Spectacle de danse pour les 50 ans de « La Pesolière »

Je suis fière d’avoir pu apporter quelque chose aux résidents de « La Pesolière ». Mais, je suis aussi sortie gagnante de cette aventure. On verra comment.

Bruna Raccio. Je l’ai rencontrée à l’occasion de la fête des Vendanges il y a quelques années ; elle est venue voir l’un de mes spectacles et s’est dit que je pourrais apporter quelque chose aux résidents de la fondation qui aller fêter ses 50 ans le 15 juin de cette année. En apprenant qu’un Subiérien (cela a été l’occasion de me rappeler que les habitants de Peseux s’appelaient ainsi ! ), M. Willy Sieber, avait fait construire les premiers appartements protégés du canton de Neuchâtel, mon thermomètre de l’admiration est sorti de son tiroir pour montrer qu’il était à son maximum. En effet, je suis toujours fascinée par les gens qui pensent aux autres, qui pensent à améliorer la vie des autres et surtout des aînés. Je reviendrai sur le sujet.

La conception de mon spectacle. Il a lieu dans mon studio La Cave perdue qui a est un cadre particulier et où je peux faire la lumière que je veux et jouer avec elle. J’utilise beaucoup celle qu’on dénomme la lumière noire qui permet de faire des effets. Par mesure de précaution, je suis allée voir la salle qui venait d’être rénovée. Elle est très belle mais les murs sont blancs… Les autres membres du comité, Mme Nicole Muhlethaler (je n’en reviens pas, on se connaissait de vue avant de nous rencontrer, elle avec son mari et moi avec feu mon compagnon André Oppel, lors d’un voyage en… Chine !) et Mme Marie-Claire Zimmerli (son visage m’était connu, le mien pour elle aussi mais on n’a pas réussi à trouver le départ), les autres membres du comité donc se disent, sans l’ombre d’un doute, qu’on doit trouver une solution. Immédiatement, je pense aux tissus qui recouvrent le plafond de mon studio et à des lattes en bois qui pourraient faire l’affaire. Je trouve fascinant comment les idées germent dans des cerveaux pour trouver une solution. Dans le cas présent trois personnes se disent qu’on doit trouver une solution et le fruit arrive dans mon cerveau. Elles savaient que j’allais trouver la façon de faire, mais sans leur question je n’aurais pas trouvé.

Solution pour l’arrière-fond pendant le spectacle :

Dans la photo 2 on voit le premier tissu décroché du plafond ; il a fallu en prendre deux. Dans la photo 4, les deux tissus sont enroulés.

Transport du matériel pour le spectacle. Il y avait les costumes, les accessoires des danses, la barre avec ses supports, les lumières et les rideaux. Il a fallu deux trajets, l’un avec Bruna et l’autre avec M. Zimmerli, le mari de la présidente, qui avait une voiture plus grande pour transporter les lattes. On arrive dans la salle, je commence à redresser les lattes et oh surprise, elles sont plus hautes que le plafond ! C’est là que je découvre les talents de menuisier de M. Zimmerli car il dit : « On va chercher une scie et on coupe ! ». Mme Zimmerli trouve cela naturel et on va sur place où je suis émerveillée par toutes les machines de son atelier. « Pas de miracle, me dit-il, mon père était menuisier et à l’âge de 9 ans, j’ai fait mon premier camion en bois ! » Je demande si je peux assister une fois à son travail parce que j’aime bricoler et que j’ai des choses aussi à faire… C’est entendu. On verra le moment venu. En attendant on est retournés à la salle de La Pesolière, M. Zimmerli a mesuré la hauteur du mur, la latte et a décrété qu’on pouvait enlever 11 cm. Sitôt dit, sitôt fait.

Comment faire tenir l’arrière-fond de scène. J’avais pensé demander à deux bénévoles de se tenir chacune à un côté. C’est alors qu’est intervenu le graffeur, Kesh, engagé pour faire une fresque murale. Il m’a demandé comment j’allais faire tenir les tissus de la photo no 1 d’en bas. Je lui ai répondu que j’avais pensé à la force humaine. Il m’a dit qu’il utilisait des étais de soutien (voilà que j’ai appris qu’il existait de telles choses portant ce nom) pour faire tenir le plastique qui l’entoure pendant qu’il travaille. Il me les a proposés pour le lendemain. Il en avait trois, juste ce qu’il fallait pour mes lourds tissus. Voici le résultat :

Photos de Roger Muhlethaler, mari de la vice-présidente

Jour du spectacle. Bruna et Mme Zimmerli sont venues me dire que j’allais devoir passer avant le moment prévu parce qu’une autre artiste était malade. J’ai répondu que c’était dans la norme parce que les deux dernières fois que j’ai participé à la fête de la Danse il s’était produit la même chose. Quand une chose arrive une fois, cela n’a pas grande incidence, mais deux et trois… c’est un signe. Je me dis que je dois me dépêcher de ranger un tas d’affaires parce que… ce signe doit avoir un sens. Finalement, je présente la première partie de mon spectacle à la lumière du jour et on voit sur la photo no 1 le fond de scène tout à droite.

Spectacle. J’ai dit un texte où je remerciais les membres du comité pour la confiance déposée en moi et pour l’occasion qui m’était donnée de faire quelque chose pour les aînés. C’était un vœu émis en 2019 (j’ai tendance à écrire 1019…) et voilà que le destin me permettait de le réaliser grâce à elles. Je l’avais émis à ce moment-là parce que la vie venait de me permettre d’être la seule locataire de mon studio de danse. Les aînés ont construit le monde et le Neuchâtel dont j’ai hérité et ma façon de les remercier, m’étais-je dit, serait de leur proposer des spectacles et des ateliers de bien-être afin de leur rendre la vie plus facile et avec un peu de poésie. Il y a tellement de façons de faire les choses…

Le public. J’ai annoncé que mon studio était particulier et que si M. Sieber avait fait construire une belle salle pour que 50 ans plus tard je puisse y danser, j’allais leur demander leur concours pour ne voir, lors de certaines danses, que le décor. Ils ont rigolé et ont été d’accord. Au fil des danses je leur ai posé à nouveau la question et la réponse a toujours été la même. Si je leur ai apporté quelque chose de différent dans leur vie, ils m’ont rassurée. Je leur suis profondément reconnaissante.

Surprises. L’une des dames m’a dit qu’elle me connaissait. Elle avait fait partie d’un groupe de théâtre à Peseux, il y avait des années (j’ai dit : « Hier  » et elle a ajouté : « Avant-hier », c’est si joli) et que c’était Philippe Badan qui m’avait présentée. J’avais oublié… Mais, oui, tout à coup le souvenir est venu. Une autre dame parlait et je lui ai demandé quelle était sa langue maternelle : « Le polonais ». –  » По польски ! (Po polski ! ) – « Po polsku » rectifia la dame – « (Ah, oui, en polonais c’est « polsku). Mon maître de ballet, Anton Romanovski, était polonais ». Cela nous a rapprochées. À un moment donné l’une des lumières noires n’a pas voulu s’allumer et j’ai demandé s’il y avait un électricien dans la salle. L’une des dames a répondu : « Ils sont tous partis en vacances ! ». J’ai apprécié sa répartie et l’ai remerciée. Une autre dame, lorsque j’ai fait un geste précis de la main, a fait le même avec moi. Je me suis trouvée une partenaire ! Un monsieur m’a raconté, pendant la pause, qu’il avait émigré au Canada à l’âge de 27 ans et que bien des ses façons d’être étaient marquées par son expérience dans ce pays ; il m’a demandé comment j’allais entrer dans le rideau noir pour ne pas être visible… Je lui ai dit que c’était mon secret !

Encore d’autres surprises : j’ai rencontré pour la première fois la femme de Patrice Neuenschwander, l’ancien chef de la culture de la Ville. Elle donnait un coup de main. J’avais prévu de dire lors de la seconde partie du spectacle combien je devais à Patrice, mais la musique est partie avant que j’ouvre la bouche. Je le fais donc ici. S’il ne m’avait par reçue dans son bureau lorsque je suis passée par une situation difficile, je ne pourrais rendre les services que je propose aujourd’hui ;  une dame a eu un problème d’équilibre et m’a raconté qu’elle avait perdu son mari peu de temps avant ; je lui ai montré un point dans la main pour lui éviter de tels ennuis. La dame qui s’occupait de la tombola a travaillé dans l’horlogerie et comme je fais des recherches sur les horlogers des années 1960-1980 à Neuchâtel, elle va me donner des informations qui vont enrichir le tableau que je fais ! Roger Muhlethaler, le mari de la vice-président, a fait plein de photos et grâce à lui je peux en publier ici certaines.

