Le magasin Marti Sports – commerce au centre-ville.13

Le paysage commercial de Neuchâtel ne cesse de changer. Je vais finir par me sentir étrangère dans ma propre ville ! Christian Marti prend sa retraite et Katia, sa femme, le suit. Mais, il y aura un repreneur que Christian connaît bien, il était représentant et lui vendait des chaussures de sport. Alors, c’est une chance pour la ville et Christian se dit aussi que ses clients seront entre de bonnes mains. Voilà un bon commerçant !

Le parcours de Christian.Il a fait son apprentissage de vendeur d’affaires de sport, travaillé chez Muller Sport et finalement s’est dit qu’il allait devenir son propre patron.

Début de son magasin en 1986. Christian Marti a repris le magasin de M. Bertschy, qui prenait sa retraite. À peine était-il installé qu’un monsieur qui désirait ouvrir un magasin de sports en ville lui a fait la proposition d’en devenir le gérant parce que, selon lui, dans un tel endroit il n’y avait pas de passage et qu’il fermerait boutique dans les deux ans !

Qui aura eu raison ? Il y a façon et façon de tenir son commerce : il y a celui qui fait tout le temps des calculs et il y a celui qui aime ses clients, qui prend son temps et pour lequel la satisfaction d’avoir fait la bonne chose compte plus. Christian fait partie de ces derniers et quand on va dans son magasin, il a toujours un mot pour vous, sait qui vous êtes, sur quelle planète vous vivez. De plus, il a un langage où la plaisanterie n’est jamais loin. On passe toujours un bon moment avec lui.

Ah, oui, qui aura eu raison ? L’aventure accompagne Christian jusqu’en 2024 ! Christian était d’accord avec le monsieur qui lui avait proposé la gérance de son commerce : divers autres magasins de sport vendaient des produits similaires et son endroit était ex-centré… mais, quand on a une passion, bien souvent l’intuition est là pour guider ; cela fait qu’il s’est dit qu’il allait se démarquer et, déjà à l’époque, il s’était spécialisé dans le conseil et les produits adaptés à ses clients. Cela a fait sa renommée et la clientèle est venue d’autres villes du canton, d’autres cantons et même depuis la France. Il n’y a rien à ajouter !

Effets de la politique de la Ville ? lui demandé-je. Je pose la question parce que je vois des effets et que plusieurs propriétaires ou gérants de magasin de Neuchâtel m’ont fait des réflexions ; voir notamment l’avis du propriétaire de l’ex Au pêcheur (paragraphe no 4 Les raisons ? ) qui avait été le magasin de pêche le plus ancien de toute la Suisse ! Il a dû fermer faute de clients qui autrefois venaient en voiture.

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Les commandes en ligne : Les Marti ont raison. Cela m’échappe que la génération nouvelle, celle de l’écologie, commande des articles dans des tailles différentes pour n’en garder qu’une et renvoie le reste qui souvent n’est ni revendu ni recyclé. C’est tout un sujet à débattre car il implique : emplois – secteur commercial dans son entier (salaires, loyers des locaux, charges) – revenus d’une ville – service à la population locale – vie sociale tout court.

Les évaluations sur la Toile ? La notoriété sur les réseaux sociaux ? Il évite ce genre de choses parce que la clientèle attirée par ce type de publicité n’est pas celle qui correspond à ses critères. Il m’a donné l’exemple d’un restaurateur proche qui a gagné une étoile. Elle a généré une clientèle qui ne venait que pour évaluer le service, la façon de poser une chose ou une autre. Il n’avait plus sa clientèle qui venait goûter ses plats et son atmosphère.

Je remercie Christian qui m’a rendu service. J’accorde beaucoup d’intérêt aux pieds du fait que je donne des cours de danse classique et aussi sur le corps dans le cadre de Midi Tonus. Pour illustrer un cours uniquement destiné aux pieds, il m’a prêté les moules que voici :

Un pied plat, un normal et un troisième cambré. Ils me rendent bien service dans mes cours, car décrire une chose n’est pas la même chose que de la voir.

La fille de Christian et Katia a été mon élève. Je ne sais plus comment on s’est rencontrés, mais leur fille est venue à mes cours de danse et cela a créée un autre lien.

Je cours dans de bonnes chaussures. C’est aussi Christian et sa femme qui me procurent des chaussures pour que je sois à l’aise et ne me fasse pas mal aux articulations lorsque je cours le long du lac. Je les remercie de m’avoir écoutée et de m’avoir vendu les chaussures qu’il me fallait. J’ai eu de la chance d’en avoir trouvé encore une paire avant leur départ. Lors de mon achat on a discuté chaussures et j’ai dit que j’étais allée à Paris dans un magasin de chaussures pour m’acheter une belle paire mais que la gérante m’avait dit qu’elle avait restreint de beaucoup l’assortiment au profit de « tennis » parce que c’était ce que les gens portaient actuellement… C’est ce que je constate quand je regarde les gens dans la rue, dans le métro, dans les bureaux… Je trouve cela tellement dommage. Les gens peuvent avoir une certaine élégance dans leur coiffure, habit, ongles mais quand on arrive aux chaussures, c’est le désaccord total. Quand je vois un homme avec de belles chaussures en ville, je le lui dis. Christian ajoute que « maintenant, on vend des chaussures qu’il n’y a plus besoin de lacer ». C’est vrai, j’ai vu des réclames. Je ne sais comment ils font pour marcher, car si je n’ai pas mes chaussures lacées, mon pied n’est pas bien. Je le disais au début de cet article, mon paysage change !

Illustration du personnage : je suis passée dire à Christian que je serais présente à l’apéritif et que s’il a vait besoin d’un coup de main, je serais partante. Il a répondu que ce que je pouvais faire c’était : « Santé ! » et il la levé le bras comme s’il avait un verre. J’ai répondu que j’étais d’accord. Quand je suis arrivée, il expliquait à une cliente qu’il pouvait faire un moule du pied, adapter la chaussure et que même s’il y avait une incommodité quelconque par la suite, on pouvait toujours y remédier. Mon explication est courte, mais celui qui s’y connaît sait de quoi je parle. Et aujourd’hui, je sui passée devant son magasin pour lui dire qu’avec les chaussures dernièrement achetées, je courais comme dans un rêve et il a répondu : Vous avez couru 30 km en dix minutes ? – Comment le savez-vous ? ai-je dit après deux secondes – J’avais deviné ! Alors, à ce soir.

Katia Marti. Un remerciement particulier pour la femme de Christian qui a porté sur ses épaules toute l’administration. Son caractère est toujours resté le même, affable et chaleureux. Chapeau !

Apéritif d’au revoir et apéritif de bonjour : désirant avoir l’aval de Christian et de Katia pour la publication de cet article, je me vois invitée à l’apéritif qu’ils organisent :

On ne pouvait trouver meilleure façon de dire au revoir à une vie, à des clients et en même temps dire bonjour à une nouvelle vie et au nouveau gérant avec sa clientèle. Cela finit comme dans un conte de fées même si mon paysage change.

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