Conversations de rue.12

Tous les endroits sont bons pour échanger quelques mots, faire des observations, s’enrichir.

Au bord du lac. Je courais au bord du lac avant de faire mon bain et je vois un monsieur, assis sur un banc, regarder son téléphone portable. Il était environ 13 h 30 et le soleil était dans toute sa splendeur. Je demande au monsieur s’il voit quelque chose sur son écran. Il répond qu’il l’a passablement éclairci et que donc il peut l’utiliser. Je ne sais plus de quoi on parle et je lui demande :

Dans un magasin. J’entre dans l’ascenseur qui monte au premier étage. Deux hommes, d’une cinquantaine d’années, de belle allure et très bien habillés entrent aussi. Je presse les boutons et l’ascenseur se met en route. Comme ils ne disent rien, je dis :

Restaurant sans déchets ! Le festival des Sports a invité les enseignants à une discussion sur la dernière session et ensuite à un repas. Lors du repas, je me suis trouvée assise à côté d’un enseignant de capoeira, Manuel. On discute de diverses choses et me dit qu’au Brésil il y a un restaurant où l’on commande le plat au poids ; on paie et on ne laisse rien dans l’assiette ou alors… on paie à nouveau ce qui reste ! Cela fait, qu’en principe, il n’y a pas de déchets dans les poubelles du restaurant.

Je raconte l’histoire à l’une de mes amies qui me dit que le restaurant Touring au Lac , Neuchâtel, procède de la même façon. C’est magnifique !

Un mot au sujet du repas : excellent ! Cela s’est passé au restaurant Café des amis. Un repas très bien présenté, de beaux plats et copieux. À un moment, j’ai regretté de ne pouvoir finir l’assiette, mais, tout à coup, Manuel m’a dit que l’une de nos voisines de table venait d’avoir son repas dans une boîte pour la maison. Cette dame ne sait pas combien elle m’aura rendu service. Là, on touche l’un de mes thèmes favoris : rendre service. C’est pour cela que tout ce que nous faisons devrait être bien fait parce qu’il y a toujours des effets, des effets attendus et des effets inattendus. J’ai quand même pu remercier la dame au moment où j’ai quitté la table. C’est ainsi que deux jours plus tard, le lendemain étant jour hebdomadaire de jeûne, j’ai pu me régaler. Je continue d’être reconnaissante à cette dame, au personnel du festival qui nous a invités et au personnel du restaurant qui a si bien travaillé. Un vrai régal que tout cela.

Le personnel d’un grand supermarché de Neuchâtel. J’ai peu d’invités chez moi, mais l’autre fois, j’ai voulu innover mon menu et ai demandé à un traiteur de ce magasin s’il savait faire des sirops qui accompagnent les fruits. Oui, a-t-il dit.

Je l’ai remercié et appliqué la recette avec des pruneaux et des patates douces. Cela a été un délice. Aujourd’hui, j’ai voulu savoir quelle sorte de sucre blanc était le bon, le mien était dans un bocal sans étiquette, il fallait pour le sirop et ne vois qu’un jeune vendeur. Je m’approche et lui demande s’il peut, par hasard, répondre à ma question… Il dit qu’il mange beaucoup de sucre mais qu’il peut venir au rayon avec moi. Il lit les étiquettes… puis dit qu’il va demander à un collègue qui vient de passer. Le monsieur s’occupe plutôt du rayon des viandes mais, sait-on jamais. Quelle chance, il en connaît… un rayon sur l’affaire.

On a bien rigolé. Je lui ai demandé si du sucre brun irait aussi et il a confirmé. Je suis retournée vers le jeune vendeur et lui ai expliqué ce que je venais d’apprendre.

Je suis touchée par ce jeune vendeur et raconte l’affaire à un autre vendeur que je connais et qui s’occupe des légumes. Je lui dis que je n’aurais jamais reçu de pareils conseils de la part d’une machine et cela le met aussi de bonne humeur de savoir que ses collègues m’ont rendu service. J’ai l’impression que ce personnel est très uni. C’est rare de nos jours de voir des gens impliqués et se soucier les uns des autres. De plus, le magasin a fait une affaire parce que j’ai acheté du beurre ; je n’en achète plus depuis longtemps.

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Rangements Cave perdue 2025

Comme tous les étés, je dois m’occuper de mon studio : tout sortir, laver, mettre au soleil, réparer, revoir…

Remerciements spéciaux (par ordre alphabétique) à feu Gilbert Facchinetti, Jean-Paul Fallet, un inconnu, Marc Othenin-Girard, Pierre-Yves Gavillier, Pierrette, Rémi Schneider, feu monsieur Schneitter. Grâce à eux, mon studio s’embellit. Une fois de plus, c’est la preuve qu’on ne peut tout faire tout seul. On dépend toujours des autres. Cette histoire (dépendre des autres) me fascine. On ne sait pas toujours l’effet, l’influence que l’on a et c’est pourquoi, il faut faire de son mieux.

