ou quelque chose on n’a pas besoin d’expliquer. Cette fois-ci, j’y ai rencontré des situations qui m’ont apporté du bien ou qui m’ont fait rigoler.

1. Les cyclistes. Il y a cyclistes et cyclistes ! Je vais parler de ceux que je félicite. Dans les quelques jours de mon séjour, j’en ai croisé dix que je félicite. Le tout premier a été dans le XVIIIe arrondissement. Le feu venait de passer au rouge pour les voitures, il n’était pas encore vert pour les piétons et je vois le vélo s’arrêter.

Nous avons échangé un regard chaleureux et j’ai traversé.

La chose est arrivée avec un autre cycliste du IIe arrondissement, sur le Pont-Neuf. Je venais de revoir la maison d’Abraham-Louis Breguet et j’allais traverser le pont pour reprendre le métro. Ici aussi le feu vert pour les piétons n’était pas encore allumé que j’ai vu un cycliste d’un âge respectable s’arrêter. Je n’ai pu que le féliciter. Il m’a demandé pourquoi et je lui ai dit que la plupart des cyclistes continuent alors même que le feu est rouge pour eux ; qu’il était une exception et que cela méritait des félicitations. Cela lui a fait plaisir. Les autres, c’était vers l’Arc de Triomphe et encore ailleurs. À chaque fois, j’ai remercié, j’ai reçu des sourires et j’ai eu le coeur en joie !

2. Ticket rose chez Castorama. Je vais dans ce grand magasin pour acheter des articles pour le bricolage et reçois un ticket rose. Je suis surprise parce qu’à Neuchâtel, la mode est au gris, un vieux gris qui rend les tickets illisibles. Les gens qui mettent en circulation de tels tickets veulent bien faire mais ignorent les conséquences. Tout le monde parle de la planète et de l’écologie et s’y prend par bouts. Avoir conscience que tout ce qu’on fait a une conséquence est magnifique, dans le cas présent, la solution proposée va à l’encontre de la vision physiologique. Pour bien voir, il faut un contraste, le mieux est noir-blanc, sitôt que l’on met une couleur, cela exige un effort des yeux, or dès qu’il y a effort, la vue s’abîme. La population européenne est vieillissante et donc il faudrait lui éviter des efforts. Alors, ceux qui pensent bien faire, ne prennent pas en compte tous les facteurs. C’est désolant. Le gris du magasin suisse Migros est affreux, Aldi suit aussi, c’est désolant. Alors, voir du rose c’est déjà mieux. Je regarde donc mon ticket et dis au caissier :

C’est si joli et dit avec un sourire que je suis sous le charme. Je n’ai pas le temps de donner des explications. Mais voici les deux tickets :
Je viens d’entendre une émission française sur la problématique écologique du ticket, et là aussi le problème de la vue est passé sous silence. Je vais envoyer un mot. On verra.

3. On dirait du carton. Je suis sur le boulevard de Clichy et vais traverser comme si j’allais prendre le métro Blanche. Je lève la tête et vois un immeuble plus haut que les autres ; il se situe peu avant Le Moulin Rouge. Il me fait un drôle d’effet. Ce n’est pas la première fois que je vois un tel édifice et à chaque fois, j’ai la même impression. La différence, cette fois, c’est qu’un piéton à ma droite va aussi traverser. Sans autre, je lui dis en lui montrant le bâtiment :

On dirait que le bâtiment blanc est un décor en carton !

Le temps que mon cerveau assimile sa réponse, quelques fractions de seconde, et qu’on échange un regard et on a éclaté de rire en même temps. On était du même monde !

Même maintenant que je regarde la photo, j’ai toujours l’impression que c’est un décor et pas un vrai édifice. Il n’y avait pas assez de place pour la photo, mais tout à gauche il y a Le Moulin Rouge. Chaque fois que je passe par là, j’ai une pensée pour Toulouse Lautrec, le peintre.

