On le sait, mon cours concerne l’ossature. Et les 3 m ? Pas tout le monde lit jusqu’au bout l’énoncé. L’ossature est quelque chose que nous portons et qui parfois nous fait signe par des douleurs. On la remarque moins quand elle va bien. Alors, ces 3 m ? On peut commencer par le premier, le deuxième ou le troisième. Ils sont tous liés : mouvements, muscles, mots. Ils ont tous les trois un effet direct sur l’ossature. Mais, ce qui intéresse le plus les gens, c’est de ne plus avoir mal ici ou là.
Points communs entre les participants en général. Le fait s’assister à un même cours est en général le signe qu’au moins une chose les relie. Dans le ‘cas présent, les deux personnes inscrites ont plusieurs points communs. C’est pour moi un signe réjouissant indiquant qu’on pourra faire un travail en profondeur. Ces points sont :
- Du point de vue du sport, elles aiment le vélo. Pas juste du vélo en ville, du sport sérieux, à longue distance. J’ai eu du plaisir à les entendre parler de modèle et de je ne sais quoi encore lié au vélo. L’une d’elles me dit qu’en temps normal, elle a besoin d’air, qu’elle cherche des activités où elle a de l’air, mais que cette fois elle cherchait quelque chose qui soit à l’intérieur ; par « intérieur », on entend en espace fermé et dans l’intérieur de son être ;
- Elles sont intéressées par certains auteurs littéraires ;
- Toutes deux ont un caractère bien trempé. Ce n’est pas courant, d’autant plus que l’une est dans la vie active et l’autre a fini sa vie professionnelle pour entamer d’autres activités. En fait, elles sont toutes les deux actives ;
- Sous leur tempérament bien trempé, on trouve une belle sensibilité.
Le mouvement et les muscles. Les deux personnes étant des sportives, il n’y a pas besoin de mettre l’accent sur le mouvement ni sur les muscles. La seule chose à laquelle il faut être attentif c’est aux douleurs qui indiquent que quelque chose ne va pas. Les raisons sont multiples. Il faut s’observer et au moindre tiraillement trouver une solution car en général le corps accuse les choses et ne se manifeste que lorsqu’il a un ras-le-bol. Ce n’est pas ce qu’on a fait hier ni avant-hier ; la chose peut remonter à longtemps. Pourquoi chez les uns « la chose » se manifeste ici plutôt que là ? Les explications sont nombreuses et pas toujours faciles à comprendre.
Il est impératif de saisir que le mouvement a une incidence sur le muscle et ce dernier sur les os. Et ici, on entre dans le vif du sujet parce que les os, dans le système chinois, correspondent aux idées. Dans mon cours, je mentionne les mots, mais on sait bien qu’un mot avant de devenir mot est une pensée. C’est le point le plus important.
Les mots. On ne leur prête pas toujours attention, mais chacun a une définition et un rôle. Peu importe dans quel contexte on l’emploie. Nous avons appris les mots avec leur signification et elle est en nous. L’une des participantes raconte l’histoire d’un couple où la dame a eu un comportement et forcément des mots qui ont eu des effets tristes sur son compagnon. Cela pourrait faire le sujet d’un fait banal. Mais si on prend parti pour l’un ou pour l’autre, les effets dans notre corps sont immédiats. Cela ne résout pas l’affaire et on juge sans savoir ce qui était dans la tête de celui qui a agi ni dans celle de celui qui a subi ni dans celle de l’entourage qui aurait pu intervenir. Alors, selon ce que nous laissons entrer en nous, nous sommes marqués. Ne pas vouloir entrer dans un jeu ne veut pas dire que l’on manque d’empathie ni d’humanité. Si un tel cas se présente dans notre entourage, et si nous avons la possibilité, nous intervenons d’une façon ou d’une autre.
Notre pensée. Nous ne pouvons pas toujours la contrôler. Ce n’est pas parce que nous mangeons des fruits que notre pensée sera fruitée. Les idées arrivent pour ainsi dire toutes seules. Mais, au moment où nous en sommes conscients, on se doit d’être attentifs et de décider de les laisser sortir ou non. La preuve : lorsqu’on résout un problème en nous, lorsqu’on nous donne une bonne nouvelle, notre corps est heureux. C’est important d’y penser.