L’humidité. Mon studio, situé dans une cave, a tendance à copiner avec l’humidité. Je dois jouer à la surveillante et mettre en oeuvre un tas d’astuces pour éviter des « problèmes » !

Kai zen. Cette notion (amélioration constante) qui se prononce ainsi en japonais et qui est entrée dans le langage du marketing, du vrai marketing, de celui qui améliore un produit et non pas de celui qui fait croire que… est arrivée chez moi via l’ingénieur en mécanique devenu horloger, Roger Peeters, créateur d’une montre qu’on n’avait jamais faite !

La notion de kai zen dans mon monde. Je ne savais pas qu’une telle notion existait, mais elle était présente chez ma mère qui à chaque fois qu’elle rangeait le salon y apportait des modifications. Elle ne disait pas : « J’ai changé ceci ou cela pour que ce soit plus agréable à l’oeil ou parce que c’est mieux », elle faisait et j’assimilais. J’en ai fait de même dans mes affaires et voilà que maintenant je sais qu’une telle notion existe. En ce qui concerne mon studio, ce lieu qui m’abrite et m’inspire, ma façon de le remercier est d’en prendre soin et de le rendre plus confortable et beau. C’est instinctif.

Moustiquaire.1. J’ai des voisins qui ont des objets qui attirent les mouches et cela m’a ennuyée à bien des reprises. Ce n’est que cette année que j’ai eu l’idée, en revisitant le stock de mes tissus, d’utiliser un long métrage de tulle pour en faire un moustiquaire. Il a fallu être inventif pour le poser sans l’abîmer.

Moustiquaire.1.2. Lorsque je regarde à travers le tulle depuis l’intérieur du studio, j’ai l’impression que c’est ainsi que les dimensions temporelles se séparent. Alors, je finis par remercier les voisins parce que comme on dit « à quelque chose malheur est bon ».

Moustiquaire.2. J’ai une petite fenêtre que je laisse ouverte tout l’été afin de laisser passer l’air ; je lui ai aussi mis j’ai aussi mis un moustiquaire. Cela facilite bien ma vie. Les voici :

L’hibiscus agrandi, à gauche, a ouvert ses pétales pour assister aux travaux estivaux.

Mes plantes et la confiance. Afin de donner un air plus joli à mon entrée, j’ai mis des plantes. Qui dit plantes dit aussi arrosage. Or, cet été, je devais m’absenter une quinzaine de jours. J’ai fait appel à un voisin, Rémi, mais il m’a dit qu’il serait absent pendant la même période. Il m’a donné alors le nom d’un monsieur habitant la maison connexe, Jean-Paul Fallet, inconnu dans mon bataillon,. On s’est rencontrés, on s’est trouvé des amis communs, dont Freddy Landry (oh, joie !) et cela a très bien marché. C’est incroyable comment on peut rencontrer quelqu’un et que tout de suite la confiance s’installe. Bon, ici un autre dicton va entrer en jeu  » dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es ». Le premier voisin, Rémi, et Freddy ne pouvaient avoir que des semblables dans leur environnement.

Équipement 1 et 2 : deux chaises supplémentaires et un tuyau d’arrosage. J’ai hérité de deux chaises en métal et tissu d’un chantier proche. Elles étaient belles mais avec des taches de chantier dessus. Mon premier nettoyage à la main n’a pas suffi. Voici que Jean-Paul, m’a prêté son tuyau d’arrosage et l’a installé. Mes chaises ont recouvré un aspect de neuf et finalement Jean-Paul m’a dit que je pouvais garder le tuyau ! Cela a été une belle surprise. Je n’ai jamais pensé en avoir un dans mon studio. Ensuite, il a fallu penser à un endroit pour le suspendre. C’est également Jean-Paul qui a percé le mur. Nouvelle chance !

Les deux chaises comme neuves – le tuyau installé au mur (au centre), devient invisible une fois des costumes de mes danses placés devant (à droite).

Travaux de peinture. Il y a quelque deux ans, j’avais repeint le sol de l’arrière-salle mais il m’avait manqué de la peinture pour finir un bout. Le temps que je repasse commande et que la situation se prête, ce n’est que maintenant que j’ai pu le faire et j’en ai profité pour redonner une couche partout.

On le sait, les photos ne réfléchissent pas toujours les couleurs. Le bleu de l’arrière-salle est celui de la première photo à gauche.

