Fête de la danse – Neuchâtel.2024

C’est à chaque fois une expérience différente et enrichissante.

Quelle chance ! Je peux participer avec deux cours et peux présenter deux danses sur scène.

Mon premier cours :

Ce cours est destiné à des entreprises et se décline à l’infini !

Une nouvelle chance ! Je me trouve dans la scène où feu mon ami André Oppel a présenté son dernier spectacle Alphonse Allais. L’heure avance et je ne vois personne entrer dans la salle… Je me dis que personne ne va venir. Que faire ? Je profite pour photographier cette salle vide en pensant au moment où André avait rempli la scène de sa présence. Je suis toujours émue en l’imaginant à cet endroit.

Depuis la scène, parce que c’était la vision d’André et depuis la régie parce que j’avais filmé depuis là son spectacle.

Ne voyant toujours personne et comme il était près de 15 h, je suis sortie de la salle et ait vu du monde. Je leur ai demandé s’ils allaient à un cours et ils m’ont répondu qu’ils attendent le cours sur la valse. Ouf ! C’est avec moi, précisé-je. Il y a quatre personnes. J’aurais dû les remercier de leur attitude (ils m’ont attendue), si élégante et si en accord avec la valse telle que je l’enseigne. Je les ai priés de s’asseoir et ai raconté que la vie est une valse, que l’on est toujours en relation avec une chose ou avec quelqu’un et je donne des exemples tels : employé-employeur ; entreprise-client ; mais aussi chaise-moi. J’ai vu l’étonnement chez l’un des participants et ai expliqué que si l’on traite mal une chaise, elle ne va pas résister longtemps et on ne pourra donc pas valser avec elle longtemps… J’ai eu l’impression que le temps s’était arrêté et que l’information passait dans son esprit pour ne plus en sortir. Puis, le cours a repris. Deux participantes avaient déjà valsé mais ne connaissaient pas les règles et les deux autres ne la connaissaient pas.

En observant le couple, homme-femme, faire le pas de valse, j’ai vu qu’ils posaient le pied de la même façon et je leur ai demandé s’ils étaient là ensemble pour le cours ou si c’était plus. « Plus », ont-ils répondu. Je leu ai dit qu’ils étaient bien assortis puisqu’ils avaient ce mouvement en commun. Chez le couple d’amies, il s’est passé la même chose. On sait bien que qui se ressemble s’assemble, mais là, dans la valse c’était clair.

Dans la vie, on peut être préparé à plein de choses, il nous arrive quand même des imprévus. J’ai donc mis la valse en mode accéléré, mais les participants ont préféré s’exercer sur un temps normal. Alors, comme je valsais avec eux, je veux dire que nous sommes le couple  » enseignant-participants, afin de ne pas rompre le rythme, je me suis adaptée, gardé le rythme, et j’ai alors introduit d’autres figures que l’on fait lorsqu’on valse : les tours, valser en avant et en arrière, une fois c’est l’un qui guide, une fois c’est l’autre parce que dans la vie c’est ainsi : une entreprise vend un produit et le client l’achète et s’il est content cela continue mais si le client s’aperçoit qu’un concurrent fait mieux, il s’en va. C’est toute une histoire, la valse. Comme je le dis plus haut, ce cours se décline à l’infini.

Mon second cours : j’ai eu juste le temps de prendre mes affaires et de changer de salle !

Ce cours est aussi destiné à des entreprises.

Cette fois, j’ai huit participantes et pas d’homme. Cela dépend des années… c’est comme les récoltes. Ici aussi, j’ai eu de jolies surprises. La description du cours est ici.

Cette fois-ci. il a été question de trois poèmes inspirés dans leur forme par les haïkus. Ce qui est fascinant pour moi c’est l’apport des participants en général. Chacun a son monde, sa façon de percevoir les choses et cela n’a pas manqué lors de ce cours. Dans l’un des poèmes il a été question d’une lune qui se cache, d’un soleil qui naît et de fleurs qui dansent. L’une des participantes a interprété le printemps les trois fois parce que le printemps lui plaît, parce qu’elle n’en fait qu’à sa tête (dixit). C’était tellement drôle que tout le monde a ri. Mais, à la fin de la séance, lorsqu’il a été question d’un ciel bleu, d’un ciel militaire et d’un ciel en fête, elle a rejoint le mouvement, si l’on peut dire, et expliqué que ce ciel bleu avait été quelque chose parce qu’elle était née dans un pays où la plupart du temps le ciel était bleu. Comme tout allait bien, je me suis permis de passer un morceau musical inquiétant – qui n’a perturbé personne – et fini par une musique gaie. Les participants de ce groupe avaient aussi quelque chose en commun : une certaine tranquillité dans leur vie et leur façon de la prendre. Quel plaisir !

Mes prestations ont été :

Chose curieuse. Je préfère danser de nouvelles danses lorsque j’ai l’occasion de participer à la fête de la Danse. C’est au moment où j’ai transmis les deux titres à Mehdi Berdal, l’organisateur de Neuchâtel, que je me suis rendu compte que les deux danses étaient liées. Je fais les choses parce qu’elles se présentent et ensuite, je vois le fil.