4. Un avocat dans un bus. C’est rare que je prenne le bus à Paris, mais c’était le plus pratique pour aller voir le musée des mathématiques. Je ne sais plus très bien comment la chose s’est passée, mais, je dois avoir allongé mes jambes et plongé dans mon esprit… Tout à coup, je vois des jambes d’un monsieur à côté des miennes et je retire les miennes en présentant mes excuses.

Le monsieur n’a pas l’air fâché, il sourit même. Puis, je le vois sortir un dossier. J’essaie de voir s’il y a un titre, mais n’arrive pas. Il le ferme et le remet dans son sac.

Je ne sais plus très bien ce que l’avocat a dit, mais on était d’accord pour dire que l’argent et le pouvoir prenaient parfois le dessus sur la justice. Et voilà que le bus arrive au quartier de l’Horloge et passe à côté du Palais de Justice. L’avocat me dit au revoir et il se met devant la porte. Le bus passe tout droit devant l’arrêt. L’avocat va vers la jeune femme qui conduit le bus.

Il me regarde comme s’il me disait que j’avais raison. Je lui demande à quelle heure est sa plaidoirie et il répond que c’est à 9 h 30 (il est 9 h 15) et il descend. J’espère que j’ai eu raison. J’ai réellement admiré la façon de prendre les choses chez cet avocat.

5. Chez Driss, boulevard de Clichy. Ici l’histoire est un peu plus longue. J’ai vu dans un magasin, lors d’un de mes séjours en 2023, des écharpes en vente avec comme motif des tableaux de peintres impressionnistes et postimpressionnistes français. J’ai demandé au vendeur s’il savait quel était le peintre de tel ou tel tableau reproduit. Il ne le savait pas. J’ai pensé que ce serait bien qu’il le sache et lui ai dit que j’allais prendre tous les foulards en photo et faire des recherches. Ne connaissant pas tous les artistes, j’ai demandé à un ami peintre un coup de main, mais il m’a dit que certains tableaux avaient été retouchés ou composés à l’ordinateur et donc n’ai pu apporter mon aide au vendeur. Cela m’est resté sur le coeur. Cette fois-ci, je passe devant son magasin et entre pour présenter mes excuses au monsieur qui me dit :

J’ai été tellement soulagée de savoir que le monsieur a trouvé une solution que je le remercie de m’avoir ôté un poids. Il sourit et il dit que c’est lui qui me remercie. Je n’en reviens pas, je ne lui ai pas apporté de solution, il m’enlève un poids et il me remercie ! C’est comme dans un conte. Je lui dis que j’avais ce poids depuis l’année précédente. Il me répond que non, que cela ne fait que peu de temps (or, en vérifiant dans mon ordi c’est bien neuf mois…). Je lui demande alors de me montrer comment fonctionne l’application.

Je n’en reviens pas ! Je lui demande s’il peut faire la même chose avec ma montre, celle que j’ai acheté à des Africains sur un stand à la fête des Vendanges de Neuchâtel l’année passée. Il dit oui et s’exécute.

Voici Driss avec son iPhone magique ! Il l’a posé sur ma montre et tout de suite est apparue la référence.

Non seulement Driss ne m’en veut pas, ne me fait pas de reproche, mais en plus, il m’apprend des choses et tout cela avec le sourire et le coeur ouvert. Je lui dis que je vais écrire un article sur lui sur ma plateforme et ne peux que me pencher pour choisir des souvenirs. Je choisis la boîte « Van Gogh » et d’autres choses dont des cartes postales. Au moment où je lui demande combien je lui dois, il me dit le montant et ajoute : « Je n’ai pas compté les cartes postales ». C’est absolument inouï. De plus, les cartes postales ont comme image le Sacré-Coeur et la place de la Concorde. Deux places qui me tiennent à coeur à Paris. Avec la place de la Concorde, j’ai un lien spécial parce que liée à Ramsès ii. et au sujet duquel je prépare un article sur cette plateforme. Je me sens portée !

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