Vous le savez bien, ce n’est pas parce que l’on désire une chose, qu’elle se réalise. Ce qu’il y a d’intéressant c’est que ce qui se passe à la place est souvent enrichissant. Dans le cas présent, j’attends la visite de Jacques depuis un moment et finalement, je me suis dit que j’allais plutôt me déplacer !
Je prends contact avec les responsables de la résidence Bénétin, où Jacques séjourne, propose mon spectacle et tout se met en route.
L’accueil de la résidence est très chaleureux. J’explique qu’il me faudrait une salle où l’on puisse éteindre les lumières et être dans le noir, lors de certaines de mes danses et la directrice, Mme Lafay et la responsable de l’accueil, Sandrine, discutent pour trouver une solution. Cela démontre qu’elles pensent que présenter un spectacle comme le mien peut apporter quelque chose à leurs résidents. Finalement, Sandrine pense aux nombreux journaux qui n’ont pas été débarrassés afin de couvrir les fenêtres. Je me dis que les journaux attendaient de rendre un service supplémentaire avant de se recycler ! Voici Sandrine et Bruno en plein travail.

Technique de travail. À droite, on voit Bruno qui ouvre, applatit les journaux et prépare le nombre de feuilles requis, à gauche on voit Sandrine procéder à l’étape avant-dernière avant de les coller sur les grandes vitres. Alors la technique ? J’ai donné un coup de main et Sandrine m’a bien expliqué que s’il fallait bien quatre feuilles, il fallait d’abord les coller entre elles. J’ai vite compris pourquoi… en mettant les feuilles sans les coller, le ruban adhésif ne collait que la dernière feuille et les autres s’éparpillaient… J’ai admiré le sens pratique de Sandrine et l’ai remerciée de m’avoir appris quelque chose. Une fois l’opération finie, on a fait des essais avec mes lumières et costumes et elle n’a pas hésité à remettre une couche de journaux.

Sabrine est aussi technicienne du son. Je n’avais que mon ordinateur et elle a pris son enceinte personnelle pour que le public puisse bien écouter la musique ! Un vrai cadeau. Je me dis qu’il faudrait que je m’en procure aussi une, cela va me faciliter la vie. Vous voyez, je m’enrichis de choses utiles !
Madame Lafay est aussi très à l’écoute. Elle se dit que j’ai besoin de m’installer, de répéter tranquillement et place le spectacle le jour qu’il faut. Je me sens réellement bien traitée.
Le public. J’ai une vingtaine de spectateurs, ce qui en fait plus que dans mon studio. Je précise que c’est un spectacle intimiste, que les choses se passent entre nous et que chacun est libre de s’exprimer. Mon spectacle étant de la danse-théâtre et interactif, j’avertis que je vais poser des questions. Tout le monde accepte et bien sûr, Jacques aussi. Il a mis un beau T-shirt rose et cela lui donne une belle allure. Il est au premier rang.
Durant le spectacle. Tout se déroule parfaitement. Sandrine intervient une fois ou l’autre et fait preuve de qualités d’intervenante de qualité, d’inventivité, de drôlerie dans ses improvisations. Elle a dit au public que les journaux collés aux vitres étaient destinés à obscurcir la salle mais qu’ils avaient aussi une fonction de gym douce parce que pour les lire il fallait se mettre sur la pointe des pieds, se pencher à droite, à gauche ou même se baisser ! Tout le monde a ri. Elle a aussi expliqué que dans ma salle de Neuchâtel, on ne me voyait pas, qu’on ne voyait que les éléments que je manipulais sous la lumière noire et qu’ils étaient priés de ne pas me voir ; ceux qui me verraient, ce serait parce qu’ils auraient une trop bonne vue ! Je trouve cette façon de s’exprimer remarquable. Cela a rassuré les spectacteurs et je me suis dit que moi, qui aime aider les gens, allais m’inspirer de cette expression.
Un verre et des biscuits. La directrice a trouvé que pour que l’on puisse mieux discuter, on se réunisse, après le spectacle, un moment au jardin pour une verrée. Cela a été très bienvenu.
Compliments après le spectacle : « J’ai aimé la danse avec les voiles ! Moi aussi ! Votre façon de bouger est très souple et élégante ! La danse sur du Schubert m’a remué l’âme ! Et c’est vous qui composez toutes les danses ? Et les costumes ? » Quant à Jacques, il m’a dit : » Je te remercie d’avoir montré ton talent. Tu as touché le public, c’est quelque chose ! et il a fait un geste de la tête qui confirmait ses paroles en même temps que son regard se dirigeait vers l’infini. Merci ! » J’ai été touchée. De plus, il m’a donné son exemplaire personnel de Au-delà de l’eau, le livre qu’il a sur-ligné et qui me donne l’impression de l’entendre. Je suis vraiment très touchée. Jacques parle souvent de l’éternité ; c’est vrai, tout ce que l’on fait s’imprègne dans nos cellules. Au moment où j’écris ceci, les miennes vibrent.