On rit passablement dans ce cours. Il y a des choses que l’on vit et qu’on peut difficilement transcrire. J’essaie quand même. La participante no 2 est un peu dyslexique. Je suis en face d’elle et il lui est plus facile de contrôler si, lors d’un exercice, elle utilise la bonne main auprès de sa collègue d’à côté. Je lui fais la remarque et elle dit : « Oui, je reconnais qu’il m’est plus facile de contrôler auprès de ma voisine, je le reconnais en toute modestie ». Elle met l’accent sur ce dernier mot. Je dis : « Alors, Modestie, avec M ! » On rit.
Une autre fois on est à la barre pour un exercice avec une balle. Cette même participante fait l’exercice ; elle doit se sentir à l’aise et dit « je suis la perfection, avec p minuscule ». Je lui fais remarquer qu’elle se trompe de pied, l’exercice est le bon, mais pas le pied. Elle rétorque « j’avais dit que j’étais la perfection avec un p minuscule ! » On ne peut que rire.
Une autre fois encore, je lui explique comment faire un certain mouvement et elle finit par comprendre. Je lui dis que je n’ai pas de plus grand plaisir que de transmettre quelque chose à une autre personne, l’aider à se comprendre. Elle dit « vous jubilez »! Je ne me serais pas exprimée ainsi, mais mon plaisir est vraiment grand. Il me fait sentir mon corps dilaté, c’est mon corps énergétique.
Au sujet de la façon dont on vit telle ou telle chose, la même participante, celle qui a un caractère plus trempé que l’autre m’a dit qu’elle se sentait à l’aise dans ce studio invraisemblable (Cave perdue) et qu’au cours elle ne s’ennuie jamais alors que d’habitude, elle s’ennuie rapidement. Ce sont de vrais compliments !
Un massage de la tête. J’ai introduit ce massage dans le cours. La même participante me dit qu’elle n’avait jamais soupçonné qu’elle pouvait avoir de telles sensations de bien-être dans cet endroit. Je lui ai dit qu’en fait, quand elle fait les tapotements dans son corps, il y a exactement le même effet. Elle ne le sent pas toujours. Mais une fois elle a dit qu’elle sentait son corps tournoyer et à son dernier cours, lors du tapotement du dos, elle a dit qu’elle sentait une vague de chaleur jusqu’aux pieds. C’est magnifique.
On parle de l’énergie que l’on ressent dans le corps. Les participants pensent parfois que je donne de l’énergie.J’explique que je ne peux, pas plus que quiconque, donner de l’énergie à qui que ce soit. Sans cela j’aurais réveillé d’entre les morts feu mon ami. Ce que je peux c’est réveiller ou mettre en surface ce qui est chez quelqu’un. Mais, mon cours est justement fait pour que chacun puisse le faire tout seul.
Ce que le cours leur a apporté : elles sont attentives aux mots qu’elles laissent sortir de leur bouche ; l’une surveille ce qui se passe dans ses épaules et se sent plus détendue. Le cours est arrivé à un moment de sa vie où elle avait besoin de se centrer, de faire quelque chose de régulier et qui participe à son changement de vie. Elle avait aussi besion de se sentir partie intégrante d’un tout. L’autre se déclare observtrice et peu incline à entrer chez les autres. Dans ce cours, elle a vu qu’elle pouvait être en accord à trois, qu’on pouvair rire à trois, même si on ne sait tout sur l’autre. Elle me dit que le cours lui a permi d’entrer en résonance avec les autres, et cela parce qu’elle se sentait en confiance. Vous voyez, on retrouve le mot « résonance » de mon cours. C’est un cadeau pour moi. De plus, elle adopté les clous de girofle.
Début et fin du cours : au départ il y avait l’une des participantes, la seconde s’est intégrée en cours de route parce qu’elle avait dû voyager et à lors de la dernière leçon elle sera à nouveau à l’étranger. Commentaire de l’autre participante : on a commencé à deux et on finit à deux. C’est tout à fait cela et ce qui est plus extraordinaire, c’est que dans ma vie d’artiste danseuse, j’ai commencé par des spectacles en solo et que je reprends actuellement ce même chemin. J’ai l’impression de finir un cercle. La coïncidence avec le début et la fin de ce cours m’interpelle. Il fait partie de mon tout.
Liens vers :
- Les clous de girofle ;
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- La danse classique, anatomie et maître boucher René Margot, cliquer ici ;
- IRPECOR : Itinéraire et Recherche pour l’Édification Corporelle.