Le caissier s’appelle Tiago et son rôle dans ma vie n’a pas de prix !
Un samedi, je vais en ville faire des courses. J’avais mon ordi à la main et arrivée à la caisse, afin de me décharger, je pose mon ordi près de la sortie du magasin. Lorsqu’on fait la queue dans les magasins, il se passe toute sorte de choses qui attirent mon attention : des gens mettent leur panier n’importe où, ne mettent pas la barre de séparation après leurs achats, ou alors ils la mettent et je dis avec un faux désespoir qu’ils ne vont pas payer pour moi et profite pour les remercier d’avoir pensé au caissier qui ne peut deviner quoi est à qui. Bref, ce jour-là, j’ai été distraite, en plus j’avais acheté un bon croissant et je devais avoir les mains occupées. Je paie, salue le caissier et m’en vais tranquillement.
Je vais à mon studio de danse. Je passe par une période où je fais des rangements d’une autre façon et passe passablement de temps à cela. À un certain moment, je me dis que je vais m’entraîner et cherche mon ordi sans le trouver. J’éprouve un vide parce que cet appareil a… preque toute ma vie… Je ne sais pas comment j’ai pu fonctionner pendant des années sans ordi. Dans cet étui il y a : tous mes contacts pour le courriel, ma comptabilité, des références, mes souvenirs, des explications, des remarques, toutes mes activités : danse, révision de textes, maquillage fantaisie, cours et ateliers que je donne (@3m. ossature – @articulations-jouons avec elles – à vos pieds – danse classique et imagination – la valse comme chemin de vie – atelier de mouvement pour le corps et l’esprit – réflexologie pour les sportifs et travailleurs manuels ansi que des activités pour des enfants) sans parler de ma plateforme, celle qui me permet de dire tant de choses. Bref, quasiment toute ma vie. Au moment où je m’en rends compte, je revis dans ma tête mon parcours et me dis que c’est chez Aldi que j’ai laissé mon ordi. il est 19 h et le magasin a fermé depuis une heure. Je me dépêche quand même et arrive à 19 h 30… personne, même pas du personnel de nettoyage.
Que faire ? Dans les situations difficiles, il y a peu de choix, soit on s’angoisse, ce qui ne résout rien et détraque le corps, soit on fait confiance. Je me suis dit qu’il y avait quand même des chances pour que quelqu’un l’ait remarqué et remis à la caisse. Mon ordi est un Mac ancien et ne devait pas soulever tant de convoitises que cela, de plus les Mac ont un numéro de série. Des amis m’ont dit « Bonne chance ! » en pensant que je n’en aurais pas beaucoup et d’autres m’ont dit : « On est en Suisse, tu vas le retrouver » ou encore « L’esprit des clepsydres est avec vous ! ». Je me suis occupée autrement et de temps à autre ai eu une pensée pour mon ordi. L’idée d’avoir à racheter un ordi m’a dérangée et l’ai remise dans son tiroir.
Le lundi suivant. Je vais à la caisse d’Aldi Neuchâtel et demande à la caissière s’ils n’ont pas retrouvé un ordi. Non, répondit-elle – Un sac noir ? – Ah, oui ! Il est dans la vitrine. Mon Dieu ! Mon sang a circulé à nouveau. J’ai demandé qui l’avait trouvé. « C’est Tiago ! » Je vois qui c’est, c’est un jeune homme avec des cheveux courts noir et blond. Je demande quand il travaille et on me dit qu’il sera à la caisse en fin d’après-midi.
Chercher un objet. C’est curieux comment l’esprit fonctionne dans de pareils moments. J’avais regardé à travers le vitrine l’endroit où j’avais laissé mon ordi, mais il n’y avait rien. Je n’ai pas pensé à regarder dans la vitrine.
Lundi en fin d’après-midi. Je retourne et vois le jeune homme. Il y avait du monde à la caisse et je dis à tout le monde que ce jeune homme a retrouvé mon ordi ! Un groupe d’ados était là et a applaudi ! C’était un moment fort. Je remercie donc Tiago qui m’a dit (je n’ai plus ses mots en tête) qu’il n’avait rien fait de spécial. Quand même, mon ordi… c’est un autre moi. Je lui suis infiniment reconnaissante et c’est pourquoi j’écris cet article. On dépend tous les uns des autres, mon aventure en est un exemple. De plus, j’avais mis dans mon sac les bagues que je porte et que j’enlève lorsque je donne mes cours.
Invitation. Je dis à Tiago que je présente des spectacles de danse-théâtre qui durent 45 minutes et qu’ensuite, on se réunit autour d’un verre. Je propose d’inviter le personnel d’Aldi. J’en touche un mot à la gérante et ne dois plus qu’adresser mon invitation.

Le rôle de Tiago n’a pas de prix dans ma vie. J’ai une affection particulière pour le personnel qui travaille pour le public car il est passablement sollicité et les clients ne sont pas toujours aimables. L’autre jour, l’un d’eux a dit « Au revoir, monsieur ». Le monsieur en question n’a peut-être pas entendu mais il est parti sans dire merci non plus. C’est moi qui ai dit au caissier « Je vous dis ‘au revoir’ à sa place ! ». Alors, lorsqu’un caissier comme Tiago, en fin de journée, remarque un objet comme le mien et pense encore à me rendre service… C’est tout simplement magnifique !
Liens vers des articles sur le commerce au cente-ville ou des personnalités de la ville :
- Michel Vautravers ;
- Gilbert Facchinetti ;
- Droguerie Schneitter ;
- André Crellier – Vins Crellier ;
- Une caissière remarquable ;
- Interdiscount ;
- Les agences de voyage CFF ;
- Une vendeuse remarquable ;
- Attitude des clients ;
- Au Pêcheur ;
- J’aime les travailleurs manuels ;
- Le personnel à la caisse des grands magasins ;
- Questions sociales.
Si vous désirez laisser un commentaire, deux façons de procéder :
- directement par courriel (voir contact sur ma page d’accueil) ;
- si vous avez une plateforme WordPress, vous pouvez facilement l’insérer au bas de cette page.