La vie et ses surprises ! Je n’ai jamais imaginé qu’une fois je danserais à l’hôtel de Ville. Cela s’est produit le mercredi 28 août 2024 !
C’est à l’occasion du spectacle que j’ai présenté pour les 50 ans de La Pesolière à Peseux que Brigitte Brun, déléguée aux personnes âgées pour la Ville de Neuchâtel, et moi nous sommes rencontrées. De plus, elle est la mère de l’électricien (âgé de cinq ans ; il n’est jamais trop tôt pour pratiquer un métier !) qui m’a aidée ce jour-là à résoudre un problème de néon noir. Cela crée des liens.
Le sujet de l’exposition a fait émerger bien des notions en moi. Si j’ai été invitée, c’est parce que je ne suis pas née en Suisse (donc étrangère) mais le résultat, après avoir vécu X années dans le pays, un grand X, est que je me sens de Neuchâtel.
J’ai expliqué que je me sens neuchâteloise, que je suis Neuchâteloise, non seulement par adoption officielle, d’ailleurs c’est dans ce même bâtiment de l’Hôtel de Ville, au premier étage, là où il y a le portrait de David de Pury que j’ai reçu ma naturalisation. Alors, le retour lors du vernissage, a été tout un symbole. Je l’ai perçu comme un cercle qui se referme ou plutôt comme une spirale puisque du temps s’est écoulé depuis ce jour-là et qu’on ne peut revivre le temps passé. Je dois dire qu’au moment où j’ai reçu ma naturalisation, je n’ai pas pensé qu’un jour, je danserais dans ces mêmes lieux. C’est une très belle surprise de la part du destin.
J’ai aussi expliqué que si je suis qui je suis, je le dois en grande partie à Neuchâtel, mais que Neuchâtel fait partie de la Suisse, la Suisse fait partie de l’Europe et l’Europe fait partie du monde et qu’il en allait de même avec moi. Je suis un conglomérat (matière formée de divers éléments agglomérés par un liant et destinée à la construction. Le béton, par exemple, est un conglomérat) de ce que j’ai appris et vécu ; dans mon cas, le liant est mon esprit. En conclusion : ce que je suis, je le dois aux autres. On ne pense pas toujours à cette composante de notre existence. Si on est à l’écoute des autres, on s’ouvre bien des portes !
C’est pourquoi, je dois des remerciements à tous ceux qui ont fait partie de ma formation tant ici qu’ailleurs et à tous ceux qui m’inspirent. J’ai appris une leçon une fois à Moscou et elle fait partie de ma vie. Une autre fois, mon maître de ballet Oprea Petrescu m’a dit à Bucarest : « Tu peux apprendre de tout le monde, même du pire, car de lui tu apprendras au moins à ne pas faire comme lui ! » C’est une leçon que je porte aussi en moi. Mon professeur de français à l’école supérieure de jeunes filles, Roger-Louis Junod, m’a dit, lorsque j’ai reçu une fois un travail noté par un autre professeur, que ce dernier était très rationnel et que les dissertations psychologiques et les associations d’idées lui échappaient, mais que mon travail était très bon. Il m’a appris à croire en moi.
Mon spectacle. Ensuite, j’ai présenté la première partie de mon spectacle. J’ai encore expliqué que mon style de danse est inspiré de la danse classique pure et y ai ajouté des visualisations et sensations provenant d’autres techniques. Je qualifie mon spectacle comme étant un genre de danse-théâtre ; de la danse parce que je danse et du théâtre parce que je parle et invite les spectateurs à me donner leur opinion ou à partager leur expérience avec moi selon les sujets abordés.

Commentaire sur la danse Les Problèmes. C’est ainsi, qu’après cette danse, j’ai dit que lorsqu’on vit un problème, on est un émigré parce qu’on a quitté une situation stable pour devenir immigré dans une situation qui nous échappe, où on a perdu pied ; mais ainsi qu’on le comprend dans la danse, lorsqu’on a trouvé la solution, le paysage de notre vie redevient le nôtre et si agréable qu’on oublie le problème et qu’on regarde devant soi avec le sourire.
Cela étant dit, est-ce que je suis une immigrée ? une étrangère ? Cela dépend, ai-je poursuivi. Je me suis sentie étrangère, une immigrée (émigré est celui qui part et immigré est celui qui arrive) dans le bâtiment où j’ai été invitée à danser ; dans mon studio de danse et de théâtre, près du Château, j’ai tout ce qu’il faut et dans ce bâtiment pas ; j’ai dû trouver des solutions. Est-ce que je les ai trouvées toute seule ? Je l’ai dit plus haut, je dépends aussi des autres. Il m’a fallu l’aide de l’huissière, madame Katia Barthel- Meia. Je me suis aussi adaptée au lieu, le bâtiment l’a compris et m’a prêté son concours pour que je puisse présenter mon spectacle. Je me suis enrichie d’expériences et de solutions. C’est magnifique ! De plus, Katia a connu feu mon ami, André Oppel. Cela a créé un lien et je me suis sentie accueillie. Voilà pourquoi je me sens une Neuchâteloise. Je n’oublie pas qu’on est dans un pays horloger ; pas d’horloger dans ma famille ? Le destin m’a fait rencontrer un horloger à Neuchâtel, Roger Peeters, un étranger, un Néerlandais, qui m’a montré comment faire une montre. Mon moi est au complet !
Cela n’empêche pas de se demander si parfois la vie n’est pas un combat.

Ensuite il y a eu la partie officielle où les organisateurs de l’exposition et de la Ville ont parlé
Deuxième partie de ma prestation :

Pour finir, il y a eu un buffet et quelques personnes sont venues vers moi.
Facéties du destin : la fête des Vendanges de Neuchâtel a lieu fin septembre. Cette fois-ci, soit un mois après ma prestation, le destin m’a joué un tour qui m’a fait me sentir étrangère dans ma ville ! Cela a duré un moment et ensuite, la vie a repris son cours. On ne sait pourquoi parfois des choses arrivent, est-ce que le dieu de Neuchâtel a voulu m’éprouver ou alors me montrer que j’étais vraiment chez moi ?
Liens vers :
- Spectacles 2024, c’est l’heure !
- Spectacle pour Roger et son ami d’études Marcel ;
- Spectacle pour le comité du Passeport vacances, NE ;
- En tournée à Cluny ;
- Ma première tournée en Roumanie ;
- Spectacles intimistes dès 2021 ;
- Fête des Vendanges 2024.
Pour laisser un commentaire, deux façons de procéder :
- directement par courriel (voir contact sur ma page d’accueil) ;
- si vous avez une plateforme WordPress, vous pouvez facilement l’insérer au bas de cette page.















