C’est la reprise de la Fête après deux ans. La pandémie semble être derrière. Mais cette année il y a des changements et le stand brésilien avec lequel je travaillais depuis quelques années a renoncé. C’est Xamax, le club de football, qui prend sa place et qui m’accueille.
Je fais partie de l’histoire de la fête ; en effet, il me faut presque remonter presque à la nuit des temps... au moment où la Commune libre du Neubourg participait à la fête avec un orchestre de jazz et à laquelle les autorités de Neuchâtel assistaient. Je ne sais à combien d’éditions j’ai participé… Puis, c’est le stand des « Joyeux célibataires » qui m’a invitée à faire partie de leurs animations. Ensuite, la fête n’a plus eu lieu dans les hauts de la ville et le stand a déménagé au centre-ville – entre le magasin PKZ et le Temple du Bas. Si l’endroit où je fais des maquillages est le même, les stands ont changé. C’est ainsi que des années plus tard, à mon grand regret, le stand a fermé faute de combattants et c’est un stand de scouts qui m’a accueillie. Ensuite, j’ai continué les incarnations, et c’est le stand des Brésiliens, version première, qui m’a accueillie et en 2019 c’est la seconde version. Actuellement, j’en suis à ma septième incarnation. J’ai eu de la chance parce que j’ai failli rester sans rien. Cette fois-ci, c’est le stand de « Xamax » qui m’a accueillie.
Les clients 2022. Il y en a eu très peu. Je n’en ai jamais eu aussi peu ! Mais, ils ont été d’une très grande générosité ; à croire qu’ils s’étaient donné le mot, or certains ne se connaissaient pas du tout et ne sont même pas venus en même temps. En tous les cas, j’ai pris ces gestes avec une grande reconnaissance et comme une récompense. Je n’ai pas d’explication quant à l’utilisation de ce mot parce que je n’ai raconté mes mésaventures à personne, c’est quelque chose qui se passe dans une autre dimension. C’est comme le maquillage. Et, c’est l’occasion de reprendre ce que disait une journaiste de la feue « Feuille d’Avis », incarnée elle aussi en « Arcinfo » « .

À propos des maquillages. Il a fallu négocier avec quelques clients qui voulaient un coeur, un modèle. Certains sont partis. Cela a été sans regret ni de ma part ni de la leur. Je ne vais pas faire quelque chose que je ne sens pas pour une question d’argent. Il n’y a aucun mérite, je n’y arrive tout simplement pas. Il y a aussi parfois des parents qui viennent avec de tout petits enfants. Je dois leur expliquer que l’enfant n’a pas encore l’autonomie suffisante pour faire le choix et me laisser « entrer en lui ». En réalité, peu de personnes vous touchent au visage et surtout restent aussi près pendant un bon moment. À ceux qui voulaient savoir avant ce que j’allais composer, j’ai proposé de me laisser faire et de l’enlever au cas où ce ne serait pas à leur goût. J’ai eu le plaisir de voir leur joie quand ils se sont regardés dans le miroir !
L’avantage quand j’ai peu de monde, c’est que je peux passer plus de temps avec chacun. Il y a eu même une dame qui m’a dit « Quelle chance ! Cela fait des années que je veux un maquillage chez vous et il y a toujours trop de monde. Est-ce qu’il sera toujours là demain ? » Je lui ai répondu que si elle dormait de l’autre côté, ce serait le cas et que si jamais il était un peu effacé, je pourrais le lui raviver sans frais. Elle n’est pas revenue. Une dame est venue avec sa fille et m’a dit que lorsqu’elle était enfant, elle se faisait maquiller chez moi et qu’elle avait des photos à la maison ! Alors, pour la remercier, je lui en ai aussi fait un.
Le moment du maquillage. Il se passe aussi des choses que je ne peux expliquer. Tout à coup, je pose une question ou fais une remarque qui est tout à fait pertinente pour la personne. L’une de ces personnes doit l’avoir raconté à un monsieur qui est venu et m’a demandé si j’étais voyante.









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