
La montre. On sait qu’un objet n’est qu’un objet, toutefois, quand je me dis que cette montre était au poignet de monsieur Froidevaux et l’a accompagné au moment où il prenait des décisions, où il vivait l’histoire de son entreprise et celle du Jura, cet objet prend une valeur. C’est comme si elle portait une mémoire que je peux toucher ou à tout le moins lire.
Date : 18 décembre 1900. C’est la date de naissance de monsieur René Froidevaux, de celui qui va marquer l’histoire horlogère de Neuchâtel et participer à la naissance du canton du Jura.
Monsieur Froidevaux est né au Noirmont ; cela explique son attachement pour la région du Jura et son activisme pour que le Jura devienne le 23e canton suisse. Il ne suffit pas d’être né sur une terre pour devenir son porte-drapeau, il faut avoir du caractère, avoir le sens de l’organisation, du devoir, être un visionnaire. Ces qualités, on les a déjà remarquées dans l’article que je consacre à son entreprise horlogère. Lorsque j’ai découvert qu’il avait été l’un des moteurs de la naissance du canton du Jura, je n’ai été étonnée qu’à moitié. L’autre moitié, si je puis dire, s’est étonnée de savoir qu’un homme très occupé par son entreprise, un vrai Suisse – c’est-à-dire un Suisse comme on les imagine : calme, neutre, ne désirant rien devoir à personne, respectueux des règlements – se dise qu’il faut se battre pour le droit de naissance du canton du Jura. Je dis une fois de plus « chapeau » !
Monsieur Froidevaux a été un activiste passionné, passionné au point d’amener sa famille tous les dimanches pique-niquer dans le Jura. On ne sait pas si les enfants étaient d’accord, mais c’était sa façon très entière d’être. Son enthousiasme l’a poussé à se dire qu’il fallait un journal pour la question jurassienne, qu’il a combattu pour cela et qu’il fallait forcément des fonds. Le banquier qu’il avait été avait son rôle à jouer et il gardait une comptabilité à cet égard. Les gens qui traitaient avec lui le savaient et y participaient.
Le journal en question est le Jura Libre, toujours en activité.
La Fête des Vignerons de 1977. On le sait, tous les cantons défilent, une personne porte un drapeau de son canton. Cette année-là, M. Froidevaux suivait la fête à la télé et il voit le défilé. En dernier il y a un jeune garçon qui porte le drapeau du Jura, de « son » Jura. Cela lui a fait ressentir une très vive émotion. Trois mois après, monsieur Froidevaux partait au ciel d’où il a une meilleure vue de « son » Jura.
Ce qui me plaît aussi dans cette histoire, c’est le recoupement, une fois de plus de tant de pans de mon histoire. Ma formation en danse classique et une partie de mes études d’économie, je les ai faites en Roumanie, à Bucarest, et voilà que Jacques, l’un des fils de monsieur Froidevaux, vient de m’apprendre que son père avait été envoyé par la succursale biennoise de la banque où il travaillait, la Banque cantonale bernoise, à Bucarest dans les années 1925 -1930 pour des questions d’organisation dans le secteur du pétrole. Cela me fait un drôle d’effet, c’est comme si le temps n’existait pas et simultanément, je me sens envahie par une certaine joie.
Monsieur Froidevaux à Neuchâtel. Il déménage de Bienne à Neuchâtel en 1942, puis il fait construire sa maison à la ruelle Vaucher en 1946, et achète le domaine adjacent qui va jusqu’à la gare et y emménage sa fabrique d’horlogerie dans ce qui avait été jusque-là un pensionnat pour jeunes-filles.
No de téléphone. Faisant des recherches sur les horlogers de l’époque, je viens de trouver l’adresse et numéro de téléphone de l’entreprise en 1962 : ruelle Vaucher 22, tél. 032 / 570 21 et le numéro de téléphone que monsieur Froidevaux avait à la maison, ruelle Vaucher 12 : 032 / 5 43 50.