On a toujours besoin de plus petit que soi. Au moment où j’ai eu le problème avec la lumière noire, un enfant auquel j’avais adressé deux mots durant la pose est venu spontanément avec sa lampe de poche et m’a aidée à voir plus clair et j’ai fini par trouver la solution. Il n’a pas dit un mot, il s’est accroupi sur le sol et a montré sa lampe. Je n’ai eu qu’à lui montrer l’endroit exact. C’était comme dans un film. Je le remercie.

L’aide avec sa mini-lampe en photo !

Le buffet. J’ai présenté le spectacle en deux parties et entre deux, il y a eu un magnifique buffet.

Le support sur lequel sont posés les amuse-bouches est un miroir ! La présentation autant que la qualité ont été remarquables. J’ai rarement vu une aussi jolie composition. Félicitations au restaurateur de Couvet.

Florilège de photos du spectacle faites par Roger Muhlethaler et dont j’ai fait le montage.

Photos de Roger Muhlethaler et montage de Zully

À la fin du spectacle, plusieurs personnes m’ont remerciée. Il y en avait eu une qui était venue pour la musicienne absente et avait voulu repartir. Je lui avais dit que j’allais danser ; elle avait décidé de rester et ne l’a pas regretté. Une autre m’a dit que son coeur avait battu avec Les roses de Picardie et que les larmes lui étaient venues aux yeux. Un monsieur m’a dit que New York New York était sa préférée. Une autre dame m’a dit qu’elle avait aimé mon sourire et qu’elle allait s’en inspirer. Je n’en reviens pas.

Fin. Il a fallu se rendre à l’évidence, la danse était finie mais il fallait ranger mes affaires, démonter les prises, ranger les lumières, rendre les étais et enrouler les tissus. J’ai profité pour les démonter afin de les laver la semaine prochaine. Les membres du comité, les maris et moi avons rangé une chose ou une autre afin de rendre son apparence normale à la salle et on s’est assis pour boire un verre.

Je sors gagnante : j’ai rencontré en les membre du comité et leurs conjoints des personnes pleines de cœur, c’est devenu si rare dans la société actuelle. Mme Zimmerli a dit dans son discours qu’avec les pensionnaires ils formaient une grande famille. C’est ce que j’ai ressenti ; je suis déjà allée en tournée avec mon matériel, mais cette fois j’ai une solution pour des fonds de scène ; j’ai été traitée comme une reine puisque j’ai bénéficié de plusieurs trajets en voiture (celle de M. Zimmerli est une hybride et il conduit avec un tel plaisir que les passagers le sentent !) ; je pourrai aller voir un menuisier qui aime faire des travaux, c’est le même M. Zimmerli ; je pourrai avoir des informations d’une personne qui a travaillé dans l’horlogerie pour enrichir mes recherches ; j’ai pu remercier des aînés, ceux qui ont construit le Neuchâtel dont j’ai hérité et tout cela parce que j’ai invité à un spectacle Bruna Grazio qui en plus de tout ce qu’elle avait à faire a fait office d’ingénieur du son pendant que je dansais. Je la remercie et remercie toute l’équipe. Au moment du montage, j’ai découvert de nouvelles façons de traiter les images. Il y a encore cette notion d’être prête pour ce qui vient plus vite que prévu que je dois mettre en pratique. Rien ne vient par hasard.

La Pesolière. J’ai appris que le nom est le résultat d’un concours à l’école et qu’il est la contraction de Peseux et écolier = Pesolière. Voilà, vous savez tout… ou presque. L’action de M. Sieber a servi de modèle pour d’autres appartements protégés et les rénovations actuelles lui permettront d’avoir un statut supérieur. Des représentants cantonaux et communaux sont venus et c’est magnifique. M. Sieber doit trinquer là où il se trouve !

Un regret. Les médias, comme on appelle la presse écrite et visuelle, étaient absentes. Pas besoin de commentaire.

Le plus important c’est que M. Sieber (vous ai-je déjà parlé de lui ?) a eu une idée, l’a rendue concrète afin d’aider les autres et a pensé que je pourrais apporter, à ces derniers, quelque chose 50 ans plus tard.

Conclusion. Nous avons tous besoin les uns des autres : l’aventure de mon spectacle est un exemple ; tout ce que nous faisons participe d’un tout.

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Les histoires de Roger Peeters.2

Ces histoires, Roger me les raconte quand on est dans mon studio de danse la Cave perdue. Ce studio a déjà une histoire et continue à s’enrichir d’histoires. Parfois, quand je regarde ma Cave perdue, j’ai l’impression qu’elle vit.

Roger a tout le temps quelque chose à raconter. Cette fois-ci, je l’invite à venir voir ma dernière danse. C’est une version en solo d’une danse chorégraphiée pour deux personnes. Le rythme de la danse change car je n’ai plus de partenaire avec qui avoir un « dialogue » dansé ; j’ai dû repenser le tout afin d’avoir une relation directe avec le public. Roger arrive et me voyant en costume dit tout de suite : « Vous avez un nouveau costume !  » C’est cela qui est plaisant avec lui, il est tout le temps présent, même si mille et une idées traversent sa tête.

Je lui présente ma danse et comme il est le premier spectateur à la voir, cela crée en moi une certaine tension et flûte ! je rate la fin, le moment clef de la danse pour ainsi dire. Je dois me trouver à un endroit précis pour faire un effet et comme je n’ai trouvé tous les pas de la chorégraphie que la veille… c’est un peu frais dans mon corps. Je réfléchis et propose à Roger de lui remontrer la danse comme si c’était la première fois. Il dit oui. Je refais le tout, c’est encore mieux que la première fois et je réussis mon coup d’effet. Roger applaudit et me demande : « Comment avez-vous fait ? » C’est bien Roger, il veut tout savoir ! Je lui réponds que je me demande si je n’utilise pas parfois ma tête comme la sienne : « J’ai modifié deux trajets qui on fait que la suite s’est déroulée comme prévu ». Je suis contente parce que j’ai réussi et Roger est content parce qu’il sait comment j’ai fait. Voilà comment deux personnes peuvent être contentes avec une même danse.

Ensuite, on passe aux réjouissances de ce monde !

Framboises = Roger

Roger aime les framboises et j’aime servir mes invités dans de jolis plats arrangés à ma façon. J’ai mis les framboises sur une assiette transparente, accompagnées de fromage et le tout sur une assiette dorée qui vient de mon dernier voyage à Paris.

L’assiette dorée. Je dis à Roger que j’aime les reflets dans les miroirs ainsi que ceux dans l’assiette que je lui ai préparée – on la voit mieux ici. Roger fait le lien avec la conversation de l’article précédent où l’on avait dit que la valeur de l’or était due à sa rareté et rappelé que le pyramidion de l’obélisque en l’honneur du président G. Washington avait été revêtu d’aluminium, matériau à l’époque rare et dès lors très cher. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas et l’or parade en tête pour le commun des mortels, mais en réalité il y a encore trois autres devant : l’ osmium dont la résistivité est extraordinaire – l’iridium qui a une grande résistivité à la chaleur et le rhodium qui a une grande dureté et durabilité. Ce sont des métaux très rares. À propos des reflets, je dis à Roger que je suis allée voir les nouveaux locaux du Figaro à Paris et que je suis tombée en extase devant le plafond des escaliers de l’entrée.

Entrée du Figaro à la rue de Provence, Paris

Entrée du Figaro : tout s’imbrique si naturellement que l’image fait une unité. Le reflet me transporte dans des dimensions absolument extraordinaires, je suis dans une sorte d’extase. Roger a été émerveillé et se dit également inspiré. Je suis ravie. Il ajoute qu’il a beaucoup de respect pour les architectes français. Ils arrivent à allier les styles historiques avec des éléments modernes. Ici le plafond est fait d’acier inoxydable martelé et poli, ce qui donne ces effets absolument remarquables.

Sujets traités lors de la dégustation des fraises-fromage. Roger s’intéresse à tout, à l’histoire, à l’art, à la musique, à la littérature, aux sciences, aux découvertes. La différence est qu’il cherche à savoir et dans mon cas, les choses se présentent, je les prends et les découvre peu à peu. Alors, cette fois-ci on parle vocabulaire allemand, physique, horlogerie et mathématique.

