Les choses viennent toutes seules dans ma vie, mais quand elles sont là, je m’aperçois qu’il y avait un moment qu’elles prenaient forme.
Ce nouveau genre s’inspire passablement du livre J’ai un mot à vous dire et en partie de J’ai encore un mot à vous dire. Ce spectacle est une suite ou un parallèle de mes spectacles de danse intimistes puisque dans ces derniers, j’entre en relation avec le public. Cette fois-ci, je raconte une histoire et parle aussi avec le public. C’est une danse différente.
Jean-Loup Chiflet. Je fais de la révision de textes et suis tombée sur l’écrivain français, Jean-Loup Chiflet, qui a écrit une soixantaine de livres sur le français d’une façon qui lui a valu le titre de grammairien buissonnier par Alain Rey. Il est l’auteur des deux livres qui nourrissent mon spectacle. À la différence des autres livres que l’auteur a écrits, il y a une trame tout au long de l’histoire.
Pierre Buffiere de Lair. Chacun de nous a son genre de vie, de pensée et d’écriture et quand on vit dans son monde, on oublie parfois ceux des autres. La révision de textes me permet de m’enrichir, de voir des mots traités différemment, des tournures que je n’aurais jamais employées ou de constater que certains écrivains se laissent emporter par leur élan… Pierre est le complice de mes révisions, soit l’expert que je consulte lorsque je ne sais pas quelque chose en français ou que j’ai un doute. Je ne sais pas tout mais j’ai un très bon instinct et Pierre m’éclaire dans tous les domaines que je traite et il y en a beaucoup. J’ai écrit un article sur lui, tellement il est hors normes.
Histoire du spectacle : un jour Jean-Loup lit dans Les Contemplations de Victor Hugo : Car le mot, qu’on le sache, est un être vivant. Ni une ni deux, Jean-Loup fait passer un avis dans un journal du soir à grand tirage et demande à rencontrer un mot. La rencontre se fait, le mot lui raconte comment il est venu au monde, son entrée à l’école, ses vacances, ses copains, sa formation, la carrière professionnelle de certains de ses amis, le choix de sa profession et ce qu’elle lui rapporte. Au fond, c’est comme la vie d’un être tel que vous et moi, même la retraite est traitée !
Mon spectacle dure 45 minutes et ensuite on se réunit autour d’un verre pour discuter. Lors de la conversation, je profite d’une remarque ou d’une autre pour rajouter quelque chose que Jean-Loup a dite ou que Pierre a remarquée dans le texte ou pour faire un parallèle entre ce que j’entends et ce que je sais.

Signes du destin ou appréciations très particulières : comme souvent, les choses se lient les unes aux autres. D’abord, j’ai présenté des extraits à Thomas Facchinetti, l’ancien conseiller communal de la culture à Neuchâtel ainsi qu’à sa collaboratrice Gaëlle Métrailler. Ils ont aimé et dit que je me dirigeais vers un chemin littéraire. Ensuite, je suis allée à Bucarest faire une avant-première chez Liliana Iacob, amie de toujours, excellente traductrice (elle a reçu un prix en 2024), une autre présentation à Pierre Dubois, l’ancien conseiller d’Etat et homme de culture ; Il a trouvé passionnant et m’a félicitée. J’ai une amie, Béatrice Bois, qui a fait de la politique et qui est en fin de vie. Ne désirant plus voir personne, je lui ai fait une présentation par téléphone. Tu n’a pas eu besoin de te déplacer pour assister au spectacle ! lui ai-je dit à la fin. Elle a répondu qu’on pouvait dire la chose comme cela et elle a rigolé. Elle a aussi aimé, ajouté que comme toujours j’avais plein d’idées et déclaré que je devenais conteuse. Elle a encore dit que cela ne l’étonnait pas que je révise des textes parce qu’elle avait relu il n’y avait pas longtemps des lettres que je lui avais envoyées des années auparavant : « Tu écris fichtrement bien ! » a été son commentaire. Ce spectacle a été son dernier spectacle parce que mon amie a quitté ce monde le samedi suivant.
Encore une appréciation – Pierre Buffiere de Lair. Je le rencontre lors du concours d’orthographe du Salon du Livre à Genève. Il n’a pu arriver à temps à cause d’une panne de voiture et c’est vraiment dommage pour lui. Il aurait figuré parmi les premiers. Mais, il a une telle joie de vivre qu’il a quand même décidé qu’on pouvait se rencontrer à la gare de l’aéroport. J’ai pu lui présenter une partie de mon spectacle et voici son verdict : J’ai beaucoup apprécié (ad-precium) votre jeu de scène. Sincèrement, c’est sans commune mesure avec les échanges écrits. Il faut des mimiques, des intonations, des suspensions… Comme l’a fait notre ami belge Arnaud Hoedt, on arrive à vraiment faire passer les idées par cette théâtralisation.
De façon générale, les amis qui ont vu ma présentation pensent qu’elle s’adresse à un public qui aime la langue et qui pourrait intéresser des élèves parce que le côté théâtral fait passer bien mieux un tas de règles et peut même les motiver à approfondir le sujet.
Deux autres signes: j’ai hérité d’un petit tapis couleur lie de vin de la part de Béatrice. Il ira très bien avec le fauteuil que je viens d’hériter de la Bibliothèque de Neuchâtel. Ces deux objets font partie du décor du spectacle. Je n’avais jamais pensé présenter ce genre de spectacle, mais, les choses se lient les unes aux autres dans ma vie et je ne peux que suivre. Alors, le fauteuil, s’il arrive à point nommé pour le spectacle, il me rappelle que lorsque feu mon ami, André Oppel, avait présenté son dernier spectacle Alphonse Allais, une amie nous avait prêté un fauteuil semblable à celui qui vient se joindre à mon aventure. C’est une sorte de résonance.

Arbre généalogique du fauteuil : avant d’arriver chez moi, il était dans le bureau de Thierry Chatelain, directeur de la Bibliothèque de Neuchâtel, avant encore, il avait appartenu à Monika Roulet, décoratrice et ancienne connaissance – on s’est retrouvées grâce au fauteuil – et avant encore il avait appartenu à sa belle-mère qui est certainement la personne qui lui a fait son canevas. Cette belle-mère était la mère du professeur Eric Roulet qui m’a engagée pour donner des cours facultatifs à l’école secondaire ! Je saisis l’occasion pour le remercier de son geste. J’ai l’impression que ce fauteuil me parle et je vais finir par en faire l’objet d’un conte.
Liens :
- Rencontre 21 : Jean-Loup Chiflet, Clément Drouin,at Pierre Buffiere de Lair et Zully ou pas de quatre ;
- Tournée en Roumanie.2 ;
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- Révision de textes en français ;
- Rencontre 15 : Le Figaro ;
- Rencontre 22 : Pierre Dubois, ancien conseiller d’Etat ;
- Rencontre 13 : Serge Alzérat et « Sous les jupons de l’Histoire ;
- Rencontre 6 : Paul du Marchie van Voorthuysen – (In English here) ;
- Rencontre 7 : Micha et Olia Verkholantsev – (На русском сдесь) ;
- Rencontres 11 : Freddy Landry ;
- Rencontre 14 : Jean-Pierre Garnier Malet – (In English here) ;
- Rencontre 18.1 ; Beaumarchais, homme de génie ;
- Rencontre particulière (numéro hors-série) : André Oppel et la culture.
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