Vue du balcon de l’ancien comptable, Charles Frésard.

Chaîne de montage horloger. À propos de l’esprit entrepreneurial de René Froidevaux : avant que d’autres entreprises de Neuchâtel ne commandent ensemble la chaîne de montage Rexa, il avait fait construire une chaîne mécanique par les ateliers Roxer S.A. sis à Saignelégier. Le constructeur avait été Jean von Allmen, patron de l’entreprise et de surplus autre activiste jurassien ainsi que père de Zouc, Zouc que j’ai eu la chance de voir au Théâtre de Neuchâtel ! Je ne peux m’empêcher de trouver curieux comme ces pièces du puzzle se rassemblent pour donner des racines à mon paysage neuchâtelois.
Zouc, Isabelle von Allmen, l’humoriste. Lorsque j’ai vu Zouc au Théâtre de Neuchâtel, je lui ai demandé un autographe. Des années plus tard, le fils d’un de mes amis, François Memminger, me dit qu’il est un admirateur inconditionnel de Zouc. Je réfléchis et me dis que Zouc lui aurait aussi donné un autographe. Je lui donne le mien parce que je sens une réelle admiration. Il y a des artistes qui ont de la chance d’être aimés après qu’ils ne font plus la une, Zouc fait partie de ceux-là. Et, je rencontre François une fois de plus, lui raconte que j’ai écrit cet article, il me dit qu’il peut me rendre l’autographe, mais je lui dis qu’il peut m’envoyer une photo. Là aussi, on reconnaît la qualité de l’âme de François. Réellement, l’autographe est dans de très bonnes mains, je ne me suis pas trompée !
Autographe de Zouc :

Jean von Allmen, un ami indéfectible de monsieur Froidevaux. Lorsque la situation est devenue difficile pour l’entreprise, lorsqu’il y a eu sa liquidation, après celle-ci et après le départ au ciel de monsieur Froidevaux, Jean von Allmen a été aux côtés de la famille. Jusqu’à ce que lui-même parte au ciel, il a invité madame Froidevaux et son fils Jacques au buffet de la gare toutes les semaines !
Monsieur Froidevaux et l’AVS. Je ne sais plus comment j’en suis venue à m’intéresser à l’histoire de l’AVS. Mais, j’ai appris que c’est Otto von Bismarck qui instaura les assurances sociales (maladie, accidents, vieillesse et invalidité) en Allemagne entre 1883 et 1889. Cela relève du miracle pour moi. En Suisse, elle est entrée en vigueur le 1er janvier 1948. Cette année-là, monsieur Froidevaux a dit à d’autres patrons qui râlaient devant la charge financière qui leur était imposée qu’il était favorable à son application même si vraisemblablement il n’aurait pas à en bénéficier. C’est le portrait même de monsieur Froidevaux. Je ne connais pas les chiffres de l’époque, mais il est sûr que monsieur Froidevaux s’est rendu compte que cela n’allait pas suffire pour une retraite aisée de ses collaborateurs et c’est pour cela qu’il a créé son propre fonds de pension dont je parle dans l’autre article.
Dans les années 1950, s’installe, au dernier étage de la maison Froidevaux, l’avocat Jules Biétry avec sa famille. Jules Biétry, c’est à peine croyable, Lorsque j’étais enfant, il était le président de la caisse-maladie « Chrétienne sociale » et les bureaux étaient au Faubourg de l’Hôpital ; dans l’immeuble que j’habitais ! Je le revois, avec son chapeau noir et toujours plutôt distant… Le fait de savoir qu’il a aussi participé au mouvement jurassien me le rend sympathique, chose que je n’aurais jamais crue.
En 1964, monsieur Froidevaux fait des travaux dans son entreprise et transforme les deux derniers étages en logements.