Gönnen. Roger a dit qu’il y a des moments où on peut se réjouir pour quelqu’un parce qu’il lui arrive une chose de bien et que cela se traduit par jemandem etwas gönnen en allemand et iemand iets gunnen en néerlandais (pour mémoire : Roger est néerlandais). Il a été étonné de constater que ce verbe n’existe pas ni en français ni en espagnol ni en anglais. Je lui ai dit que je n’ai jamais vu ce verbe dans le vocabulaire allemand appris à l’école mais que cela m’arrivait d’être heureuse pour quelqu’un et qu’en général je dis que je suis heureuse pour la personne tout comme si c’était à moi que cela arrivait. Je trouve que c’est beau d’être heureux pour les autres.

La gravité. On le sait, la gravité est une attraction de corps dans notre univers. Roger me dit que la lumière voyage à une certaine vitesse, vitesse qui est la même que celle de l’électricité, de l’électromagnétisme et qu’il vient d’apprendre, du haut de ses 55 ans, que la gravité se déplace à la même vitesse que les trois autres. Il râle parce qu’on aurait dû le lui dire à l’école ! Il me dit que la lumière du Soleil nous parvient en 8 minutes et celle de la Lune en 1,8 seconde, et, par conséquent, la gravité entre la Lune et la Terre se fait sentir en 1,8 seconde également. Lorsque j’entends Roger me dire qu’il y a cette interaction entre la Lune et la Terre en une seconde, j’ai l’impression que la Lune s’adresse à moi, que je vois et sens presque le déroulement de l’interaction. Une chose c’est le savoir intellectuel et une autre c’est le vivre. Roger profite pour me dire que le problème des sciences, comme la mathématique, est de rester abstraites. J’abonde dans son sens et lui dis que le professeur que j’ai eu dans cette matière à l’université avait commencé par donner des explications et des cas précis puis, comme il lui restait peu de temps pour finir le programme, avait dit qu’il ne donnerait plus d’explications. Alors, on a avalé les formules.

Il faut ajouter mentalement le trajet de la Terre autour du Soleil, quant à la Lune, on sait qu’elle montre toujours la même face.

Encore la gravitation. Je trouve fascinants tous ces phénomènes physiques. Ainsi, la gravitation est le résultat de deux corps qui s’attirent avec une force proportionnelle au produit de leur masse et inversement proportionnelle au carré de leur distance. J’aimerais pouvoir entrer dans le calcul pour le comprendre. Ce sera dans une autre vie. Pour le moment, la Lune me fait cadeau de la sensation.

Les fabriques horlogères à Neuchâtel dans les années 1960 – 1975. Je fais une recherche sur les horlogers, les fabricants, de cette époque. C’est en lien avec feu mon ami André Oppel, graphiste et directeur artistique du Centre culturel neuchâtelois et René Froidevaux, fabricant horloger, pour lequel il avait travaillé. Dans ces années, il y avait foison de producteurs horlogers, puis la crise est venue. Je voudrais savoir où il y avait des fabriques et des horlogers dans ma ville à ce moment-là. Je n’ai pas fini le tableau mais je sais que cela intéresse Roger et surtout je me réjouis de ses commentaires. Dans les années 1960 – 1965 il y a environ 130 entreprises horlogères. Il me dit qu’actuellement il doit y avoir 8 marques (oui, on peut avoir 130 entreprises horlogères mais certaines ne font pas leur propre montre, elle peuvent faire des composants). Roger dit que si beaucoup d’entreprises font le même travail, il n’y a pas d’économie d’échelle (c’est-à-dire que les coûts fixes sont élevés pour chaque entreprise et que la production est limitée ; on le sait, la diminution du coût de production augmente le profit). Toutefois, il y a un avantage dans telle situation : c’est celle de trouver des pièces de remplacement facilement puisque beaucoup de gens font la même chose alors que lorsqu’il y a deux ou trois grosses entreprises, les éléments, les pièces de rechange, ne sont plus interchangeables, on est dépendant de la marque. Roger fait d’autres remarques ; elles feront partie de l’article consacré à ces horlogers. Mais disons déjà que lorsque Roger se lance dans une aventure, il a déjà tout calculé, sait ce dont il a besoin etc. alors que chez moi, je prends un sujet, je vis avec lui un moment et ensuite surgissent les questions.

A very math trip. Je dis à Roger que je suis allée voir le spectacle A very math trip à Paris et que je l’ai trouvé très intéressant. J’ai acheté le livre et l’auteur est d’accord pour que je lui envoie les coquilles que j’y trouve. J’apprends, en lisant le livre que si le jeu de cartes a 52 cartes c’est parce qu’il y a 52 semaines dans l’année et les quatre couleurs correspondent aux quatre saisons ! Vous auriez dû voir la tête de Roger quand je lui ai raconté l’affaire. Il a commencé à compter les cartes, comme s’il les voyait, et finalement est arrivé au nombre de 52. Il a dit : « Ah, oui ! ». Là, j’ai vu qu’une nouvelle donnée (celle des cartes de jeu) avait trouvé une place ordonnée dans son cerveau.

J’ai envoyé la photo des framboises à Roger et il me répond qu’il « considère les framboises comme le fruit le plus élitaire pour plusieurs raisons :

Album : Asterix le Gaulois
  • lorsque j’étais enfant, je n’ai vu de framboises que dans mon jardin ;
  • la framboise a une très petite taille (par rapport à une banane, un ananas) ;
  • elle est très fragile et il faut la consommer tout de suite ;
  • dans la BD Asterix le Gaulois, Panoramix et Obelix sont prisonniers des Romains et le premier demande à un centurion de lui apporter des framboises pour préparer la (fausse) potion magique qui rend transparent alors que ce n’est pas la saison. Vous voyez, dans le dessin ci-contre, le pauvre centurion qui ramène finalement les fraises.

Je vous laisse vous souvenir de la fin ou d’aller la lire… C’est drôle et cela nourrit bien Roger !

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Les histoires de Roger Peeters.1

Ces histoires, Roger me les raconte quand on est dans mon studio de danse la Cave perdue. Ce studio a déjà une histoire et continue à s’enrichir d’histoires. Parfois, quand je regarde ma Cave perdue, j’ai l’impression qu’elle vit.

Roger a tout le temps quelque chose à raconter. Cette fois-ci on parle d’argent, de valeurs humaines, d’or, de diamants, de rubis et d’aluminium.

Je dis à Roger que notre civilisation n’a peut-être pas pris la bonne direction :

– Tout est ramené à une valeur marchande, à l’argent. Or l’espèce sonnante et trébuchante a été inventée par l’être humain. Elle n’est pas disponible dans la nature. La terre produit des fruits, des légumes, pas de monnaie.

– Tout est une question de rareté et d’utilité. L’un des métaux les plus chers est l’or.

– C’est ce que j’ai entendu en économie politique. Mais, l’exemple de l’or est intéressant. Je me dis que sa brillance doit rappeler celle du soleil et là le symbolisme astral joue un rôle déterminant…

– S’il y avait de l’or partout, il n’aurait plus la même valeur.

– Si, par exemple, il y avait eu très peu de charbon, il aurait pu prendre la première place.

–: Oui. Est-ce que je vous ai raconté l’histoire du diamant ?

– Non…

– Le diamant a été considéré comme une pierre rare malgré les grandes réserves minées et mises en stock par l’entreprise monopolistique de Beers d’Afrique du Sud. Puis, on est arrivé à faire le diamant synthétique et là…

– Pas de différence entre le diamant naturel et le fabriqué ?

– Un diamant pur valait très cher, mais souvent il a quelques imperfections, alors que le diamant synthétique n’en a jamais, il est toujours pur. Cela a fait que le prix du diamant a commencé à descendre.

– Mon Dieu ! Alors, ceux qui avaient investi dans les diamants…

– Oui, et les réserves de l’entreprise sont énormes. Leur politique de gestion, rareté artificielle, maintenait les prix hauts. Mais, voilà, tout est relatif. Il s’est passé la même chose avec le rubis.

– Oui, je sais, on utilise le rubis synthétique dans l’horlogerie. Vous m’aviez raconté. Le premier à avoir pensé au rubis a été un astronome bâlois, Nicolas Fatio de Duillier, qui de Paris s’était réfugié en Angleterre. La vertu du rubis a été de prolonger la durée de vie et d’améliorer la précision de la montre. Il a fait breveter son invention de perçage du rubis à Londres en 1704. Tout de même, le prix était élevé et c’est le chimiste français Auguste Verneuil qui en 1902 dévoile comment produire du rubis par fusion. Je crois bien que sa méthode est toujours d’actualité.