Atelier de mouvement. Je propose de donner le lendemain un cours de gym douce afin de montrer certains mouvements, de montrer que l’on peut faire plus que ce que l’on croit, de comprendre que ce que l’on pense est important. Tout s’est bien passé et j’ai même parlé de Jade Allègre et des effets de l’argile. À la fin de la séance, on m’a demandé quand j’allais revenir ! Cela vaut tous les compliments. De plus, juste avant de partir, une dame, Anh, m’a apporté une banane et des mirabelles pour le voyage. Je craque !
Les dieux ont été avec moi. On peut trouver diverses formules : les dieux, le hasard, la chance, bref, bien des choses se sont alignées pour faciliter mon trajet tant à l’aller qu’au retour :
- au moment de mettre mes affaires dans la valise, je vois qu’elle est déséquilibrée, il lui manque un bout devant ; je discute avec mon voisin et trouve une solution : un bout de bois peint en rouge, comme ma valise que j’installe à l’aide de fil de pèche hérité du magasin de pèche que j’ai aidé à fermer ;
- on annonce un changement de voie au dernier moment, je me déplace avec ma lourde valise – tout le matériel du spectacle – et finalement ce n’est pas le cas. Je fais cela en trois minutes, presque pas possible ; le train Genève-Annecy arrive avec un retard de 25 minutes. Le contrôleur me dit que le TGV qui va à Toloché ne va pas attendre ; je lui dis que je dois absolument arriver à Cluny. Il me dit qu’il va voir et que s’il y a une possibilité, il fera une annonce. Juste avant d’arriver à Annecy, il annonce que le TGV nous attend. Au moment où je sors du train à Toloché, je demande au personnel du train de remercier celui du train précédent parce que le TGV nous a attendus. J’apprends alors que c’est le personnel du TGV qui exceptionnellement a décidé d’attendre. Un vrai miracle !
- je vois des escaliers qui descendent d’abord pour remonter plus loin et prends ma valise… un employé de la gare vient, me la prend et la porte jusqu’au moment où je suis sur un terrain plat, tout cela dans la joie et la bonne humeur ;
- l’aide reçue pour présenter mon spectacle dans des bonnes conditions, c’est aussi à prendre en compte, ainsi que les leçons de Sandrine ;
- lors d’une de mes promenades dans Cluny, une dame me demande si elle peut s’asseoir à côté de moi, à l’ombre (je m’étais assise en plein milieu d’un banc de bois). On discute, elle me raconte qu’elle a épousé un monsieur qui travaillait lors de la construction du TGV et qu’elle avait tenu des restaurants à chaque fois qu’il y avait changement d’étape. Elle se trouve un peu seule et je l’invite au spectacle. Elle vient et lors de la verrée, elle se trouve à côté d’une dame. Elles se regardent et se reconnaissent. Elles étaient du même village du temps de leur enfance. Le père de la dame invitée était meunier et celui de la résidente le boulanger qui utilisait sa farine ! Elles ne s’étaient plus revues depuis leur adolescence !
- à un moment donné, j’étais en attente de quelque chose et une dame de la résidence s’approche. Je me dis qu’on va parler. Elle me raconte sa vie et lui dis qu’elle pourrait voir certains épisodes d’une autre façon et que les miracles qui m’avaient accompagnée devaient avoir un sens. Elle finit par me remercier parce qu’elle n’aurait jamais pensé à cela. Je lui dis qu’en fait, je n’ai fait que prononcer les mots qu’elle n’arrivait pas à se dire ;

- je me promène toujours avec une paire de ciseaux parce que j’ai une grande volière avec des canaris et qu’ils raffolent de graminées et autres fleurs sauvages. Je n’arrive plus à les retrouver et c’est Julien, qui fait office de cuisinier, qui me prête les siennes. Ouf ! Je peux rentrer tranquille et apporter des herbes clunysoises que mes oiseaux vont transformer en chants !
- le bout de bois de la valise s’est un peu détendu. La nuit avant mon retour, je discute avec la personne qui fait la veille et elle me dit qu’elle prépare des décoratioins à faire avec les résidents. Elle a un fil spécial qui me rendrait service. Elle m’en donne un bout et revoilà ma valise en équilibre ;
- pour aller à la gare routière, la directrice a permis à Sandrine qu’elle m’accompagne en voiture – ma valise s’était alourdie avec de l’argile et autres affaires – et je me suis sentie comme une reine ;
- à tous les changements de train, il y a eu quelqu’un pour me porter la valise, me dire sur quel quai je devais aller parce que là aussi il y a eu des retards et changements de train ;
- si j’ai pu mettre dans une valise le matériel qu’il me fallait pour le spectacle est aussi une suite d’événements qui font que maintenant en quelques minutes, je peux assembler tout ce qu’il me faut pour une tournée ; tout est préparé ;
- je dois aussi préciser que je suis une admiratrice inconditionnelle d’Abraham-Louis Breguet, l’horloger né près de Neuchâtel, et qu’à Cluny j’y ai trouvé un livre qui me m’apporte certaines réponses. C’est un signe de plus qui me dit que je suis sur le bon chemin.
Tout cela est dû à Jacques : sans lui, pas de voyage, pas de spectacle (Sandrine l’a aussi souligné lors de la présentation), pas d’expériences. Je suis ravie et remercie Jacques pour ce que j’ai pu apporter et pour ce que j’ai reçu !
Liens vers :
- Pieds enrubannés ;
- Jacques Collin : rencontre particulière.1 – (article Jacques Collin.2) –(Jacques Collin. 3) – (Jacques Collin.4) – Jacques Collin a rejoint son étoile ;
- Le Figaro (journal) ;
- Paul du Marchie van Voorthysen ;
- Micha et Olia Verkholantsev ;
- Abraham-Louis Breguet ;
- EInstein, la Maison Einstein, Les Vies d’Einstein ;
- Jean-PIerre Garnier Malet (physicien) ;
- Serge Alzérat et « Sous les jupons de l’Histoire » ;
- Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais.
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