La piscine. En regardant cette piscine, j’imagine la joie des travailleurs et de leurs familles. C’est magnifique d’apporter quelque chose aux autres, de rendre leur vie plus agréable. Je crois que c’est l’une des choses les plus importantes dans ce monde.
Les années 1970. Comme je le dis dans l’autre article, c’est la période de la crise et bien des entreprises horlogères ferment leurs portes. Dans le cas de monsieur Froidevaux, des proches ont participé à la débâcle. Lorsqu’un notaire neuchâtelois a regardé les documents que ces personnes avaient fait signer à monsieur Froidevaux sous prétexte de l’aider à redresser la situation, il a dit à Jacques que c’était fini.
En 1974, le chef comptable de l’entreprise, monsieur Charles Frésard, trouve du travail ailleurs. Monsieur Froidevaux lui fait un certificat en or et il signe. Voici sa signature.

Ce qui est aussi remarquable de la part de monsieur Froidevaux c’est qu’il laisse partir le comptable qui a fait partie de son entreprise pendant 25 ans, qu’il comprenne qu’il aille travailler ailleurs et qu’il lui permette de garder le logement qu’il habite dans l’immeuble qu’il a fait construire. Monsieur Frésard dit que lui et sa femme ont été les premiers locataires de cet immeuble si élégant et commode, dont les dessins ont été faits par le fils aîné de monsieur Froidevaux, Philippe.
Quand je rends visite à quelqu’un, je ne regarde pas si le logement est comme ceci ou comme cela, ce qui m’intéresse ce sont les personnes qui l’habitent, mais chez les Frésard, chaque fois que je suis sur leur balcon, je dis : ah, quelle vue ! on se dirait à Monte Carlo. Il faut dire que monsieur Frésard nous offre un verre d’Armagnac dont la bouteille ne ferait pas rougir un lord, fume son cigare et met ses lunettes de soleil. Une vraie scène de cinéma. J’ai une pensée pour monsieur Froidevaux.
À propos d’Armagnac. À Noël, monsieur Froidevaux offrait aux hommes, à choix, une bouteille d’Armagnac ou de la Prunelle de Bourgogne et aux femmes, si elles ne voulaient pas d’alcool, une boîte de chocolats. Je me dis que c’était le bon temps. Cela me rappelle que mon bailleur, Pierre Meyer, offrait à ses locataires une belle boîte de chocolats à Noël aussi. Là, également, les choses ont changé !
Les sorties annuelles de l’entreprise. En plus de la visite à la foire de Bâle des cadres, monsieur Froidevaux organisait une sortie annuelle pour tous les employés et les frais étaient à sa charge. C’est ainsi qu’ils sont allés dans le Valais et au Lac de Constance, par exemple.
Probité de la fabrique d’horlogerie Froidevaux. Lorsque la situation horlogère suisse a commencé à devenir difficile, il a fallu se résoudre à des réductions de personnel et cela dans les règles de l’art. Toutefois, l’un d’eux s’est fait avoir par un vilain conseiller (il a été incité à attaquer l’entreprise, car, on le sait, tous les patrons profitent des employés… me dit la personne qui me donne le renseignement) et s’est porté partie plaignante pour une somme d’environ Fr. 2 600. –
L’affaire a été réglée au tribunal. Le chef comptable et son apprenti ont, de leur côté, montré leur décompte qui se montait à environ 2 900.-, somme, qui, comme on le voit, est supérieure à celle revendiquée. La juge a demandé au plaignant ce qu’il faisait là ! Le « conseiller » n’a su que dire et l’employé, tout déconfit, a dit qu’il ne savait pas ce qu’il faisait là et qu’il avait toujours eu confiance en l’entreprise Froidevaux.
Je crois qu’il n’y a rien d’autre à ajouter.