– Vous connaissez l’obélisque de Washington ?

– Non…

– C’est un monument en l’honneur de George Washington, le premier président des États-Unis. À l’époque, l’aluminium était un matériau très rare et très cher, plus cher que l’or, et donc le pyramidion a été fait en aluminium pour donner encore une valeur symbolique à l’obélisque. Or, aujourd’hui, l’aluminium est très bon marché…

Et on retrouve le début de notre conversation, à savoir la valeur qu’on prête aux choses… Je me demande ce qu’en pense George W.

Sur fond de champagne et de caviar. La rencontre d’aujourd’hui a été improvisée. C’est Roger qui a régalé et on s’est dit sans se le dire que l’on buvait à un futur prospère. D’une certaine façon, on a lancé une bouteille à la mer du destin.

J’ai envoyé l’article à Chambaron, mon expert en français. Il répond à toutes mes questions, vraiment à toutes. Il a l’avantage aussi d’avoir un esprit très riche et a qualifié le dialogue écrit de socratique. Oui, il y a quelque chose de cela, on a mis en évidence des contradictions sociales et mis à nu la réalité. Il me dit aussi que lorsque l’homme Sapiens s’est sédentarisé grâce à la stabilité climatique, il a commencé à faire des échanges avec ses voisins et des prévisions dépassant l’année ; ensuite ce sont les métaux que l’on a utilisé pour faire les échanges, puis est venu le papier monnaie afin de faciliter les opérations. Mais déjà à l’époque romaine, on avait créé de la monnaie fiat ou fiduciaire, c’est-à-dire, une monnaie dont la valeur était dictée par le gouvernement et à laquelle le peuple accordait la confiance ce qui impliquait qu’il croyait qu’elle représentait une valeur. Cela a duré des millénaires, jusqu’à l’invention du crédit s’appuyant sur une autre croyance, celle dans le progrès et l’augmentation de richesses qu’on anticipe. Tout cela est l’invention de l’homme. C’est quand même curieux que l’on oublie les croyances spirituelles et qu’on accorde sa croyance à des papiers, des écritures… Tout ce que je sais, c’est que si tout le monde voulait retirer son argent de la banque, il n’y aurait pas assez de monnaie ni de biens de garantie.

Autre chose dans ce dialogue : les remerciements à ceux qui ont introduit quelque chose d’intéressant pour le bien de tous dans ce monde. C’est un exercice que je pratique souvent. Nous utilisons tant de choses sans remercier ceux qui ont été à leur début. C’est ainsi que j’ai raconté à Roger que dans un cours que je donne, j’ai parlé du début des chaussettes ; les premières chaussettes tricotées on les a trouvées en Égypte, du temps des pharaons, en 1400 av. J.-C. et la première machine à tricoter des chaussettes est due à un révérend écossais, William Lee, puis du kaléidoscope, trouvé par le physicien écossais David Brewster en 1816 qui, grâce à W. Lee et aux Français, portait des chaussettes ! (Je raconte cela ici).

Encore autre chose dans type d’article ; il a aussi la vertu de ramener à la surface de ma conscience un tas de sujets, de personnages, de lectures, de commentaires et c’est comme si je les avais à fleur dans mon esprit. Je trouve jolie l’image d’avoir des fleurs partout.

Les fleurs de l’esprit de Zully. J’ai montré l’article à Roger avant la publication et là… c’est reparti pour un tour de nouvelles choses. C’est ainsi que j’ai pu compléter l’historique de la valeur monétaire et Roger a trouvé moyen d’insérer l’influence du travail à la chaîne qui n’aurait jamais pu prendre place sans la fabrication en ligne d’abord, puis sans le recours aux pièces interchangeables. Il a évoqué les implications des premiers métiers à tisser, l’extraordinaire abondance énergétique due au charbon au xviiie siècle, les industrialisations qui s’ensuivirent et a mentionné la production de chronomètres et montres en masse par l’entreprise Waltham aux États-Unis avec ses effets sur l’industrie horlogère suisse. Comme on le voit, tous ces éléments sont liés et forment un tissu vivant au travers de l’homme ; une fois de plus, on en arrive au début de notre conversation : la valeur qu’on attribue aux choses.

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Les animaux pensent-ils ?

Je rencontre un ami qui me raconte l’histoire d’un grèbe et je lui raconte certaines de celles de ms oiseaux.

Disons d’emblée que les animaux communiquent entre eux. Ils avertissent leurs congénères lorsqu’il y a danger, lorsqu’ils trouvent à manger et encore un tas de choses que j’ignore. Tout dernièrement, j’ai hérité de deux canaris qui avaient habité dans un garage. Les miens habitent dans une volière avec une sortie permanente sur le balcon. Quand les deux canaris sont arrivés et ont commencé à chanter, j’ai entendu des sons que mes canaris n’émettaient pas. Peu de temps après, ils les ont aussi chantés. Quelle était l’information ? Je n’en sais rien, mais les « nouveaux » canaris ont rapidement fait partie de la grande famille et je n’ai jamais vu de querelle.

Je reprends l’histoire du grèbe. Voici ce que l’ami en question m’a raconté : il se trouvait sur son canoë lorsqu’il a vu un grèbe qui régulièrement plongeait et émergeait sans rien dans le bec et qui ensuite le regardait. À un moment donné, l’ami, compatissant, hausse les épaules et soupire. Vous avez deviné la suite : le grèbe a aussi haussé les épaules et soupiré !

Scooby, le chien de mes voisins. Les voisins de mon studio de danse ont hérité d’un chien qui a une histoire particulière et qui émet un son spécifiquement pour moi. Quand il sent que je suis dans les parages, sans me voir puisqu’il est à l’intérieur de la maison, il l’émet. Les propriétaires m’ont dit que ce n’est que pour moi et pour personne d’autre. Ce n’est pas un aboiement, c’est un son de gorge.Je suis flatée. Il a un autre son, une sorte de « bof  » qu’il utilise lorsque je frappe à la porte pour que mes voisins l’ouvrent et je puisse le caresser mais que lesdits voisins sont absents. Il me signifie : « Ce n’est pas la peine ! » et il se tait. C’est magnifique !

Un papillon. Je me trouve dans mon lac et perçois dans l’eau un papillon qui se débat avec les pattes dans l’eau. Je regarde autour de moi, vois une branche, la mets sous les pattes du papillon et il s’y agrippe. Instinct de conservation diront certains. Oui, mais à un moment donné il doit s’être dit : « Ah, une branche pour me sauver ! ». Le lendemain, je retourne à la même place, je m’assieds pour ne garder que ma tenue de bain et voilà un papillon, de la même couleur, qui vient se poser sur ma chaussure. Vous direz ce que vous voudrez, pour moi, il me faisait signe ! Cela ne m’était jamais arrivé.

Une abeille. Là aussi, je la vois en train de se préparer pour rejoindre l’autre monde parce qu’elle repose sur l’eau du lac, sur le dos, les pattes en l’air. Je fais de même et elle s’agrippe. Je la pose sur une pierre ; elle met un temps assez long à s’en remettre et tout à coup prend son envol.

Une algue et une sorte de cafard. Je me trouve une autre fois dans l’eau et vois des algues qui me font signe. Ne me demandez pas comment je le sais, je le vois et le sens. Je les prends dans la main, me demande ce que je peux en faire… rien… mes canaris ne vont pas manger cette sorte et les remets dans l’eau. Tout de suite après, je vois une sorte de cafard qui s’agite dans l’eau. J’hésite parce que ces bestioles ne sont pas recommandables, puis, je me dis que la nature ne fait rien gratuitement et qu’elle doit servir à des choses que j’ignore. Je regarde pour voir s’il n’y a pas une branche… rien… mais les algues sont toujours là. Je les prends et la petite bête s’y agrippe. Je la dépose sur une pierre et elle s’en sort aussi. Je me sens soulagée et ne peux que remercier les algues.

Quant à mes canaris, les histoires sont nombreuses. Ces derniers jours, ils m’ont fait comprendre qu’il ne fallait pas trop remplir les piscines dans lesquelles ils se baignent. Normalement, je m’y prends à deux fois pour les remplir. J’avais fini le premier tour, si je puis dire, et voilà que des oiseaux viennent et montrent signe de vouloir se baigner ; ils trouvent qu’il y a assez d’eau et qu’il ne faut pas remplir à ras bord. C’est bien la première fois. Tout arrive ! Parfois, lorsque j’arrive dans la volière pour apporter quelque chose, j’en vois qui sont en train de boire ou de manger quelque chose, ils me regardent comme s’ils me disaient : « Est-ce que j’ai le temps de boire, de prendre une graine, de prencre une morce (bouchée) ? » Je leur dis, en général, qu’il sont le temps.