L’humidité et mes astuces – équipements 3 et 4. Je crois bien que c’est feu monsieur Schneitter qui m’a dit de faire des sacs remplis de grains de riz pour absorber l’humidité. Chaque année, je remets l’ouvrage… Pour ce faire, j’utilise un entonnoir pour remplir les sachets et voilà que le mien fait la tête. C’est Pierrette, amie de longue date, qui me sort d’embarras un soir, à 22 h, en me faisant cadeau de l’un des siens. Depuis lors, je dis que les meilleurs entonnoirs sont ceux de 22 h (équipement 3). Un autre personnage de ma vie est feu Gilbert Facchinetti dont les ouvriers ont fait de magnifiques travaux dans mon studio. Il y a des années, il m’a donné des sacs de Xamax que je n’ai pas utilisés pour ne pas les abîmer. Mais, je ne veux pas non plus quitter se monde sans m’en servir… Le jour est arrivé pour l’un d’eux (équipement 4) qui m’a servi à transporter mes petits sacs de riz et des bouts de bois de cèdre contre les mites.

En tout, j’utilise une centaine de ces sachets… et autant de morceaux de cèdre rouge…

La chape. J’ai rencontré Pierre-Yves il y a quelques années, lorsqu’il faisait un travail dans un chantier voisin. Je lui avais montré mon entrée et lui avais dit que j’avais pensé mettre du ciment. Il m’a alors dit qu’il allait craquer. C’est à des moments comme ceux-là que je me dis qu’il faut toujours se renseigner auprès d’un spécialiste. Il est arrivé avec son équipement et a fait la chape en un rien de temps. J’aurais bien voulu participer, mais je n’ai pu qu’aider à transporter une partie du matériel jusqu’à son camion. Là. je me suis aperçue que les sac contenant la poudre pour la chape pesait 25 kg. Ma chape en a consommé un.

Il n’y a plus qu’à laisser sécher et peindre (à suivre)
L’endroit étant obscur, j’ai fait un dessin

Meilleure installation d’un câble. J’ai une guirlande de lumières devant ma porte d’entrée et le câble avait une allure quelque peu relâchée. M’inspirant du travail que Jean-Paul a fait pour un autre câble, je prends ma perceuse à percussion et commence à faire le trou. L’endroit n’est pas facile d’accès et ma force ne suffit pas. Je sors pour chercher de l’aide auprès d’un passant compatissant… Je vois une dame. Elle sent que je vais parler mais ne dis rien. Alors, je lui explique que j’avais préparé une phrase destinée à un passant qui serait fort, bricoleur et avec trois minutes pour me rendre service. La dame dit regretter de ne point correspondre à mes critères. On rit. Comme personne n’apparaît, je me dis que je dois pouvoir m’en sortir avec un peu d’effort. Je réussis et mon plaisir est immense parce que je pensais ne pas pouvoir m’en sortir. C’est une sorte de leçon de vie.

Porte huilée. Je me suis dit que je pouvais aussi faire quelque chose pour la porte qui joue un si grand rôle dans mon aventure. Je l’avais traitée par deux fois avec un produit anti-fongique, cette fois-ci, je me suis dit que j’allais la laver et la huiler. Les portes jouent un si grand rôle dans nos vies : celles des maisons et celles des gens. J’ai écrit deux articles sur le sujet : métaphore et dans un compte-rendu d’un cours.

Le dieu des portes est content !

Les celliers. Ils sont recouverts de chaux et avec le temps, il s’effrite. Un jour, j’ai rencontré Marc Othenin-Girard qui travaillait dans un chantier voisin. J’ai découvert qu’il était le beau-fils de Freddy Landry, l’homme de cinéma qui a joué un si beau rôle dans ma vie, et le contact s’est établi tout de suite. Il m’avait expliqué comment appliquer un mortier pour faire face aux ennuis que j’avais. Cette fois-ci, j’ai des réparations plus importantes et une fissure à combler. Ni une ni deux, je l’appelle et il me donne un cours par téléphone. C’est si magnifique !

L’inconnu. Il reste l’inconnu à remercier. Lors de mes travaux de peinture, j’ai vidé l’arrière-salle où j’ai des caissons qui ont fait partie de la première scène du Centre culturel neuchâtelois devenu le Pommier. Deux sont très lourds et je n’arrivais pas à les déplacer. Je me suis dit que si je sortais, j’allais rencontrer quelqu’un qui me prêterait main forte. Je suis sortie et effectivement ai vu un monsieur. Je lui ai demandé s’il voulait bien me donner un coup de main. Il m’a aidée et on a discuté. On s’est trouvé un lien commun avec la Fondation suisse pour la recherche en microtechnique (FSRM), institution pour laquelle j’ai travaillé des années auparavant. En fait, le monsieur venait de la Collégiale, où l’on avait rendu hommage à Philippe Fischer, le directeur de la FSRM, parti au ciel trois jours auparavant. Je l’avais rencontré une fois. Drôle de coïncidence… j’ai eu l’impression qu’il me disait au revoir.

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