En montrant cette photo à Jacques, il me dit qu’il avait lui-même fait les plans et le dessin de la montre et qu’il était parti en voyage en Amérique latine avant sa mise en fabrication. Sa surprise a été de taille lorsque, se promenant dans une ville du Nord de l’Argentine, il l’a vue, à 10 heures du soir, dans une vitrine mal éclairée. C’était en juin 1972 ! Denis m’explique ensuite qu’il avait fait faire « sa » montre , sans marque, une fantaisie qui lui était passée par l’esprit. C’est ensuite aux ateliers Descombes, à la ruelle Vaucher, qu’il avait fait ajouter du radium – ce qui a été interdit par la suite – aux aiguilles et un trait aux heures pour voir l’heure la nuit.
J’allais m’arrêter là, mais j’ai rencontré la sœur d’André Oppel, Marie-Claire, qui m’a raconté que leur mère était amie de la femme de monsieur Froidevaux. Voilà encore une autre pièce dans mon tableau.
J’ai désiré faire aussi la photo du dos de la montre de monsieur Froidevaux :

18 K, 0,750, 180

Une idée a traversé mon esprit et je l’ai rendue réelle dans notre monde. Parfois, on ne sait pas pourquoi on fait telle ou telle chose :

J’ai mis la montre de monsieur Froidevaux sur mon poignet. Cela m’a fait une émotion et j’ai pris une sorte de selfie, chose à laquelle je suis plutôt réfractaire. Puis, nous avons continué la conversation, monsieur Frésard, madame Frésard et moi. De temps en temps, je regardais la montre, me sentais émue de la porter et trouvais qu’elle allait bien sur mon poignet… Au moment de prendre congé, je remarque que le garde-temps marque 9 h 39. Je m’étonne qu’elle fonctionne. monsieur Frésard me dit qu’elle doit être automatique. Je fais le lien avec les modifications que l’autre horloger de mon monde, Abraham-Louis Breguet, a apportées aux montres. Cela signifie aussi que j’ai porté la montre une bonne demi-heure. Cela me procure une autre sensation, comme si trois temps s’étaient réunis !
Un autre lien s’invite. Le physicien Garnier Malet, parle des trois temps : le passé, le présent et le futur qui en certaines circonstances n’en font qu’un. Je ne sais quelle sensation on peut éprouver dans une telle situation, mais j’en éprouve une profonde au moment où je me sens unie, dans mon temps à moi, à Abraham-Louis Breguet et à monsieur Froidevaux et tout cela étant parti de documents qu’André Oppel avait faits, alors qu’il travaillait pour monsieur Froidevaux, que j’avais gardés et que le Musée d’Horlogerie Château des Monts du Locle a été heureux de recevoir.
Le téléphone no 6. Si vous aviez vécu dans les années 1930 et que vous aviez voulu téléphoner au grand-père de l’ancien comptable de l’entreprise Froidevaux, monsieur Charles Frésard, vous auriez dû composer le no 6. C’était le 6e téléphone de la région ! Je suis émue, une fois de plus. Voici une réclame qui trône chez monsieur Frésard petit-fils à la retraite.