Autre exemple avec mes canaris. Lorsque je mets une salade qui a des grains de maïs, ils se précipitent sur ces derniers et j’ai l’impression qu’ils disent : « Ah, ça c’est bon ! ». Un animal ou une personne qui a très faim se précipite sur ce qu’on lui donne, mais ici le cas est différent ; les oiseaux lâchent ce qu’ils ont dans le bec pour aller prendre du maïs. Il arrive la même chose lorsque je mets des fleurs, des graminées ou certaines plantes. Le fait de lâcher une chose pour une autre implique un instant de réflexion même si elle n’a pas de mots. C’est comme l’intuition chez nous.

Encore un exemple , la confection des nids. Je propose la base, un panier vide et ils le remplissent à leur guise. Ils font montre de personnalité, parfaitement. Il y en a qui décorent, d’autres qui font juste le nécessaire, d’autres qui font tout du début à la fin et où ils veulent.

Les nids. Celui à gauche, tout en haut est fait par une oiselle spartiate ; elle a mis juste ce qui est nécessaire ; l’oiselle de droite aime le style baroque, fleuri, abondant, harmonieux, agréable ; le nid d’en bas a été construit sur les hauteurs et l’oiselle a mis du temps jusqu’é ce qu’il soit solide. Il est aussi joli et avec une décoration.

Alors, les animaux pensent-ils ? Les gens confondent souvent le fait de parler avec la pensée. Ce n’est pas parce que les animaux ne parlent pas avec nos vocables qu’ils ne pensent pas. Dans Sciences humaines, je trouve : « La pensée animale est proche de la pensée humaine pour certaines capacités liées à la représentation, à l’abstraction et même au raisonnement. Il n’en est pas de même pour des processus cognitifs plus élaborés comme le langage ». D’autre part, on le voit, au cours de notre histoire, des peuples ont eu des civilisations différentes, des langages différents, des moyens de communication différents. Les expériences avec mes oiseaux et ce que racontent les personnes qui vivent avec des animaux vous diront que les animaux pensent. Nous mêmes, nous sommes incapables de dire comment une pensée nous vient. Je le dis souvent, ce n’est pas parce que nous avons mangé quelque chose de sucré que notre pensée est sucrée… Une chose est certaine, lorsqu’une pensée nous visite, notre cerveau s’agite. Une fois la vie partie… il n’y a plus de pensée, tout comme chez nos amis les animaux.

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Mon ordi et un caissier de chez Aldi – commerce au centre-ville.12

Le caissier s’appelle Tiago et son rôle dans ma vie n’a pas de prix !

Un samedi, je vais en ville faire des courses. J’avais mon ordi à la main et arrivée à la caisse, afin de me décharger, je pose mon ordi près de la sortie du magasin. Lorsqu’on fait la queue dans les magasins, il se passe toute sorte de choses qui attirent mon attention : des gens mettent leur panier n’importe où, ne mettent pas la barre de séparation après leurs achats, ou alors ils la mettent et je dis avec un faux désespoir qu’ils ne vont pas payer pour moi et profite pour les remercier d’avoir pensé au caissier qui ne peut deviner quoi est à qui. Bref, ce jour-là, j’ai été distraite, en plus j’avais acheté un bon croissant et je devais avoir les mains occupées. Je paie, salue le caissier et m’en vais tranquillement.

Je vais à mon studio de danse. Je passe par une période où je fais des rangements d’une autre façon et passe passablement de temps à cela. À un certain moment, je me dis que je vais m’entraîner et cherche mon ordi sans le trouver. J’éprouve un vide parce que cet appareil a… preque toute ma vie… Je ne sais pas comment j’ai pu fonctionner pendant des années sans ordi. Dans cet étui il y a : tous mes contacts pour le courriel, ma comptabilité, des références, mes souvenirs, des explications, des remarques, toutes mes activités : danse, révision de textes, maquillage fantaisie, cours et ateliers que je donne (@3m. ossature – @articulations-jouons avec elles – à vos pieds – danse classique et imagination – la valse comme chemin de vie – atelier de mouvement pour le corps et l’esprit – réflexologie pour les sportifs et travailleurs manuels ansi que des activités pour des enfants) sans parler de ma plateforme, celle qui me permet de dire tant de choses. Bref, quasiment toute ma vie. Au moment où je m’en rends compte, je revis dans ma tête mon parcours et me dis que c’est chez Aldi que j’ai laissé mon ordi. il est 19 h et le magasin a fermé depuis une heure. Je me dépêche quand même et arrive à 19 h 30… personne, même pas du personnel de nettoyage.

Que faire ? Dans les situations difficiles, il y a peu de choix, soit on s’angoisse, ce qui ne résout rien et détraque le corps, soit on fait confiance. Je me suis dit qu’il y avait quand même des chances pour que quelqu’un l’ait remarqué et remis à la caisse. Mon ordi est un Mac ancien et ne devait pas soulever tant de convoitises que cela, de plus les Mac ont un numéro de série. Des amis m’ont dit « Bonne chance ! » en pensant que je n’en aurais pas beaucoup et d’autres m’ont dit : « On est en Suisse, tu vas le retrouver » ou encore « L’esprit des clepsydres est avec vous ! ». Je me suis occupée autrement et de temps à autre ai eu une pensée pour mon ordi. L’idée d’avoir à racheter un ordi m’a dérangée et l’ai remise dans son tiroir.

Le lundi suivant. Je vais à la caisse d’Aldi Neuchâtel et demande à la caissière s’ils n’ont pas retrouvé un ordi. Non, répondit-elle – Un sac noir ? – Ah, oui ! Il est dans la vitrine. Mon Dieu ! Mon sang a circulé à nouveau. J’ai demandé qui l’avait trouvé. « C’est Tiago ! » Je vois qui c’est, c’est un jeune homme avec des cheveux courts noir et blond. Je demande quand il travaille et on me dit qu’il sera à la caisse en fin d’après-midi.

Chercher un objet. C’est curieux comment l’esprit fonctionne dans de pareils moments. J’avais regardé à travers le vitrine l’endroit où j’avais laissé mon ordi, mais il n’y avait rien. Je n’ai pas pensé à regarder dans la vitrine.

Lundi en fin d’après-midi. Je retourne et vois le jeune homme. Il y avait du monde à la caisse et je dis à tout le monde que ce jeune homme a retrouvé mon ordi ! Un groupe d’ados était là et a applaudi ! C’était un moment fort. Je remercie donc Tiago qui m’a dit (je n’ai plus ses mots en tête) qu’il n’avait rien fait de spécial. Quand même, mon ordi… c’est un autre moi. Je lui suis infiniment reconnaissante et c’est pourquoi j’écris cet article. On dépend tous les uns des autres, mon aventure en est un exemple. De plus, j’avais mis dans mon sac les bagues que je porte et que j’enlève lorsque je donne mes cours.

Invitation. Je dis à Tiago que je présente des spectacles de danse-théâtre qui durent 45 minutes et qu’ensuite, on se réunit autour d’un verre. Je propose d’inviter le personnel d’Aldi. J’en touche un mot à la gérante et ne dois plus qu’adresser mon invitation.

Inutile de dire que l’ordi est à l’intérieur du sac !

Le rôle de Tiago n’a pas de prix dans ma vie. J’ai une affection particulière pour le personnel qui travaille pour le public car il est passablement sollicité et les clients ne sont pas toujours aimables. L’autre jour, l’un d’eux a dit « Au revoir, monsieur ». Le monsieur en question n’a peut-être pas entendu mais il est parti sans dire merci non plus. C’est moi qui ai dit au caissier « Je vous dis ‘au revoir’ à sa place ! ». Alors, lorsqu’un caissier comme Tiago, en fin de journée, remarque un objet comme le mien et pense encore à me rendre service… C’est tout simplement magnifique !

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André Crelier – Vins Crelier – et commerce au centre-ville.11

Je connais André depuis des lustres, du temps où il avait son magasin à la rue du Seyon. Aujourd’hui, fin 2022, je le vois monter la rue du Château.