Autre chose du même genre. Mehdi me demande lors de la répétition de lui dire comment présenter mon école. Comme je suis en pleine transmutation, je donne quelques mots à Mehdi qui me dit que je peux lui donner le reste après. J’apprécie tellement cette compréhension ! Alors, au moment où je suis arrivée, je lui ai donné ce billet :

Réflexion éclair. Il paraît que lorsqu’on passe de vie à trépas, on revoit sa vie en un instant. Cette fois-ci, j’ai revu, en quelque sorte, mon enseignement, et me suis aperçue que j’avais toujours fait intervenir la philosophie, la compréhension de la vie de mes élèves, et maintenant que je reprends mes spectacles en solo, la compréhension de la vie me fait signe. J’ai rédigé le billet en un instant et j’ai l’impression d’avoir donné le résumé de ma vie.

La vie est-elle un combat ? Ainsi que la vie me l’a proposé il y a un certain temps, le genre de mon spectacle est danse-théâtre. En bref, le thème de cette danse est : faut-il se battre dans la vie pour vivre son rôle ? N’y a-t-il pas une autre façon de vivre ? La chose est symbolisée par une balle et qui dit balle dit partenaire pour se la lancer. Cela me permet de jouer avec le public et de faire des commentaires. Mais, la scène du Passage est bien plus grande que la mienne et les spectateurs plus loin. Alors, je demande l’aide au sécuritas présent, Pierre-Olivier, qui se prête au jeu et me demande comment je désire qu’il me renvoie la balle. C’est une surprise pour moi car cela démontre la délicatesse de cette personne. Pour moi, tout geste et toute parole sont révélateurs de la personne. On a convenu d’une façon. Finalement, lors de la prestation, le public a pu prendre la balle et me la renvoyer, mais j’ai eu besoin de Pierre-Olivier. Je lui ai lancé la balle en l’air et il me l’a renvoyée en roulant par terre. C’est si magnifique ! On lance une information, on rend un service (à l’égal d’une balle) et il vous revient sous une autre forme. Les commentaires sont sans fin ! Merci au public et à Pierre-Olivier qui ont démontré qu’on pouvait bien se renvoyer la balle sans se donner de coups !

La vie est une valse et le costume ! J’avais calculé le temps qu’il me fallait pour me changer, cinq minutes et donc j’avais du temps. Mais Mehdi est venu me dire qu’il n’y aurait pas de pause, qu’une école n’allait pas se présenter (même aventure que l’année prédécente) et que j’allais devoir entrer peu de temps après… Mon costume a l’air simple mais il est compliqué à mettre. Je devais encore changer de décoration de tête et de chaussons… La course ! Mehdi a voulu m’aider mais ne sachant pas comment le costume ni la décoration de tête allaient… il a demandé l’aide au chef du plateau et à Pierre-Olivier qui n’ont pas pu non plus faire grand-chose. Finalement, j’ai trouvé des solutions et je suis entrée sur scène avec l’assurance que tout allait bien. Il y a des moments où l’on ne peut arrêter le temps, où il faut faire plus vite que prévu et où l’on arrive ! C’est la valse de la vie !

Sur scène. Je suis entrée sur scène et remercié le public de m’avoir aidée à trouver d’autres solutions pour vivre, ce qui me permettait de dire que la vie était une valse et j’ai repris les explications que je donne dans mon cours. J’ai aussi expliqué que ma danse serait très courte parce qu’à un moment de la vie on se dit qu’elle est drôlement courte ! Tout s’est bien passé, le costume et la décoration de tête ont tenu.

En sortant du théâtre, j’ai vu trois adultes bien devant moi et l’une d’elles, un monsieur, a mis la main droite dans sa poche de pantalon, sorti je ne sais quoi et d’un geste rapide, derrière le dos, a jeté deux papiers sur la route. C’était adroit mais… J’ai couru après le petit groupe et ai dit au monsieur qu’il avait balancé élégamment deux bouts de papier par terre. « Ah, oui ? » a été sa réponse –– Oui, c’est exact, ai-je répondu. La dame qui faisait partie du groupe m’a dit qu’elle m’avait trouvée très bien sur scène. Je lui ai demandé si elle avait vu le spectacle et elle m’a répondu qu’elle était venue voir sa petite-fille. Le compliment m’a fait du bien et j’ai oublié l’attitude du monsieur ; on s’est quittés avec le sourire. C’était une drôle de valse, mais le compliment m’a fait du bien.

Photo. Je viens de recevoir cette belle photo qui illustre si bien la danse. Je dois dire que je n’ai aucun souvenir du jeu de lumières ; elles ajoutent une magnifique touche artistique ; je me trouve entre deux « feux » et l’on voit mon reflet sur le plateau, je valse avec tout cela. Je remercie Thalie Rossetti, photographe, les techniciens de la scène du Passage et Mehdi Berdal, l’organisateur de l’événement pour me l’avoir envoyée. Vous voyez, on peut même valser à plusieurs !

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