Surprise ! Le mot est bien significatif et explique mon état. Hier, un 18 décembre, j’invite monsieur et madame Frésard venir voir un de mes spectacles – en tout on sera cinq personnes. Je décris l’événement ici. Mais la surprise vient du fait qu’à la fin du spectacle, je dis à mon public que monsieur Froidevaux aurait aimé le spectacle et qu’aujourd’hui j’apprends par Danièle, dont je parle un peu plus loin, que c’était le jour anniversaire de son père !
Les trois temps : présent – passé – futur. Ils sont une nouvelle fois présents ! Ils existent en même temps mais dans des espaces différents. Cela ne fait rien si vous ne comprenez pas. Mais ne trouvez-vous pas formidable que plus tard, dans la même soirée, regardant un film de fiction « Des gens qui s’embrassent » où joue le violoniste Ivry Gitlis que je connais et que j’aime beaucoup, je l’entende m’apporter une réponse à une question que je ne me suis pas posée ? Il dit dans le film (et donc me dit ce soir) que les montres à quartz s’arrêtaient lorsqu’on ne les portait pas quelque temps. Eh bien ! C’est ce qui est arrivé à la montre de monsieur Froidevaux, je me dis que c’est une montre à quartz qui à mon contact s’est remise en marche. Mais non, disent les fils de monsieur Froidevaux et son comptable. Il n’y a jamais eu de montres à quartz dans l’entreprise, c’était bel et bien une montre automatique. Cela ne fait rien, elle fonctionne après tant d’années et pour moi c’est un miracle.
Freddy Landry. Freddy me fait un clin d’oeil ce soir aussi. Il faut d’abord préciser que Freddy a été le prof de cinéma au gymnase de Danièle, l’une des deux filles de monsieur Froidevaux. Alors, pour en revenir à mon lien avec Freddy, lien lumineux avant son départ au ciel : nous avons longuement parlé et entre autres de films de fiction. Je n’avais aucune idée qu’on appelait ainsi certains films. Je suis maintenant initiée. Voilà pourquoi j’ai pu écrire, tout comme une personne éclairée, qu’il s’agit d’un film de fiction.
La crise horlogère et économique. La crise horlogère des années 1970 est due à plusieurs facteurs : inflation, concentration du capital avec force fusions, avancées technologiques, le choc pétrolier et la dévaluation du dollar. Si monsieur Froidevaux avait devancé ses concurrents suisses avec sa chaîne de production – je salue une fois de plus son esprit entrepreneurial – il reste que les Japonais avaient produit les montres à quartz en masse, que les prix de vente avaient donc baissé et que la conjoncture économique n’était pas en sa faveur. À cela s’est ajouté l’attitude inélégante de plusieurs partenaires et proches. Dommage. On critique souvent l’esprit des Suisses pour être restés fidèles à un genre de production familial. La critique est aisée une fois les choses passées… Mais, voyant le tournant économique de notre monde, je crois bien que la vie sociale s’en portait mieux que la nôtre. Je reste admirative de monsieur Froidevaux.
D’autres informations au sujet de monsieur Frésard : il était un supporter fervent de FC Cantonal – il avait des obligations de Fr. 500.- qu’il a données lorsque le club a fusionné avec FC Xamax – il avait sa tribune au stade, dans la ligne centrale, devant la cabine des reporters. Après, la saucisse de Vaud (je ne sais plus ce que c’est, il faudra que je demande à monsieur Frésard… J’ai oublié de lui demander ! Il faudra que je monte au ciel pour cela.
Il a également été le caissier du Showband les Armourins pendant vingt ans et il a voyagé avec eux en Europe. C’était pendant les week-ends.
2025. Le fils Denis, le propriétaire de la montre sans marque est parti au ciel en ce mois d’août. Il était un homme bon.
Liens :
- Fabrique d’Horlogerie Froidevaux, Neuchâtel ;
- Documents horlogers, André Oppel et le Musée d’horlogerie du Locle ;
- Une montre parmi les affaires d’André ;
- André Oppel : ses montres au Musée d’horlogerie du Château des Monts, Le Locle ;
- Abraham-Louis Breguet ;
- Jean-Pierre Garnier Malet, physicien ;
- Freddy Landry ;
- Charles Frésard est allé au ciel rejoindre sa Gretel ;
- Denis Froidevaux est parti au ciel.
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Bonjour, je viens d’avoir un coup de coeur pour une petite montre cadola 5321, j’aime connaître l’histoire horlogère et je vois remercie d’avoir rédigé cet article emprunt de generosité.
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Je suis ravie d’avoir pu vous apporter des choses intéressantes. Est-ce que vous pourriez m’envoyer une ou deux photos de la montre pour que je puisse la mettre sur ma plateforme ? Vous êtes collectionneur ?
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