André monte la rue du Château. Il pousse son chariot. Je suis derrière lui et lui dis :

  • Sais-tu que tu pousses un chariot vide ?
  • Oui, je vais le remplir.
  • Tu as l’air vraiment en forme !
  • Oui, je fais des kilomètres et porte des tonnes de cartons.
  • Les gens ignorent que dans leur vie courante, ils peuvent trouver plein d’exercices qui leur permettraient de garder la forme.
  • Absolument. J’ai eu une hernie discale et je n’ai eu recours à aucun médicament !

Mon intérêt est tout éveillé. André me raconte que bien des gens, lorsqu’ils ont un petit pépin de santé prennent tout de suite des médicaments, se font opérer, alors que l’on peut faire tellement de choses soi-même !

Je suis ébahie. Je n’aurais jamais pensé qu’André pouvait avoir une telle attitude. Je lui raconte qu’un monsieur, passablement âgé, est tombé chez lui, mais sans rien se casser. Que disent le corps médical et les proches ? Qu’il faudrait vraiment faire attention parce qu’on a vite fait de se casser le col du fémur à son âge. Résultat, le monsieur a peur de marcher sans aide. Je lui dis alors que la peur est l’une des pires maladies, ensemble avec celle du doute, pour nous. Je lui dis alors qu’il peut faire des exercices simples pour redynamiser son corps et regagner confiance. Je les lui montre. J’ai de la chance de suivre des formations chez un médecin qui prône ce genre d’exercices et que je transmets lors de mes cours.

Que dire sur l’attitude du corps médical, de façon générale, et de celle des proches ? Je me dis qu’ils sont pleins de bonnes intentions mais qu’ils pourraient aussi voir les choses autrement. J’ai rencontré des personnes âgées qui avaient des articulations en meilleur état que les miennes, d’autres qui étaient en parfaite santé, et des jeunes qui ne vont pas bien. Bien sûr, il y a les statistiques. Mais, si on s’intéressait non pas aux effets, mais aux causes ? On serait surpris.

Alors, la hernie, c’était où ? Entre la 4e et 5e lombaire, répond André. Il raconte qu’il ne pouvait plus marcher et que les douleurs étaient presque intenables. Il va chez le médecin qui lui donne une boîte de cortisone, André ne la prend pas. Il se dit qu’il doit y avoir un autre moyen. La douleur, il la résiste. On lui parle de physiothérapie.

La douleur. Elle est un signe du corps, je ne comprends pas toujours pourquoi on doit la masquer. Je raconte à André que j’ai dû aller aux urgences pour une main brûlée et que le médecin m’a dit de prendre je ne sais plus quoi contre la douleur. Je lui ai dit que cela ne me rendrait pas service et que je voulais savoir jusqu’où cela allait. André me dit qu’il est très résistant à la douleur. Je suis admirative. Je rencontre peu de gens comme lui.

Un jeune physiothérapeute. André tombe sur un tout jeune physio, 27 ans, mais qui se met à la place des patients et les écoute. C’est formidable. André raconte que lorsque le physio lui faisait des manipulations, il lui disait ce qu’il ressentait dans son corps et le physio adaptait les mouvements.

Le test. Les escaliers qui mènent de la rue du Pommier à celle du Château. André pouvait à peine monter les deux premières marches. Il s’est dit qu’i devrait pouvoir les regrimpet et un jour il l’a fait, même en courant !

  • Combien de temps pour ce faire ?
  • Trois mois.

Remerciements. Après cela, un matin André ne cesse de porter des cartons pleins de bouteilles de vin. Peu avant midi, il appelle le physiothérapeute :

  • Je vous appelle pour vous remercier. Je viens de porter des tonnes de cartons et tout va bien !

Eh bien ! C’est le genre d’histoires que j’aime à raconter sur ma plateforme, celui des gens dont l’exemple nourrit les autres. Je suis absolument ravie.

Je souligne les remerciements d’André envers son physio. La plupart des gens, dès qu’ils ont un problème résolu… oublient de remercier celui par qui la solution est arrivée. Chapeau ! Mais, je peux aussi lever mon verre et entrer dans le domaine de notre ami Crelier.

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Conversations à bâtons rompus ou rencontres en allant vers le lac.

Le titre n’est pas celui qui convient, mais c’est celui que j’ai donné à un jeune homme au bord du lac et je dois m’y tenir. En fait, aujourd’hui, en allant vers le bord du lac, j’ai fait six rencontres. Il fait partie de la dernière, mais on le sait les derniers seront les premiers ; dans le cas présent, cette dernière rencontre fait le lien avec Pierre Dubois (qui refait surface dans ma vie), l’homme à la pipe, d’une façon tout à fait inattendue.

Du Mauler rosé. J’ai un faible pour ce vin et il y a « une action » chez Denner, comme on dit en Suisse. J’aurai deux cartons mercredi et ainsi j’aurai une bonne réserve. En sortant, je vois un homme qui sort les cigarettes du cendrier et les jette par terre. Je lui demande pourquoi il fait cela. L’homme se retourne, je le reconnais et très vite dans ma tête je me dis qu’il ne doit pas aller bien ni physiquement ni financièrement. Il marmonne quelque chose (j’imagine qu’il cherche une cigarette encore consommable) et lui dis que ce n’est pas une raison pour les jeter par terre. Il me demande comment je vais tout en s’en allant. Je retourne chez Denner, demande du papier mégage, ramasse les mégots et les mets à la poubelle. Je reçois des remerciements de la part du personnel.

Je continue mon chemin et vois deux pré-ados avec des pétards (feux d’artifice) et un papier tombe. Les gaillards poursuivent leur chemin.

  • Eh, le jeune, tu ramasses ça !
    • Le gaillard se retourne et ramasse son papier.
  • Excusez-moi, je n’avais pas vu.
  • Vous avez des pétards ?
  • Oui.
  • Comment les avez-vous obtenus ?
  • C’est un copain de classe qui les vend.
  • Il fait des affaires avec vous ?
  • Oui.
  • Et il les vend à combien ?
  • Douze pour cinquante centimes.
  • Et il y gagne ?
  • Oui.
    • L’un des enfants lance un pétard.
  • La maison qui est là, est une garderie et des bébés dorment.
  • Ah…
  • Mais, il faudrait vous renseigner s’il est permis de lancer des pétards à cette époque.

Troisième rencontre. Je vois un adulte, trente ans, examiner quelque chose dans la boîte à troque.

  • Quelque chose d’intéressant ? Demandé-je.
  • Oui, des sachets de café. Ils ont l’air en bon état.
  • Oui (ce sont des petits paquets qui n’ont pas été ouverts). Vous pourriez les prendre.
  • C’est un café que je ne connais pas et je pourrais le goûter. Vous en voulez un ?
  • Non, merci. Je ne bois pas de café.
  • Celui-ci, en revanche, je vais le jeter car il était ouvert.
  • C’est peut-être pour indiquer ce qu’il y a dedans.
    • Le monsieur plie le sachet dans sa main et son visage est en direction d’une poubelle.
  • Mais, la chose se recycle !
    • Le monsieur ne se retourne pas et dit.
  • Oui, bien sûr.
  • Les graines dans le vert et…
  • Oui, oui.
    • Le monsieur ne s’est toujours pas retourné mais du moins il passe le long de la poubelle sans même la regarder.

Quatrième rencontre. Vers le Temple du Bas il y a des arbres entourés de bancs en métal. Un homme discute au téléphone. Il est assis sur le bord du dossier et les pieds sur la partie prévue pour s’asseoir.

  • Si je m’assieds après vous, je vais ramasser toute la saleté de vos chaussures !
    • Le monsieur « descend » d’un étage et s’assied comme il faut.

Cinquième rencontre. Je vois un magnifique gaillard, très grand, avec un beau costume et de belles chaussures assis sur les escaliers d’une maison privée. Ne me dites pas comment je sais qu’il n’habite pas là, je le sens. Il a ouvert une bouteille de coca qui a moussé et s’est un peu renversée sur une marche.

  • Vous avez magnifique allure !
  • Merci.
  • Bon, le coca détonne un peu…
    • Il sourit.
  • Mais la tache, là…
  • Je vais mettre de l’eau.
  • Vrai ?
  • Oui.
  • Je suis au Paradis !

Sixième rencontre. J’arrive enfin au bord du lac et revois un couple vu la veille. La jeune femme est dans l’eau à mi-cuisses et hésite à continuer. Le copain lance des pierres assez loin pour ne pas trop la mouiller, mais quand même assez près pour être un peu giclée. Elle me voit et dit :

  • Il m’embête !
    • Je me dirige vers le jeune homme et lui dis :
  • Tu arrêtes ou je te mets une mauvaise note !
    • Je ne sais pas comment la tirade m’est venue, mais tous les deux ont éclaté de rire.
  • Oui, j’arrête tout de suite.
  • Très bien, sinon, mauvaise note.
  • Vous, dit le jeune homme, vous avez une bonne note pour votre trajet. Vous marchez sur les mêmes pierres qu’hier. Vous faites cela tous les jours ?
    • J’explique que les jours où il fait très chaud il y a beaucoup de monde et beaucoup de bruit je ne viens pas ; je ne comprends pas ceux qui viennent au bord du lac avec leur musique. Mais, je cours et entre dans le lac le reste de l’année.
  • La nature se suffit à elle-même dit la jeune femme.
  • Oui, il n’y a qu’à regarder le lac ; il remplit la vue, ajoute le jeune homme.
    • Je ne sais plus trop comment va la conversation mais je me sens dans un terrain commun et sens que je peux leur dire quelque chose.
  • Il vient de m’arriver quelque chose qui m’a remplie. Cela concerne un homme qui a été très connu.
  • L’homme à la pipe ! dit le jeune homme.
    • C’est cela qui est fantastique. Je n’avais même pas dit dans quel domaine il avait été très connu et voilà qu’il sait qu’il s’agissait de Pierre Dubois !
  • Mais comment avez-vous su que j’allais parler de lui ?
  • Vous avez dit qu’il avait été très connu. C’est le seul que je connaisse à Neuchâtel. Il a aidé beaucoup de jeunes, des jeunes qui faisaient du foot. J’ai joué chez Xamax (j’ai oublié les autres équipes), il m’a aussi aidé. Il arrivait avec sa pipe et son siège et il regardait.
  • Ce qui vient de m’arriver est magnifique et le fait que vous ayez connu Pierre Dubois, ajoute une touche magique à l’article que je vais écrire sur les rencontres d’aujourd’hui ! Je vais voir Pierre demain.
    • C’est là que je dis que j’ai une rubrique sur les conversations et je ne sais pas pourquoi je dis que c’est à bâtons rompus. Voilà le pourquoi du comment !
    • Le jeune homme sort son téléphone portable, je lui donne le nom de ma plateforme et le tour est joué. Je ne sais même pas comment il tombe sur le premier sujet que nous avons discuté, à savoir que si nous sommes composés à 70 – 80 % d’eau, nous sommes composés à 99,6 % de molécules d’esau. L’article sur lequel il voit cela est le premier que je dédie à Jacques Collin.
    • J’étais en train de m’éloigner et je retourne vers le couple.
  • Quel est votre métier ? demandé-je au jeune homme.
  • Cela fait quelques mois que je suis au chômage. Je travaille dans les assurances.
  • Que s’est-il passé ?
  • Des collègues ont été indélicats et, comble, c’est moi qui ai été mis à la porte.
  • Ne vous en faites pas. Il faut toujours rester droit quoi qu’il arrive.
    • La jeune femme abonde dans mon sens et le jeune homme précise qu’elle est professeur de yoga. Comme j’ai fait des années de qi gong, nous sommes sur un autre terrain connu. Pas étonnant que je me sois approchée d’eux !
  • J’ai aussi été mal traitée par un employeur ou deux. Finalement les choses se retournent toujours vers ceux qui agissent mal.
    • Avant de partir je dis à la jeune femme qu’elle est une belle femme et au gaillard qu’il est beau. C’est vrai.

Je rentre chez moi et passe là où le jeune homme, rencontre numéro cinq, s’était assis. Alors ? Vous supposez que la tache de coca n’est plus là ? Vous avez tort ! Je vais dans le bâtiment où le gaillard travaille. Il est parti. Le patron sort et je dis que je voudrais tirer les oreilles de son employé qui en plus était assis sur des escaliers d’un bâtiment privé. Je dis que je me fiche bien que le coca ronge ses intestins, mais pas qu’il ronge le béton des escaliers (ce qui est vrai). Le patron dit qu’il va lui-même tirer les oreilles dudit gaillard. J’ai dit que j’allais passer le lendemain et reprendre une photo. Je précise que si le gaillard m’avait dit que la tache était un rien du tout, que j’exagérais, que la pluie allait l’effacer, je ne serais pas allée chez son patron ; il aurait été conséquent avec lui-même. Or, j’ai entendu un tout autre discours.

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Cendrillon, le soudoku et la vie : quels points communs ?

ENGLISH VERSION HERE

Je trouve fascinant de voir combien on trouve des points communs dans des domaines si variés comme ceux cités !

Cendrillon. Je donne un cours que j’ai appelé « Atelier de mouvement du corps et de l’esprit ». On traite de la vie, de la façon dont on la voit. Mais au fond il y a le leitmotiv : pour aller au bal du prince, il faut avoir une invitation, pour pouvoir aller au palais, il faut avoir une robe, pour avoir une robe, il faut pouvoir l’avoir achetée ou faite, il faut aussi avoir les accessoires qui vont avec, il faut tout d’abord avoir pris un bain et ainsi de suite. Une fois qu’on a tout cela, on peut rencontrer le prince.

Le soudoku. On a une grille, mais on ne peut même pas penser à se dire « je veux remplir telle ligne ou tel carré d’abord » ! Il faut trouver la logique qui fait que tout à coup on a un début de ligne ou de carré, puis la logique nous conduit à un autre bout et ce n’est que bien après on finit la ligne du début. Ce n’est pas comme on veut. Mais une fois qu’on a suivi la logique, on a un tout.

La vie. Il en va de même avec la vie. Ce n’est pas ce qu’on veut qui arrive forcément ; parfois même, il arrive ce qu’on ne veut pas du tout ! il se peut aussi que ce qu’on veut ne nous convienne pas ou qu’il faille attendre pour l’avoir. Il se peut aussi que l’on change d’avis, que la vie nous présente d’autres occasions, d’autres chemins plus fleuris et ensoleillés que ceux qu’on aurait chosis. Parfois aussi c’est la vie qui nous mène ici ou là. Au bout du compte, elle forme aussi un tout. De plus, si Cendrillon s’inscrit dans une histoire, un soudoku dans une grille, la vie le fait dans notre corps. On ne pense pas toujours à cet aspect. Ce tout s’inscrit en nous et nous l’emportons avec nous lorsqu’on quitte ce monde. Peu importe que l’on croie en un monde spirituel. Il suffit de penser matière, toute matière porte une mémoire.

Le point commun entre ces trois domaines c’est qu’on doit aller jusqu’au bout pour avoir un tout. Ils présentent tous des difficultés pour arriver à l’unité ; mais, le plus compliqué des trois est celui de la vie, car il prend toute une vie pour lui donner sa couleur. On ne peut pas dire « j’arrête un moment » car la dimension temporelle ne s’arrête pas dans notre monde. L’histoire de Cendrillon, on peut la lire un moment et la laisser de côté ; une grille, on peut ne pas la finir, mais la vie… c’est notre enjeu. La joie de Cendrillon lorsqu’elle rencontre son prince, le plaisir de finir une grille, la paix et le bonheur que l’on doit ressentir lorsque l’on sait que l’on a mené la vie qu’il fallait…

Je pourrais finir l’article ici, mais il me semble important de parler de quelques clefs que l’on a à disposition pour résoudre les difficultés, entraves de la vie. Si on lit la vie de certains grands de ce monde, si on écoute les gens autour de nous et si nous prêtons attention à notre mode de fonctionnement, il y a souvent l’intuition. C’est un guide. Bien souvent c’est le doute et la peur qui nous empêchent de la suivre. Plus loin, il y a le rôle de la pensée et j’ai eu la chance de rencontrer le physicien Jean-Pierre Garnier Malet (lien en bas du texte) qui en parle très bien ; tout ce que nous faisons et pensons a des répercussions, tout ce que nous faisons à autrui, tout ce que nous pensons d’autrui, tout ce que nous nous faisons, tout ce que nous pensons de nous a un effet, absolument tout et comme nous avons constamment de nouvelles cellules que nous remplissons de mémoire… Je vous laisse le mot de la fin.

Liens vers :

L’entreprise Bastide et mes rangements à la « Cave perdue », mon studio de danse. Commerce au centre-ville.10

Je me demande si l’un des leitmotivs de ma vie n’est pas « rangements ». J’ai toujours aimé ranger, par tailles, par couleurs, par thème. Et ce, depuis que je suis enfant.

Normalement, j’attends la fin de la saison de printemps pour faire les grands nettoyages et refaire des rangements dans mon studio. Cette année, sorte de suite de la pandémie, ma vie est passablement bousculée et j’ai commencé à faire non seulement des rangements mais aussi à des changements depuis un moment. J’aurais voulu suspendre une barre à un mur et je ne savais comment faire. Bon, je savais ce qu’il fallait faire, mais je ne savais pas le faire. L’année passée, un travailleur qui avait affaire dans le coin m’a promis de le faire… J’attends toujours.

Aujourd’hui, je sors de mon studio et vois deux jeunes travailleurs en train de finir d’installer une fenêtre dans une maison avoisinante ; c’est la maison de feu le bijoutier Robert et de sa femme Liliane que j’ai bien connus. Je vois la minutie avec laquelle ils font leur travail. Je ne peux m’empêcher de les féliciter. Je leur dis combien leur façon de faire devrait aussi être celle des politiciens et autres décideurs. En effet, leur fenêtre doit bien s’encadrer, se marier avec les matériaux de la maison, s’ouvrir et fermer sans problème, laisser entrer la lumière, résister aux orages et encore d’autres choses que j’ignore. On est d’accord.

Facchinetti. Je dis encore que j’ai écrit des articles sur l’entreprise Facchinetti. L’un d’eux me demande si je ne veux pas écrire sur une jeune entreprise comme la sienne et il me montre des photos de travaux faits. Ce sont des travaux haut de gamme. Cela m’intéresse et comme l’entreprise n’a pas encore de plateforme, je me propose pour donner un coup de main pour le français et la plateforme en général. Il me donne sa carte de visite. Pour le moment, ce que je sais c’est que le jeune patron, Sébastien Bastide, vient du sud de la France et que l’entreprise est sise à la rue de la Serre 3 ; j’ai habité au no 1 à mon arrivée à Neuchâtel. Si on enlève les dimensions temporelles, on peut dire qu’on est voisins !

C’est clair, c’est élégant. Il n’y a rien à ajouter.

Tout cela me fait plaisir et je passe mon chemin. Tout à coup, une idée atterrit dans mon cerveau et je reviens sur mes pas :

  • Avez-vous une perceuse à percussion ?
  • Oui, répondent-ils. Vous en auriez besoin ?
  • J’aurais deux trous à faire au mur.

En quelques minutes : le collaborateur de S.Bastide, Marco Turnaturi, vient regarder, pose deux questions, va dans son camion et arrive avec sa perceuse à percussion, passablement silencieuse – par ailleurs, des vis et des tampons.

En passant : vous voyez sa coupe de cheveux ? Les coiffeurs pour hommes doivent avoir bien du plaisir à faire des coupes en tout genre pour les générations actuelles. Auparavant c’était l’apanage des femmes. Maintenant, ce sont les hommes qui ont des coupes plus étudiées. J’admire !

Fin du travail au studio. Le travailleur se lève et dit qu’il va ramasser la poussière causée par la perceuse. Je me dis que je ne me suis pas trompée ; il prend vraiment soin de tout ! Je le rassure et lui dis que je vais m’en occuper. Je suis ravie du travail fait si rapidement et si bien. Nous plaçons la barre qui doit être contente d’avoir trouvé une place plus convenable que le sol ! C’est ce que je me dis, car cette barre a aidé plein d’élèves à faire des exercices et se trouvait depuis passablement de temps par terre… Je me dis que si j’avais été la barre, j’aurais trouvé que j’étais mal récompensée pour mes services. Bon, maintenant, grâce à l’Entreprise Bastide, nous avons une barre contente !

Nous avons une maison contente, avec une nouvelle fenêtre, et un studio avec un nouvel élément en bonne place !

Happy end ! On le sait, j’aime la langue française, mais ici c’est une sorte de conte de fées dans les sens que la solution à un problème – barre au sol – m’est pour ainsi dire tombée du ciel et ce, grâce à une entreprise locale. Chaque fois que je résous une affaire dans mon environnement, c’est comme si je résolvais quelque chose en moi. Je passe par une période, comme je le disais au début de l’article, où je procède à des changements dans mon monde extérieur et en général cela annonce une nouvelle étape dans ma vie. On verra. En tous les cas, je remercie l’Entreprise Bastide qui est dans la lignée des travailleurs de chez Facchinetti qui ont fait des travaux dans mon studio.

Le commerce local. Je me bats pour le commerce au centre-ville, pour un commerce local et pour la préservation des emplois. C’est un sujet qui fait partie de mon ADN. Le premier article écrit sur le sujet est celui dédié au magasin d’arts ménagers de feu M. Vautravers. M. Vautravers n’a jamais fait d’entorse à la qualité de ses articles et l’Entreprise Bastide est sur cette voie !

Commentaire, deux façons de procéder :

  • directement par courriel (voir contact sur ma page d’accueil) ;
  • si vous avez une plateforme WordPress, vous pouvez facilement ajouter un commentaire.

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Cave perdue, notion de « kai zen » et la salle d’eau

Les rangements, modifications, améliorations de mon studio vont de pair avec ce qui se passe en moi ; même quand je ne sais pas exactement de quoi il en retourne, c’est un fait, je le sens en moi.

Cela fait un moment que je sens des choses changer et il y a moins de quinze jours, je me suis dit qu’il fallait fêter le changement, même si là encore je ne savais pas de quoi il s’agissait exactement.

La salle d’eau de mon studio. J’ai toujours trouvé qu’elle pourrait être « jolie ». Maintenant que je suis la seule à l’utiliser, le moment est venu de m’en occuper. Parfois, je sais qu’il faut faire une chose, mais le bon moment n’est pas là. Pour la salle d’eau c’est arrivé la semaine passée. Je viens de finir huit jours après. Autre fait curieux : si quelqu’un me demandait maintenant combien de temps cela m’a pris, je dirais deux ou trois jours. Voici le résultat.

Notion de kai zen. C’est une notion qui vient du Japon et que l’Occident a adoptée pour signifier « amélioration constante ». Cela veut dire que l’on fait une chose, on la crée, on la met en forme, mais que son état n’est pas définitif. Il peut être amélioré et cela sans cesse. Au fond c’est comme dans une relation, elle doit sans cesse être nourrie, sinon, elle dépérit. C’est aussi comme nous-mêmes : quand nous n’avons plus de désirs, de projets, de rêves, on dépérit. C’est Roger l’horloger qui m’a parlé de ce concept. Roger m’a permis d’améliorer bien des choses dans mon studio et je vous renvoie à sa plateforme pour que vous voyiez la montre qu’il a créée. Jamais dans l’histoire de l’horlogerie on n’en a vu une pareille !

Kai zen et mon studio de danse. Je pense que toute chose doit être bien traitée. Je m’imagine à la place de la chose et fais de mon mieux pour lui donner le meilleur traitement. Il m’est arrivé d’avoit été traitée comme une chose inutile et je ne voudrais pas transmettre un tel état, même pas à des choses qu’on considère inertes, parce que tout porte une mémoire. Notre matière est celle qui était au début de la création de notre univers et elle sera là après notre départ de ce monde. Elle porte des mémoires. Sait-on jamais si on doit revenir ou si quelqu’un d’autre va hériter de ce qui a fait partie de notre environnement ? Je ne voudrais pas hériter d’une vilaine matière et ne voudrais pas que quelqu’un d’autre hérite de vilaines choses créées par moi. Tout mérite un beau traitement.

Résultat. Je ne parlerai ici que du résultat. Les éléments se sont liés les uns aux autres. J’avais acheté certaines choses par-ci, par-là, ici ou là et tout à coup tout a trouvé sa place. Les détails feront l’bjet d’un article dans la rubrique « Réparations = de l’ordre en soi ». J’aviserai.

En tous les cas, ma salle d’eau est devenue :

Dernière touche. Il me fallait un miroir et j’en ai trouvé un parmi mes affaires. J’ai repeint le cadre et l’ai décoré comme les autres endroits de la salle.

J’aime les reflets. Je n’ai pas d’explication, j’aime regarder les choses réfléchies ; cela me procure de la joie, un grand plaisir, me met de bonne humeur. Il me semble que c’est une sorte d’image du temps, d’un vortex temporel dans lequel j’ai l’impression d’entrer. Alors, je fais une série de ces effets :

Et un selfie avec des reflets. Je n’ai pas réussi à faire un selfie sans qu’on voie le téléphone, car les reflets auraient disparu.

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